L’histoire de l’abbaye du paraclet est indissolublement liée aux deux amants les plus célèbres du Moyen Age, Héloïse et Abélard.
Le théologien Pierre Abélard naît en 1079 et décède en 1142.
Il vient à Paris vers 1100. Il y suit l'enseignement de Guillaume de Champeaux, archidiacre de Notre-Dame de Paris à École cathédrale de Paris, mais il s'oppose à celui-ci en 1108 dans la Querelle des Universaux, en prenant parti contre le " réalisme ", ce qui oppose les deux hommes jusqu'à leur mort. Il devient maître des écoles.
En 1110, il s'installe une première fois dans les environs de Paris sur la montagne Sainte-Geneviève, où il fonde une école de rhétorique et de théologie. Il enseigne la rhétorique et la philosophie scolastique. Il jouit très rapidement d'une grande renommée dans le monde des intellectuels et passe vite pour l'un des philosophes les plus importants de sa génération. Son école est fréquentée par des auditeurs de toutes les nations, dont plusieurs hommes célèbres, tels que Jean de Salisbury, Robert de Melun, Pierre Lombard, Gilbert de la Porrée ou le futur pape Célestin II.
En 1122, Abélard alors moine à Saint-denis, et en proie à certaines difficultés avec sa communauté, obtient de son abbé, Suger, l’autorisation de s’en éloigner et de vivre à l’écart, avec un seul compagnon.
Il choisit de s’installer en Champagne où il a quelques relations parmi les ecclésiastiques et les comtes de Champagne.
Une terre lui est offerte par les seigneurs de Nogent dans la paroisse de Quincey, sur les bords de l’Ardusson, lieu alors désert et inculte.
Abélard y crée avec du chaume et des roseaux, un oratoire, qu’il dédie à la Sainte Trinité.
Dès que ses disciples connaissent cette retraite, on les voit accourir en foule, quittant les villes et les châteaux, " ne croyant pas acheter trop cher, par une vie pleine de sacrifices, les paroles d’un pareil maître ".
Ils affluent pour bénéficier de son enseignement, et une nouvelle communauté se forme autour de lui.
C’est de leurs mains qu’à l’oratoire primitif en est substitué un autre plus ample, en matériaux plus solides, que l’on appelle depuis le Petit-Moutier.
Cette chapelle est dédiée par Abélard au Saint-Esprit protecteur : selon le terme grec, au Saint-Esprit Paraclet.
Mais " un concours si flatteur porta au comble de l’exaspération des envieux, et les persécutions recommencèrent ".
Il ne reste pus à Abélard qu’à reprendre le chemin de l’exil.
En 1127, il quitte le Paraclet pour le monastère de Saint-Gildas de Rhuys, en Bretagne, où les moines de l’abbaye l’élisent à l’unanimité pour leur abbé.
De son côté, la femme d’Abélard, Héloïse s’est retirée dans le couvent d’Argenteuil où elle a débuté ses études, et dont elle est devenue prieure.
En 1129, elles sont expulsées par l’abbé Suger qui revendique la possession de ce domaine.
Abélard qui a connaissance de cette situation, décide de confier à sa femme, devenue sœur dans le Christ, les bâtiments et les quelques terres qui constituent le Paraclet, et y reçoit Héloïse et ses consœurs.
Le domaine étant à l’abandon, Abélard use de ses relations en Champagne, et rencontre le pape Innocent II, qui envoie Bernard de Clairvaux en inspection, et donne une bulle de confirmation générale des biens du Paraclet, et place l’abbaye sous la protection du saint Siège.
L’avenir est assuré et les donations se multiplient.
Le Paraclet demeure prieuré et Héloïse prieure.
En 1147, le pape Innocent III les érige au rang d’abbaye et d’abbesse.
Cette abbaye a toujours été confiée à des personnes prises dans la haute noblesse.
Du commencement à la fin, elle est pour ainsi dire, inféodée à deux familles, celle des Barres et celle des de Larochefoucault.
Quant aux religieuses, elles sont prises indifféremment dans toutes les classes.
Les sœurs converses occupent un rang inférieur.
En septembre 1795, l'Abbaye du Paraclet est vendue comme bien national.
Le 3 avril 1800, le cercueil renfermant les corps d'Héloïse et d'Abélard sont transférés à) Paris au couvent des Petits Augustins.
Le 16 juin 1817, les restes d'Abélard et d'Héloïse sont transférés au cimetière du Père-Lachaise.
De l’ancien refuge d’Abélard, occupé autour des années 1125, ainsi que de l’ancienne abbaye fondée par Héloïse en 1130, il ne reste rien aujourd’hui.
Seul le nom de Paraclet désignant le monastère d’Héloïse, rappelle de façon concrète son souvenir et celui de l’église fondée par Abélard.
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