La Société d’Agriculture, des Sciences, Arts et Belles-Lettres, ou Société Académique du département de l’Aube, a subi plusieurs transformations avant d’être constituée telle qu’elle existe aujourd’hui.
Par circulaire du 3 floréal an VI (22 avril 1798), le Ministre de l’Intérieur provoque l’établissement d’une Société d’Agriculture dans chaque chef-lieu de département. Le 1er messidor an VI (19 juin 1798), est établie à Troyes, la « Société libre d’Agriculture et d’Economie rurale du département de l’Aube ». Elle se réunit le 30 thermidor an VI (17 août 1798), dans une salle de la Bibliothèque, rue Saint-Loup.
Le Bureau, portant le nom de « Conseil permanent de la Société d’Agriculture », se composait de :
Louis-Nicolas Berthelin de Rosières, propriétaire, président; Eustache-Louis de Mauroy, maître particulier des eaux et forêts, vice-président; Prudent-Calixte-François Serqueil, médecin, professeur d’histoire naturelle, secrétaire; Louis-François Dubuisson, propriétaire, membre; Jacques Truelle-Chambouzon, propriétaire, membre.
Elle a pour objet
- d'éclairer, de favoriser les progrès de l'Agriculture et de l'Industrie,
- d'encourager et de développer le goût et l'étude des sciences, des arts et belles-lettres dans le département de l'Aube,
- de recueillir et de faire connaître tout ce qui peut être utile à l'histoire de la région,
- d'en rechercher les souvenirs archéologiques, de découvrir et de faire connaître ses ressources, ses richesses et ses beautés naturelles ou artistiques, - de veiller à leur conservation ou à leur protection.
Le 9 pluviose an VII (28 janvier 1799), la Société prend le nom de « Société libre d’Agriculture, du Commerce et des Arts ». Le 7 pluviose an VIII (27 janvier 1800), elle nomme un 3° Bureau, celui des Sciences, composé de 11 nouveaux membres. Il y a alors 94 membres : 33 pour le Bureau permanent, 61 élus parmi les notabilités de chaque canton (il y avait alors 61 cantons !).
Le 3 avril 1805, l’empereur Napoléon, lors de son passage à Troyes, répond à M. Herluison, président de la Société : « Quant à la confirmation, je ferai ce que vous demandez. Je vois avec plaisir une Société savante dans une des principales villes de l’empire ». Mais, 4 jours après, le 16 germinal an XIII (7 avril 1805), M. de Champagny, ministre de l’Intérieur, adresse au président de la Société une lettre, datée de Mâcon, qui se termine ainsi :
« Sa Majesté Impériale a jugé inutile de sanctionner l’établissement de la Société Académique par un décret impérial, elle m’a chargé de vous autoriser à conserver le titre que les arrêtés des 19 prairial an IX et 13 prairial an X, donnent à votre Société. Elle attend d’elle des travaux utiles ». Cette dernière phrase est ajoutée par le Ministre lui-même. C’est le 15 février 1853 seulement que la Société vit le décret impérial réaliser ses espérances.
La première Société publie, du 29 brumaire an VII (19 novembre 1798) au 29 fructidor an VIII (16 septembre1800), le « Journal de l’Ecole centrale et de la Société libre d’Agriculture, du Commerce et des Arts du département de l’Aube », imprimé à Troyes. Il paraît 67 numéros avec un supplément aux 2 derniers. Le principal rédacteur était M. Bouillerot, ministre du culte à Romilly-sur-Seine.
Le 19 prairial an IX (8 juin 1801), la seconde société reçoit le nom de « Lycée du département de l’Aube », et le 13 prairial an X (2 juin 1802), celui de « Société Académique du département de l’Aube ». Les membres résidants devaient être au nombre de 24, et les membres associés du même nombre. Les sociétaires furent divisés en 4 classes : Agriculture, - Sciences, - Histoire, - et Beaux Arts. La nouvelle Société publie 3 forts volumes de ses « Mémoires » :
Le 1er, en 1802, contient 5 numéros, le second en 1803 (213 pages) en 3 numéros. Le 3°, en 1807, 5 numéros (324 pages). Les désastres de 1814 amènent la ruine de la Société Académique de l’Aube, et les collections qu’elle avait formées sont en partie détruites par un obus qui, le 4 mars 1814, vient éclater dans l’une des salles du bâtiment de la Bibliothèque où elles étaient déposées.
Quatre années après la dispersion de ses membres, a lieu la seconde restauration de la Société Académique de l’Aube. Le 5 juillet 1818, M. Bruslé, baron de Valsuzenay, préfet du département, prend un arrêté portant que la Société reprendrait ses travaux avec le nom de « Société d’Agriculture, des Sciences et Arts du département de l’Aube ».
Le 8 juillet 1825, le même préfet autorise la nouvelle Société à ajouter à ses 3 sections, celle des Belles-Lettres, et en 1828, le nombre de ses membres résidents est porté de 30 à 36.
Le 1er numéro des « Mémoires de la Société », paraît en 1822, et depuis, leur publication n’a éprouvé aucune interruption. Les 100 premiers numéros, de janvier 1822 à fin décembre 1846, représentent 13 volumes. La seconde série, commençant en 1847, et se terminant en 1863, comprend 14 volumes. En 1875, la Société décide qu’elle publierait outre ses Mémoires, une série de « Documents inédits », relatifs à la ville de Troyes et à la Champagne méridionale. « L’annuaire de l’Aube » est publié sous les auspices de la Société depuis 1835.
Les cotisations des membres, résidants et associés, l’allocation annuelle du Conseil général de l’Aube, celle du Conseil municipal de la ville de Troyes, les subventions allouées par différents Ministères, les abonnements aux Mémoires, telles sont les ressources financières de la Société. Ces ressources sont absorbées par les frais d’impression, par ceux des distributions de prix et de médailles, par des achats de bestiaux de race pure, et surtout par l’entretien du Musée que la Société a fondé en 1831, avec le concours du Conseil municipal de Troyes, et du Conseil général de l’Aube, et qu’elle dirige.
En 2018, la Société se réunit toujours 1, rue Chrestien de Troyes. Ses conférences sont ouvertes au public.
Sur le bandeau du bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse.
Cliquez sur "Nouveaux chapitres" vous accédez aux dernières pages mises en ligne.