Sainte Marguerite est la sainte la plus représentée dans l’Aube.
Notre Pape Urbain IV, nos Comtes, nos évêques, l’élite de notre noblesse, sont intimement liés avec les différentes croisades.
Au contact de la population chrétienne, nos compatriotes ont ramené avec eux dans l’Aube, un certain nombre d’histoires qu’ils ont transformées en légendes.
Ils firent de sainte Marguerite, une sainte très populaire. Elle était invoquée pour la guérison des maux de reins et les accouchements.
Voici différentes légendes :
La sainte Marguerite d’Antioche : la légende raconte qu’elle était la fille d’un prêtre païen des environs d’Antioche (Turquie). Elle fut chassée de chez ses parents lorsqu’elle se convertit au christianisme. Elle se réfugia alors dans la montagne et devint bergère. Séduit par sa beauté, le riche sénateur Anicius Olybrius voulut l’épouser. Elle refusa. Arrêtée, Olybrius la martyrisa en lui faisant couper la tête. Il devint ensuite empereur des Gaules, en 472, l’année de sa mort.
Le nom de Marguerite est issu du latin « Margarita », lui-même emprunté du grec « Marguarites », qui signifie perle, nom d’origine orientale. « Il n’est pas de perle (Margarita) qui t’égale en beauté dans le monde, mais tu dois m’aimer au lieu de ton Dieu », lui aurait déclaré Olybrius lors de leur dernière rencontre.
Une autre légende la met en scène avec un dragon, et est à l’origine de l’iconographie. Elle raconte qu’une fois, sainte Marguerite fut attaquée par le diable, qui avait pris la forme d’un dragon. Il la mangea. Mais grâce à une petite croix qu’elle portait, elle ouvrit le ventre du dragon, en sortit, l’étrangla avec sa ceinture avant de jeter sa carcasse dans la mer.
Jadis, il était courant de fabriquer des légendes, souvent plusieurs siècles après. Parfois, son but consistait à attirer les pèlerins, donc de l’argent, dans des monastères ou apparurent mystérieusement des reliques d’un saint exemplaire et inconnu.
Les communes de Bouilly et de Souligny prêtent leur célèbre statue de sainte marguerite, l’un des fleurons de la statuaire champenoise, conservée dans l’église paroissiale. La statue de sainte Marguerite de Bouilly est l’une des plus belles réalisations de notre département. Elle fait régulièrement l’objet d’études et de reportages. Son image est largement diffusée dans la presse ou pour illustrer des livres. C’est un chef-d’œuvre remarquable. Elle mesure 1,17 m de haut, pour une largeur de 44 cm et une profondeur de 30 cm. Réalisée en pierre calcaire, elle comporte des traces de polychromie. Elle date d’environ 1525. Elle quitte régulièrement son église pour se montrer en public. En dehors de Troyes, à Vauluisant, en 2009, pour l’exposition nationale à Saint-Jean « Le beau XVI° siècle), ou à Saint-Julien-les-Villas pour l’exposition du Centre d’études médiévales, elle fut exposée à Paris lors de l’exposition de l’Orangerie en 1959, et à Fribourg en Suisse, en 1969. Cette statue est d’une beauté remarquable due à la finesse de sa représentation et la richesse de son habillement, « c’est une œuvre douce, pleine de grâce et de sensibilité ».
D’autres statues de sainte Marguerite sont dans notre département : celle de Saint-Germain, réalisée vers 1525. Mystérieusement, elle fut volée et remplacée par un moulage en plâtre avant d’être vendue en 1947 au Victoria and Albert Museum de Londres, où elle se trouve toujours. Une troisième sainte-Marguerite fut vendue à Vienne (Autriche), en 1916, où l’on perd ensuite sa trace. Celle de Sommeval, beaucoup moins ouvragée semble être une réplique. A Ervy-le-Châtel, elle fut cassée pendant la Révolution, et sciée pour être mise sur sa console. Avec l’enfant Jésus dans les bras, elle est présente à Mesnil-Saint-Père, et Droupt-Sainte-Marie. Celle provenant de Saint-Urbain est au Metropolitan Museum de New-York. On la voit seule, les mains jointes, à Saint-André-les-Vergers et à Saint-Léger. La vierge de Crésantignes a les traits plus grossiers.
La confrérie de sainte Marguerite, avec son bâton particulier, tenait une place importante à Bouilly-Souligny.
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