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Costes et Bellonte à Troyes


En septembre 1929, Costes et Bellonte battent le record du monde de distance en ligne droite (Paris-Tsitsihar en Chine), soit 7.950 kilomètres, ce qui est fabuleux à l’époque. 

Le 2 septembre 1930, ils atterrissent aux Etats-Unis, réalisant la première liaison sans escale entre Paris et New York en 37 h 17 minutes, parcourant 5.850 kilomètres.

Leur avion entre d’emblée dans la légende, cet étonnant biplan rouge, ceinturé d’une bande tricolore et portant comme seule immatriculation, un énorme point d’interrogation qui donne son nom à l’appareil, un Bréguet XIX super TR, pesant plus de 6 tonnes et propulsé par un moteur Hispano-Suiza de 650 chevaux à 12 cylindres en V, que l’on peut admirer au musée de l’Air au Bourget, dont il est une des pièces les plus émouvantes de la conquête du ciel.

Dieudonné Costes, le pilote (né en 1892) et Maurice Bellonte (né en 1896) mécanicien, navigateur et radiotélégraphiste, forment un équipage extraordinaire qui a réuni, grâce à une préparation minutieuse de l’entreprise, le maximum de chances de succès.

L’Aéro-Club de l’Aube, très dynamique, accueille Costes, le 4 février 1931, d’abord au terrain d’aviation de Romilly-sur-Seine. Bellonte est absent, se trouvant à Chamonix avec le célèbre « Point d’interrogation ».

Camille Marot, l’industriel Troyen bien connu, qui devient président de l’Aéro-Club en 1933, vient d’acquérir le premier avion de tourisme de l’association, un Potez 36, abrité dans un hangar du terrain de Romilly (l’aérodrome de Barberey n’est pas encore réalisé). Costes baptise au champagne l’appareil qui s’appelle « Nénette ». Ensuite, c’est le départ par la route. Halte au Grand Hôtel où le président du club accueille Costes qui reçoit « des mains d’un jeune bambin, un superbe <<Point d’interrogation>>tout en œillets blancs ». Cortège jusqu’à l’hôtel de ville. Une foule considérable acclame Costes, tête nue, debout dans sa voiture. Réception chaleureuse du maire Armand Privé, du préfet, des autorités civiles et militaires. Le glorieux pilote du ?, dans son discours de remerciement, prononce une parole qui laisse songeur aujourd’hui : « Une ville comme Troyes ne doit pas ignorer les services que peut rendre l’aviation à l’industrie de la cité ». C’était il y a 84 ans…

Et Bellonte ? On ne l’oublie pas puisqu’il est invité au premier rallye-bonneterie organisé par l’Aéro-Club de l’Aube, le 23 août 1931. Troyes n’étant pas encore doté d’un aérodrome (inauguré le 9 Juillet 1933), cette importante manifestation se déroule en bordure de la route de Saint-Julien à Menois, à la hauteur de la ferme de Verdun, du côté opposé à cette route.

20 appareils de tourisme se posent dans la matinée. « L’Aigle » Bellonte atterrit bientôt, à bord d’un Farman et le délégué du ministre de l’Air, le général Tulasne, le suit de près, dans un Potez. Commence alors le meeting aérien par un temps radieux. Baptêmes, acrobaties se succèdent, à la grande joie d’un public enthousiaste.

Malheureusement, une tragédie interrompt les festivités. Vers 16 heures, Marguerite Dravet, épouse de l’organisateur du meeting et parachutiste confirmée, prend place à l’extérieur de la carlingue du biplan Hanriot appartenant au club et piloté par le Troyen Joly. Cramponnée au fuselage et aux haubans, la jeune femme se jettera dans le vide lorsque l’attitude sera suffisante. Il s’agit là d’une prestation spectaculaire exigeant beaucoup de cran. C’est le 1er avril 1929 que Marguerite Hardy, qui devint Mme Dravet, âgée de 19 ans, sauta pour la première fois en parachute à l’occasion du meeting de Sainte-Maure. L’avion décolle, effectue plusieurs passages au-dessus du terrain, donnant l’impression de ne pouvoir prendre de la hauteur. En amorçant un virage, l’appareil décroche tout-à-coup, c’est la glissade sur l’aile et l’avion part en vrille. Cris d’horreur de la foule. Marguerite Dravet est éjectée et s’écrase lourdement sur le sol. Le biplan percute à son tour et son pilote est grièvement blessé.

Ainsi s’achève douloureusement ce premier relais-bonneterie. Maurice Bellonte n’en emporte pas un excellent souvenir. Les organisateurs avaient pourtant compté sur sa présence pour donner plus d’éclat à cette manifestation assez exceptionnelle.  

 

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