Nécropole de "La Perrière"

La nécropole de « La Perrière » à Saint-Benoît-sur-Seine, est incluse dans une succession de sites protohistoriques qui s’échelonnent en bordure de la vallée de la Seine, sur la rive droite du fleuve, en aval de Troyes, entre cette ville et Méry-sur-Seine.

 

Elle est découverte en 1964, au cours d’une prospection aérienne.

 

Les campagnes de fouille se succédèrent de 1965 à 1971.

 

A cet endroit, les enclos circulaires et quadrangulaires, accompagnés de groupes de tombes, couvrent une surface de 3 hectares. Ils montrent que toutes les structures ne sont pas visibles sur les photographies aériennes.

 

56 tombes et 13 enclos quadrangulaires furent disséqués et étudiés.

 

Sur les 65 inhumations mises au jour, 43 tombes appartiennent en majorité à la Tène Ancienne (- 450 av. J.C.) et Moyenne (– 400 à – 320), une seule incinération de la Tène III (- 350 à – 50) ayant été découverte, 16 autres étant gallo-romaines (- 124, + 476) et 6 du Haut-Moyen Âge (+ 476).

 

Sur les 41 fosses ayant livré 43 corps, 12 renfermaient des guerriers, 14 des inhumations féminines, 5 des enfants, une, un dépôt rituel.

 

Les guerriers avaient été ensevelis avec leur équipement qui comprend habituellement 1 épée, 1 bélière, 1 lance, 1 bouclier, 1 ou plusieurs grandes fibules (agrafe qui sert à fixer les extrémités d'un vêtement, ancêtre de l'épingle de sûreté) en fer.

 

Il y avait aussi dans quelques unes de ces tombes, 1 grand bracelet en bronze et 1 petite fibule en bronze.

 

Pour les inhumations féminines, le mobilier recueilli est composé essentiellement de bracelets en bronze, de fibules en bronze et en fer, de ceintures en bronze et fer. Il y avait aussi 1 bague ajourée en bronze, 1 épingle en bronze, 1 bracelet en verre bleu décoré, 1 en lignite (roche sédimentaire), 3 anneaux d’ambre, 2 torques identiques en bronze, avec décor de 3 renflements en olive et de motifs en S, très en relief, 1 bracelet de même style, des anneaux de chevilles, en bronze. Le modèle courant de ceinture offre un assemblage d’anneaux en bronze réunis par des éléments de fer. On trouve quelquefois des figurations zoomorphes (sorte de tête d’animal stylisée aux yeux proéminents).

 

         Les inhumations Gallo-Romaines apparaissent classiques avec  cercueil en bois (pieds à l’Est-Nord-Est) et mobilier se composant de vases et récipients en céramique, accompagnés de flacons en verre bleu et blanc.

 

Une fosse devait livrer une quantité importante de céramiques brisées sans doute intentionnellement, dont les tessons étaient répartis autour du corps, et qui, rassemblés, ont permis de reconstituer de nombreux vases. Un flacon de grande taille, en verre bleu, était placé près du crâne du défunt, et des ossements d’animaux représentant les restes d’une offrande alimentaire, se trouvaient de chaque côté du corps.

 

         Il est donc vraisemblable que les vestiges d’un habitat se trouvent à cet emplacement, et qu’une relation existe entre ceux-ci et certaines des tombes de la nécropole.

 

Ont été retrouvés : 1 anneau d’ambre de 41 mm, 1 fibule en bronze rehaussée de corail de 9 cm, 1 petit anneau simple, en bronze, 1 grande fibule en fer de 14 cm, 10 anneaux simples, plats en bronze, reliés à l’origine par des éléments en fer pour former une ceinture, 2 fibules, l’une en bronze, l’autre en fer, 24 tessons de céramique, apparemment de la Tène et un éclat de débitage en silex.

 

         Une tombe, contenant les restes d’une femme, était placée à gauche d’un guerrier. Ce dernier était accompagné d’un équipement qui se composait d’une épée, de 4 anneaux provenant d’une ceinture, d’une grande lance avec le talon de la hampe, le tout en fer et placé parallèlement au côté droit du corps. 1 fibule  en fer a été recueillie à l’emplacement de la partie supérieure du thorax.

 

La femme avait été inhumée avec un torque en bronze massif, 1 collier entièrement fermé, dont le décor est constitué de 3 renflements en olive et de motifs en S, 1 bracelet massif en bronze, à l’emplacement d’un poignet de l’inhumée, et 3 fibules en fer au niveau de l’emplacement des 2 épaules.

 

1 autre guerrier avait une épée en fer en bordure du corps, sur le côté droit. Elle était accompagnée de 3 anneaux de même métal, alignés à l’emplacement du bassin. 2 fibules en fer furent recueillies à l’emplacement du sternum. Un petit fer de lance se trouvait au-dessus de son crâne. Et découverte inattendue dans une tombe gauloise : 3 monnaies gallo-romaines, de Trajan (empereur romain 98-117), Antonin (empereur romain 138-161) et Faustine (épouse d’Antonin).

 

A côté se trouvait la sépulture d’une femme inhumée avec des éléments de parure en grande quantité : 1 torque (collier connu pour avoir été porté par les Celtes au cours de l'Âge du Fer puis, à titre honorifique, par les guerriers gaulois) en bronze massif décoré de motifs en S, 3 fibules en bronze, 3 anneaux simples en bronze d’une ceinture, 1 bracelet en lignite (à la partie supérieure de l’avant-bras gauche), 1 bracelet en bronze massif au poignet gauche, 22 anneaux de chevilles en bronze et à nodosités (petites excroissances), avec aux 2 extrémités, un petit tampon creux orné de triangles.

 

Une autre tombe de guerrier comprenait 1 épée de 0,75 m placée parallèlement à l’emplacement du bras droit, 1 fer de lance de 0,265 m, la bordure d’un bouclier elliptique, qui recouvrait la presque totalité du corps, 2 fibules en fer, 2 petits anneaux en bronze au niveau des pieds.

 

Dans une autre sépulture : 1 fibule en fer, 1 ceinture de 11 anneaux, 2 bracelets, l’un en fer, l’autre en bronze…

 

1 autre tombe contenait 96 tessons de céramique gallo-romaine provenant d’amphores et de dolia (jarre de l'Italie antique), une autre 1 vase marron-roux.

 

La présence de structures appartenant à un habitat protohistorique est ainsi constatée, intéressant en priorité la période située à la charnière la Tène I – la Tène II.