L’importante Abbaye bénédictine de Marmoutier, située face à la ville de Tours, fonde vers 1.100, l’Abbaye de la Piété Dieu, prieuré bénédictin, près de Ramerupt.
L’Abbaye cistercienne de La Piété-Dieu, occupée par des moniales, est fondée vers 1229.
La Piété-Dieu groupe d’abord en communauté quelques jeunes filles appelées les « Filles de Dieu ». Elles demandent à être agrégées à l’ordre de Citeaux.
Des différends avec le chapitre de Saint-Pierre de Troyes, la prise de l’occupation de Ramerupt par la soldatesque de Thibaud IV, l’élection d’une prieure éminente : Isabelle de Colaverdey - qui prend bientôt le titre d’abbesse – nécessitent le déplacement du monastère. Il s’établit sur les bords de l’Aube, dans de petites maisons en bois.
Le 20 septembre 1236, l’évêque de Troyes, Nicolas de Brie, dédicace la nouvelle église du nouveau monastère. 25 religieuses composent la communauté.
Des donations nombreuses, et parfois lointaines, permettent aux moniales d’assurer l’avenir de leur jeune fondation.
La situation de l’abbaye, à l’écart d’une grande ville, les allées et venues d’hommes de guerre, une administration féminine ne permettant pas l’exploitation directe du domaine, l’abbatiat de filles de bonnes familles, mais pusillanimes, un recrutement difficile, amènent les religieuses à demander leur transport dans une abbaye de l’ordre, plus importante.
C’est ainsi qu’en 1440, Symon Buchart, religieux profès du monastère de Boulancourt, est installé à La Piété-Dieu, avec l’autorisation du Chapitre général. L’abbaye devient une masculine, fille de Citeaux.
La situation du moustier doit être dramatique en 1461, car le Chapitre général demande des prières et des aumônes pour la restauration de l’abbaye de la Piété-Dieu.
Malgré une gestion plus saine, le monastère vivote dans une lente décadence sans histoire.
Vers 1615, Denis Largentier, abbé de Clairvaux, réforme son abbaye en exigeant le travail manuel, les veilles, le silence, l’abstinence perpétuelle, en un mot, le retour à la primitive observance de Citeaux.
Deux abbés de La Piété : Etienne Adam et JeanFerrat, adhèrent à cette réforme. Deux administrateurs : Jérôme Bertin et Benoit Fitzharbert, succèdent à ces deux réformateurs religieux.
L’abbaye ainsi restaurée matériellement et spirituellement, renaît à une vie nouvelle.
Un des prieurs de cette moitié du XVIII° siècle, Dom Pierre Ruffin, devient célèbre. Nommé abbé de Vaucelles, près de Cambrai, il est très bien en cour et s’attire l’estime du Pape.
« Ce jourd’huy, 24 janvier 1791, est comparu au greffe de la municipalité de Ramerupt, Pierre de Velfrey, abbé régulier de l’abbaye de la Piété, lequel a déclaré qu’il préfère la vie commune des religieux, dans la supposition que son abbaye serait conservée pour cet objet, et que si le département ne fait pas le choix de cette maison pour y fixer un nombre de religieux, suivant le décret de l’Assemblée Nationale, il se retirera pour vivre en son particuliers ».
C’est ainsi que disparaît le dernier successeur des Abbesses et Abbés de l’Abbaye Cistercienne de Notre-Dame de la Piété-Dieu.
Le 26 mai 1791, l’église de La Piété, le logis conventuel, les fermes et bâtiments d’exploitation avec 260 arpents de terre, 50 arpents de bois, 21 arpents de prés, 5 arpents de vignes, sont vendues au sieur Mourgues pour la somme de 163.400 livres.
La Piété-Dieu a vécu sa vie cistercienne.
Il ne reste plus de cette Abbaye, qu’une statue de Saint-Bernard, de 1450, située dans l’église paroissiale.
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