Jumelages


Zielona Gora (Pologne)


La quatrième ville jumelée avec Troyes, après Tournai (Belgique), Alkmaar (Hollande) et Darmstadt (Allemagne) fut en Pologne Zielona Gora.

C’est grâce à l’aide précieuse de M. Krakowiak, secrétaire d’Oder-Neisse, et à M.Honorat, Consul de France, que ce jumelage a pu être réalisé.

Le 6 juin 1970, le jumelage est solennellement proclamé par MM. Terré et Mamak, maires des 2 villes, lors de la présence d’une délégation zieleno gorienne à Troyes.

Frédéric Joliot-Curie, président fondateur de « L’amitié Franco- Polonaise », disait : « La France et la Pologne  sont deux pays que la géographie sépare, mais que l’Histoire a toujours unis ». En effet, que de liens unissent nos 2 Patries. Nous avons aussi une reconnaissance envers la Pologne pour le soin apporté à l’entretien et à la conservation des tombes des soldats et déportés français reposant en terre polonaise.

Les échanges se sont faits facilement avec Troyes où la colonie polonaise est importante et dynamique, avec ses associations culturelles qui perpétuent cette amitié franco-polonaise.

Ce jumelage a beaucoup aidé à la connaissance des populations, leur compréhension et leur rapprochement. Parmi les différentes rencontres sportives, un tournoi d’escrimeurs a été très apprécié.

Le Sénateur-Maire Henri Terré, m’a emmené plusieurs fois en Pologne avec lui, seul Maire-Adjoint, en raison de mes origines polonaises. Nous recevions chaque fois, un accueil extrêmement chaleureux. En octobre 1971, ce fut la réception officielle de jumelage à Zielona Gora. A cette occasion, le territoire de la Voyevodie Zielono-Gorienne étant boisée à 45 %, véritable paradis des chasseurs, notre délégation a apprécié une excursion forestière qui se doubla d’une partie de chasse, dans les réserves polonaises (7.000 cerfs et chevreuils, 20.000 sangliers…), avec le patron national des chasses. Nous nous sommes aussi recueillis et avons déposé une gerbe, à la nécropole de la ville voisine de Zagan, où se trouvaient pendant la guerre 1939-1945, les Stalags Luft III et VIII C, de triste mémoire, où 10.000 prisonniers de guerre, dont de nombreux français étaient détenus dans d’atroces conditions de vie. Très souvent les geôliers procédaient à des exécutions massives. Leur forfait commis, ils enfouissaient les corps des victimes dans de longues tranchées qu’ils plantaient ensuite d’arbres, camouflant ainsi leur odieuse action. Après la guerre, furent ainsi découverts 4.000 corps qui furent déterrés et déposés dans cette immense nécropole de 60.000 morts qui reposeront en terre polonaise. Le 24 mars 1944, 76 prisonniers alliés tentèrent de s’échapper de ce Stalag par un tunnel de 110 m de long et de 9 m de profondeur, mais les fuyards furent rattrapés, et leurs corps, criblés de balles exposés dans le camp, à l’exception de 3 hommes qui parvinrent à s’enfuir. Un mausolée a été édifié sur le même terrain pour honorer leur mémoire. Cet épisode a été immortalisé par le film « La grande évasion ».

Zielona Gora, chef-lieu de voïvodie, a aujourd’hui 118.000 habitants. Fondée au XIII° siècle, la ville est gouvernée depuis 1249, par les princes de Zagan-Glogow. En 1476, Zielona Gora passe au pouvoir des souverains de Bohême, issus de la dynastie des Jagellons. Après leur disparition en 1526, la ville passe aux mains des Habsbourg. Déjà au XV° siècle, Zielona Gora était célèbre pour ses vignes et ses produits textiles. Au terme des guerres silésiennes, vers la moitié du XVIII° siècle, la ville tombe sous la coupe des rois de Prusse, mais la région conserve son caractère polonais jusqu’à son retour à la patrie en 1945. Zielona Gora constitue un des plus importants centres industriels de Pologne, groupant de nombreux établissements métallurgiques, textiles, alimentaires, de matériaux de construction, imprimeries… C’est aussi un centre culturel animé avec un théâtre réputé et un excellent orchestre symphonique. Le nom de la ville signifie « Montagne verte ». Cette ville est notamment connue comme la capitale du vin en Pologne, une des rares régions où l’on a toujours cultivé la vigne. L'Université de Zielona Gora (16.000 étudiants) forme des spécialistes hautement qualifiés dans la technologie, la gestion et les sciences humaines.

