Religion : Abbayes, Couvents, Congrégations



Abbaye de Molesme


En 1097, parmi les donations du Comte Hugues de Troyes (voir ce chapitre) à l’abbaye de Molesme, il y a : l’église de Saint-Pierre d’Ile-Aumont, son château, des moulins, un four banal, la pêche de la rivière Mogne avec un pêcheur.

 

            En 1104 la seigneurie de Rumilly-les-Vaudes, a la charge de nourrir 2 pauvres de l’abbaye.

 

            En 1119, le comte Thibault donne la foire de la Saint-Nicolas.

 

            C’est dans l’abbaye de Molesme qu’Erard de Brienne et sa femme, renoncent à leurs droits sur le Comté de Champagne et de Brie.

 

          Au XVI° siècle, les constructions des châteaux, déjà bien modifiées par suite de l’adoucissement des mœurs, conservaient encore un aspect guerrier, moitié civil, qui était comme une transition entre l’ancienne manière et la nouvelle.

 

            Le manoir des abbés de Molesme à Rumilly-les-Vaudes est un curieux modèle de ce genre.

 

            Le bâtiment, isolé de toutes parts, forme un rectangle allongé flanqué à chacun de ses angles d’une tour ronde percée de meurtrières dans le bas et de fenêtres dans sa partie supérieure, et surmontée d’un toit conique à girouettes découpées. Une cinquième tour à 6 pans, plus élevée que les autres, engagée dans la face est du château, renferme un large escalier destiné à desservir l’étage supérieur du bâtiment. Ces tours, fort saillantes, communiquent extérieurement au premier étage par une galerie en bois répétée sur les deux grandes faces du bâtiment. La galerie de l’orient, qui est du côté de l’entrée, est soutenue par une colonnade richement sculptée. L’ornementation s’étend aux poutres et aux culs-de-lampes qui les soutiennent. Des animaux fantastiques, des feuillages et d’autres figures sont répandus ça et là.

 

            Au rez-de-chaussée sont 2 salles qui n’ont rien de remarquable aujourd’hui, à part 2 vastes cheminées placées aux 2 extrémités du bâtiment. Diverses sculptures en décorent le manteau. Sur celle du sud sont plusieurs bustes et des écussons armoriés. On y distingue encore celui de France, sur celle du nord est une décoration architecturale et 2 médaillons où l’on voit les portraits de François 1er et de la duchesse de Valentinois.    

 

            L’étage supérieur est disposé en 2 salles à peu près comme celui d’en bas. On y accède par 2 portes ouvertes sur l’escalier de la tour hexagone, une troisième porte, plus petite, est ouverte près des premières, et donne entrée sur un petit escalier en vis de Saint-Gilles, par lequel on arrive à un observatoire qui forme l’étage supérieur de la tour hexagone au-dessus du noyau du grand escalier.

 

            La chapelle, partie indispensable d’un château, était établie au premier étage de la tour, qui est à l’angle sud-est. Une croix qui la surmonte l’indique encore, ainsi que les 3 fenêtres ogivales qui y ont été ouvertes. Les moulures des portes et des fenêtres de cet édifice sont ordinairement d’un goût très simple, mais pur. La fenêtre du côté de l’est fait exception et est décorée de sculptures recherchées ainsi qu’une porte qui est au pied de la tour de l’escalier, et qui servait à l’entrée du maître lorsqu’il voulait arriver à ses appartements supérieurs sans déranger ses gens. Le couronnement de ce même escalier, au sommet du bâtiment, est aussi fort curieux. Le noyau se termine par une colonne octogone qui soutient la voûte. Les retombées de la voûte s’appuient sur des demi-culs-de-lampe ornés de figures de vieillards coiffés de bonnets de docteurs, tenant à la main des rouleaux déployés. Sur 2 de ces demi-culs-de-lampe on remarque des anges qui tiennent des écussons. La colonne a son chapiteau chargé de figures d’enfants qui correspondent  aux angles du tailloir. L’un dompte un lion, l’autre a la partie inférieure du corps terminée en queue de dauphin, et le troisième joue avec une tête de mort, symbole qu’on rencontre fréquemment dans les œuvres de la Renaissance.

 

            Le jeune troyen saint Robert (voir ce chapitre) fut le fondateur de la célèbre abbaye de Molesme, aux confins de l’Aube et de la Côte-d’or et de  Citeaux en 1098.

 


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