Polémique électorale  

Aujourd’hui, comme il y a plus d’un siècle, rien n’a changé !

Du fait même de sa nature, la polémique se définit comme une discussion, un débat, une controverse qui traduit de façon violente ou passionnée, le plus souvent par écrit, des opinions contraires sur toutes espèces de sujets.

La polémique politique et électorale est particulièrement susceptible de substantialiser des abus de la liberté d’expression justiciables des différentes autorités investies d’un pouvoir répressif de tels abus. En effet, la notion de polémique relève de l’argumentation ou de la rhétorique qui, depuis l’Antiquité, est considérée comme une sorte d’idéal démocratique de communication en ce qu’elle se substitue à la violence. La quintessence de la polémique résiderait dans la nature de l’échange verbal ou textuel qui légitime parfois certains écarts.

        Pour se prémunir complètement contre le risque d’annulation de leur éventuelle victoire électorale, les candidats doivent s’assurer qu’aucun des propos développés dans leurs tracts, dans les médias ou sur leur site web de campagne (sous leur signature ou dans un éventuel forum) ne soit constitutif d’un abus de propagande.

Le juge entendra par là non seulement les propos pénalement réprimés (principalement, en pratique, les diffamations, injures, diffusions frauduleuses de calomnies et de fausses nouvelles, achats de voix et menaces), mais également tout propos présentant de manière excessive ou caricaturale les propositions de l’adversaire.

Les propos pénalement répréhensibles ne sont pas les seuls à proscrire. En effet, le juge de l’élection peut être saisi de propos « excédant les limites du débat » ou « de la polémique électorale ». Il en sera ainsi de toute manœuvre consistant en la diffusion d’informations de nature à tromper le peuple souverain dans l’expression de son vote.