Dans le chapitre " visites importantes " j’ai relaté la venue du roi Henri IV à Troyes, le 30 mai 1595.
A ce sujet, je vais vous conter une anecdote, je pense inconnue des Troyens.
Le 5 avril 1595, le roi Henri IV envoie à Troyes un héraut avec des lettres aux maire et échevins, pour les inviter à le reconnaître, à l’exemple de Paris, comme légitime successeur du royaume, leur promettant qu’il leur serait bon prince.
Jean d’Autruy, alors maire, quelque affectionné qu’il soit pour le roi, n’ose se déclarer, parce que le duc de Chevreuse commande encore dans Troyes pour la Ligue, et qu’une partie du clergé, des officiers de justice et de ses échevins et gens du corps de ville sont pour le duc de Mayenne. Pour ne point paraître dans une affaire de cette conséquence, il feint une indisposition, et laisse Jean Paillot, écuyer, sieur de Nuisement, alors son 1er échevin, maître d’agir comme il jugerait à propos.
Donc, ce mardi 5 avril, le héraut arrive et Paillot avertit le maire et tous ceux qu’il sait être attentionné pour le roi.
En même temps, il fait assembler devant et derrière l’Hôtel de Ville environ 1.000 hommes qui reconnaissaient le roi, puisqu’il était catholique.
A 1 heure de l’après-midi, tous les députés des corps et communautés, le corps de ville, se trouvent en la chambre d’échevinage, où l’on fait la lecture des lettres de Sa majesté…
Le corps de ville, conclut de reconnaître Henri IV pour légitime héritier de la couronne.
Aussitôt le héraut commence à crier "vive le roi ", acclamation répétée par tous, à l’exception de quelques échevins ligueurs qui, voulant se retirer en leurs maisons, essuient les huées du peuple et ne peuvent entrer, qu’ils n’eussent crié, " vive le roi ".
L’entrée solennelle à Troyes du roi Henri IV, est prévue pour le mardi 30 mai.
Le maire doit lui présenter les clefs de la ville, et une demoiselle le Bey, âgée de 10 ans, lui offrir, aux noms des habitants, un cœur d’or.
Voici maintenant, l’anecdote que je vous ai promise.
Sur l’ancien territoire de Saint-Martin-ès-Vignes, existait l’église et le couvent des religieux Antonins, à l’emplacement occupé maintenant par le Lycée Marie de Champagne.
A cette époque, les voyages sont longs, fatigants, incommodes, même pour les grands personnages.
Ce 30 mai, Henri IV souhaite reprendre haleine avant de se présenter avec avantage aux populations accourues pour le voir, et il décide se reposer.
Le couvent des religieux Antonins est bien placé, au débouché de la route de Paris, pour remplir ce rôle de gîte provisoire.
Il fait chaud, un repas copieux est servi au roi qui y fait honneur. On sait en effet que les Bourbons sont gros mangeurs.
Ensuite, Henri IV fait une sieste sous les buis du couvent des religieux Antonins.
Il est tout naturel qu’il se soit étendu au frais, et ait quelques instants " perdu connaissance ", sous les buis qui lui offraient leur ombrage !
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