Contes, légendes et anecdotes



Napoléon et Madame de Mesgrigny


Mme de Mesgrigny
Mme de Mesgrigny
 

Dans le « Mémorial de Sainte Hélène », écrit par le comte Las Kases, nous trouvons cette anecdote.

 

Est-elle vraie ?

 

Pourquoi pas !

 

C’est à propos d’un bal à la cour, auquel assiste Madame de Mesgrigny.

 

Cette rencontre renvoie l’Empereur à un souvenir que rapporte son biographe.

 

Il fait taire ainsi une mauvaise rumeur, tendant à faire croire qu’il avait couché avec la jeune et jolie solliciteuse appartenant à l’une des « premières familles de la province ».

 

C’est ce que voulaient faire croire les mauvaises langues.

 

On prétendait qu’il avait bien fallu rembourser le cadeau de l’Empereur.

 

« L’Empereur, allant se faire couronner à Milan, coucha à Troyes, le 5 avril 1805 (voir le chapitre).

 

On lui présenta les autorités, et, parmi elles, une jeune pétitionnaire, à la veille de se marier, et qui venait solliciter de lui une faveur de fortune.

 

Or, comme l’Empereur désirait, disait-il, faire quelque chose qui fût, avec éclat, agréable au pays, la circonstance lui parut favorable, et il la saisit avec toute la grâce imaginable.

 

La jeune personne, c’était Madame de Mesgrigny (voir ce chapitre), appartenait aux premières familles de la province, mais était tout à fait ruinée par l’émigration.

 

A peine était-elle de retour au logis misérable de ses parents, qu’un page y entrait avec fracas, apportant le décret de l’Empereur, qui leur rendait 30.000 francs de rente, ou plus.

 

On juge du bruit et de l’effet d’un tel évènement.

 

Toutefois, comme rien n’était plus charmant, plus complètement joli, disait l’Empereur, que la solliciteuse, on voulait que ses attraits eussent été pour quelque chose dans sa galanterie, bien qu’il eût quitté Troyes quelques heures après, et qu’il n’y eut plus songé, c’était égal.

 

On sait comme se font les histoires, et comme elle était la femme d’un de ses écuyers, qu’elle vint conséquemment à la cour, on avait mêlé tout cela, comme de coutume.

 

Si bien que, nommée sous gouvernante du roi de Rome, le choix scandalisa un moment la sévère Madame de Montesquieu, qui craignait, disait l’Empereur, de n’y voir qu’un « arrangement ».


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