 Deux Anecdotes : la première fois, en arrivant à Varsovie, je regarde avec notre interprète troyen, le polonais Waclav Proch  le Bottin, car j’avais appris qu’en 1900, mes ancêtres avaient une fabrique de moutarde dans cette capitale. J’espérais donc retrouver ce nom, pour aller voir ces descendants. Mais, après avoir vu au moins 200 Schweitzer, nous avons refermé l’annuaire !

 

Une autre fois, lors de la réception officielle de jumelage entre Troyes et Zielona Gora, en octobre 1971, nous sommes attendus pour 18 H 30, dans l’immense salle de spectacle de la ville. Je termine de me changer dans ma chambre d’hôtel, quand, vers 17 H 30, on frappe. Je pense que le chauffeur vient me chercher, j’ouvre, et me trouve en face de Madame Terré. Elle a à la main des feuilles dactylographiées : le discours que son mari doit faire dans la soirée. Elle me les tend et me dit que le Maire est très mal, avec des douleurs intestinales, qu’il ne peut se déplacer, et que je dois le remplacer. Pour moi, c’est impensable. Il y a plusieurs milliers de personnes et toutes les autorités de la Ville et de la Voïvodie (Région), qui attendent pour cette cérémonie. Le premier magistrat de la Ville de Troyes se doit d’être présent. Il m’arrive quelquefois, pour soulager des personnes de ma famille ou de mes amis, de pratiquer le magnétisme. Je demande à Madame Terré la permission de voir seul son mari dans sa chambre. Là, pendant environ 10 minutes, je lui fais différentes impositions… Quinze minutes plus tard, Henri Terré entre sous les applaudissements, dans une salle comble, pour la cérémonie officielle. A la fin, j’embrasse les dames officielles qui m’entourent, alors, le Maire en fait autant, et ce sont des applaudissements frénétiques qui nous sont réservés.

Lors des visites de notre ville jumelée, sous le mandat de Robert Galley, ce dernier étant très pris par ses différents ministères, c’est moi qui recevais les délégations polonaises

Jean Rougane de Chanteloup consul honoraire de Pologne, n'arrête pas de mettre en lien les institutions françaises et polonaises et faciliter leur rencontre.

Nous avons une commune aspiration à la liberté, à l'indépendance Nationale des peuples de France et de Pologne.

Ce n'est pas un hasard si 200.000 soldats et officiers polonais participent aux guerre de la Révolution et de l'Empire, si le polonais Lazowski, ami de Robespierre prend la direction de l'artillerie des Fédérés lors de la décisive journée du 10 août 1792, si le " Vive la Pologne " devient au cours du XIX° siècle le cri de ralliement des révolutionnaires français. Pour le peuple polonais opprimé, la France devient une naturelle terre d'asile : en 1830, en 1848, en 1863. C'est ainsi que mon grand-père est arrivé à Troyes.

Ce n'est plus seulement d'amitié qu'il faut parler entre les peuples de France et de Pologne, mais bien de fraternité qui s'affirmera fraternité d'armes sur le sol de France, après l'agression hitlérienne contre la Pologne en septembre 1939.

 

Rechercher sur le site :

Sur le bandeau du  bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse. 

Cliquez sur "Nouveaux chapitres"  vous accédez aux dernières pages mises en ligne.