Les Aubois, en 1893, vivent une époque héroïque, quand on songe aux multiples réquisitions de guerre, auxquelles ils ont fait face.
En voici quelques exemples.
Le 25 thermidor an II : " L’agent national près le district d’Ervy-le-Chatel à ses concitoyens. La récolte des noix approche, il importe pour l’intérêt général, qu’une grande partie soit livrée à la trituration. Le besoin d’huile, soit pour l’éclairage, soit pour la peinture, soit pour les fabriques de savon, et même pour la préparation des aliments d’un grand nombre de citoyens, le prescrivent impérieusement, mais en vain le voudrions-nous, si une consommation excessive de noix en nature continuait de nous en ôter les moyens, et si les cerneaux n’étaient bannis des tables républicaines. Il ne tient qu’à vous, citoyens, de les conserver… En républicains, vous devez renoncer aux cerneaux simples, mais de luxe. Là où les noix sèches sont de superflu pour la nourriture, c’est vers la fabrication des huiles qu’il faut en déterminer l’emploi… J’attends de votre patriotisme que vous ferez tout pour y parvenir ".
Le 6 fructidor an II : "L’agent national du district aux municipalités. Vous avez fait soumission de faire fournir toutes les décades à la commune de Paris, par les citoyens de votre municipalité une certaine quantité de livres de beurre et de douzaines d’œufs. Vous n’avez point tenu encore vos promesses. Avez-vous oublié que tous les Français sont frères, et que les comestibles doivent être partagés entre tous les citoyens ? Auriez-vous oublié que les Parisiens ont tout fait pour la Révolution, et que c’est à eux que vous devez le bonheur et la liberté dont vous jouissez ?… Il faut qu’à dater de ce moment, les provisions soient apportées à… ".
Le 12 fructidor an II : " Il se consomme une quantité étonnante de pruneaux dans les hôpitaux militaires de la République. La marine en fait aussi une grande consommation. Pour y fournir, il faut que les citoyens en fassent le sacrifice… En conséquence, je vous invite à apporter aux districts les pruneaux… J’espère que les vues du bien public suffiront pour engager les patriotes à partager ces fruits avec leurs frères malades des hôpitaux. Si mon invitation ne suffisait pas, la commission serait forcée de les mettre en réquisition ".
Le 8 nivôse an III : " Conformément aux arrêtés du Comité de Salut Public concernant la fabrication de sabots pour la consommation tant de l’intérieur que pour le service des garnisons : tous les sabotiers sont mis en réquisition pour la fabrication de 9.000 paires de sabots… Il sera nommé un commissaire par chaque canton pour activer ladite fabrication. Il sera autorisé à mettre en réquisition les bois nécessaires : hêtre, verne, boulin, tremble et marsault… ".
L’exécution de cette réquisition donne lieu à de nombreuses objections. Par exemple, à Villeneuve-au-Chemin " un commissaire, lors de sa visite, constate que certains sabotiers ne travaillent pas, sous le vain prétexte qu’ils n’ont pas de bois. Il ordonne alors à l’agent national de la commune, la mise en réquisition de marronniers appartenant au citoyen Cokeborne, ci-devant seigneur de Villeneuve, de les faire abattre et de partager le bois entre les sabotiers… ".
Par délibération du 28 floréal an II, "le Directoire avait fait appel aux communes et aux personnes charitables, pour obtenir des bandes, de la charpie, du vieux linge, à envoyer aux camps. Une partie de ces objets étant encore en dépôt dans une maison du chef-lieu, le Directoire jugea sévèrement la négligence de la municipalité, et l’agent national prit un arrêté : les municipalités feront usage de la réquisition envers les femmes connues pour n’avoir pas besoin d’un travail de leurs mains pour vivre et envers les enfants non encore livrés aux travaux de la campagne ou à un art mécanique… les municipalités réuniront ces femmes et ces enfants dans un lieu et commettront une ou plusieurs femmes pour la direction et l’inspection du travail… elles donneront moins de travail aux femmes qui ont des enfants à soigner… la municipalité fera une invitation civique aux chirurgiens de son arrondissement de venir au lieu de la réunion pour y faire sous leurs yeux les bandes et compresses des différentes dimensions que l’art peut indiquer".
L’hôpital militaire de Troyes reçut bien les bandes et compresses demandées confectionnées.
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