Nécropole gauloise de Courtavant

 

La commune de Barbuise, canton de Villenauxe, était un centre fort actif à l’époque gauloise. Elle est bien connue des préhistoriens et des archéologues pour les découvertes qui y ont été faites à plusieurs reprises, dès 1874.

 

Un certain nombre de trouvailles récoltées sur son territoire enrichissent le musée de Troyes.

 

Qui n’a entendu parler des dolmens de Frécul dont un a été transporté au musée de Troyes ?

 

Le bois de Charnier (tombe consacrée religieusement contenant plus d'un corps humain), où ils se dressaient ne porte-t-il pas un nom évocateur ?

 

Des découvertes ont été faites à la butte du Guichet, aux Tomelles, au Chânoy, aux Grèves…

 

         Au mois de septembre 1932, une nouvelle découverte est venue s’ajouter à celles qui ont déjà enrichi notre patrimoine préhistorique. Elle s’est produite, à 500 mètres de Courtavant, dans la direction de Frécul, lieudit Grèves-de-Bouligny.

 

Six fosses rectangulaires furent fouillées.

 

Il y avait une tombe de femme, avec ornements, une tombe avec un squelette nu, une tombe avec des débris d’incinération, une tombe avec un guerrier et son épée, une tombe collective et enfin une tombe de débris calcinés.

 

En dehors de ces sépultures, il fut relevé 31 petites poches, d’un diamètre de 40 centimètres. Elles renfermaient quantité de débris de poterie avec des os calcinés. Assez fréquemment, on y trouva des ossements d’animaux sauvages ou domestiques, devant constituer, en même temps que des dépôts d’incinération, des dépôts d’aliments carnés pour les morts.

 

La tombe de la femme est entourée de pierres brutes, de morceaux de grès locaux placés sur champ, genre de pavés plats, il y a un torque (collier connu pour avoir été porté par les Celtes au cours de l'Âge du Fer puis, à titre honorifique, par les guerriers gaulois) de bronze orné de 3 groupes de 3 boules agglomérées sur les bords autour d’un anneau central. Au milieu des 3 sections libres, une torsade à 2 rangs s’enroule autour du torque comme motif de décoration. Le chiffre 3 devait avoir une signification rituelle (on remarquera plus loin les 3 rondelles décoratives du guerrier).

 

Une tombe collective de 6 mètres de long sur 2 mètres de largeur renfermait des os incinérés, avec un entourage de blocs et une large dalle de grès très lourde.

 

Egalement trouvé : un gros anneau de bronze avec l’os du bras qu’il avait oxydé, 2 petites bagues de bronze encerclant de petits os, et un dessous de bouton ou un rivet.

 

Dans une autre poche, 2 grands vases funéraires remplis de cendres, en terre grossière.

 

La tombe de guerrier (tête orientée au sud), avait au côté gauche, une épée de fer dans son fourreau.

 

Une poche renfermait 3 larges rondelles de fer, qui étaient placées sur la poitrine du squelette, un grand anneau en bronze fin et une fibule (agrafe qui sert à fixer les extrémités d'un vêtement, ancêtre de l'épingle de nourrice) de fer.

 

Une poche funéraire renfermait des cendres de grosses dents d’animal, une autre, une mâchoire de chien ou de loup, dans d’autres, une fusaïole (monnaie gauloise, ou objet votif), une mâchoire à canines, des débris de poterie et des os de chèvre ou de mouton, 1 fragment important de hache néolithique en silex poli comprenant la partie du tranchant, 1 corne de bœuf, une poterie contenant des ossements humains à demi calcinés, une moitié de pince à épiler, 1 grande aiguille en bronze avec chas au sommet et recourbé à la pointe, les 2 en bronze très fin.

 

         L’âge de cette civilisation se rapporte à la Tène I. C’est le nom d'un site des bords du lac de Neuchâtel, qui correspond à la période du Second Âge du fer, 480 avant J.-C., période appelée aussi deuxième Âge du fer).