Paul-Sébastien Millet naît dans le petit village aubois, le Mériot, le 21 mai 1797, dans les remous de la Révolution française.
Il entre au Petit Séminaire de Troyes, le 12 janvier 1816.
Il est ordonné prêtre le 31 août 1823, et devient vicaire d’Arcis-sur-Aube, le 1er juin 1824.
Il découvre que les malades de toutes catégories sociales manquent de soins efficaces et sont souvent abandonnés dans les campagnes mais aussi dans les villes. Mal soignés, la mort est précoce et la cellule familiale se détériore rapidement, tant au niveau de la cohésion de la famille qu’au niveau de la vie de foi.
Il est inspiré de fonder une congrégation de religieuses qui, selon lui, pourraient porter remède au dépérissement de l’esprit de foi et de la famille, par la garde et le soin des malades à domicile, dans un service gratuit.
Une anecdote peu connue : le 15 mars 1840, la maison d’Arcis du Maréchal Ludot est à vendre : mise à prix, plus de 10.000 fr. Se portent acquéreurs : la ville d’Arcis, M. Lasnier marchand de grains, tous deux voulant absolument l’acheter et Pierre Néty le charpentier. M. Lasnier vient de mettre 100 fr, ce qui porte à 12.500 fr l’enchère. M. Néty ajoute 100 fr, cela fait 12.200 fr. A ce moment, M. Lasnier se trouve mal : on le sort de la salle, on lui donne de l’air, on se procure de l’eau sucrée… Enfin, on oublie l’adjudication… et la petite chandelle allumée pour la mise de Néty s’éteint ! La maison lui est adjugée ! Mais pour qui M. Néty enchérissait-il ? pour l’abbé Millet !
Le 25 mars 1840, l’abbé fonde pour le soin des malades à domicile, la congrégation de Notre-Dame du Bon Secours, qui célèbre chaque année, le 25 mars, son entrée dans l’église.
Ce prêtre se dévoue sans compter auprès des enfants pour leur instruction et auprès des malades pauvres, et il souhaite que sa communauté prenne racine à Troyes, chef-lieu du diocèse.
En 1841, une maison de Saint-André-les-Vergers offerte pour des religieuses institutrices, devient libre. Le curé l’offre au Père Millet.
Dix sœurs en voile à Arcis, c’est beaucoup pour les besoins d’une petite ville, même si elles vont parfois dans les villages avoisinants. Les habitants de Troyes n’ont pas réclamé les sœurs, qui ne sont connues que d’un petit nombre de Troyens. Elles sont donc reçues sans enthousiasme, mais sans hostilité. Bientôt, mieux connues, les sœurs sont beaucoup demandées et ne suffisent plus à la tâche. Il faut du renfort. Heureusement, les vocations commencent à venir plus régulièrement. Le renom des sœurs s’établit en ville, et les prêtres ne sont pas les derniers à en faire l’éloge.
La décision est prise : il faut que les sœurs se consacrent au soin des malades à domicile. C’est le pressentiment que le milieu est un facteur de guérison, l’hospitalisation à domicile le dit assez aujourd’hui ! La sœur ira donc à domicile, souvent et longuement. Le Père Millet sait bien qu’une amitié ne se noue pas en un jour ou par de brèves visites, le temps d’administrer un remède. Il ne s’agit pas de porter le pain de la boulangère malade, ni de traire une vache, mais suppléer la ménagère défaillante dans les mille petits travaux quotidiens, va établir un lien profond qui permettra l’échange au-delà des soins. C’est une véritable solidarité avec tous ces pauvres gens que la Congrégation a rencontrés. Pauvres, sans espoir, vaincus de la vie qui allaient sombrer dans le découragement et l’oubli.
Le 24 octobre 1843, la communauté s’installe dans des locaux provisoires, rue Hennequin, et en octobre 1849, rue du Cloître Saint Etienne.
Lors des épidémies qui éclatent dans le département en 1846 (200 malades sur 800 habitants à Bligny), elles y gagnent leurs premières médailles (il y en a plein une armoire !), mais y laissent leurs premières martyres.
Le 24 février 1863, c’est reconnaissance par le Saint-Siège.
A la veille de la Séparation de 1903, cette congrégation compte 119 maisons répandues en France : Algérie, Tunisie, Belgique, Italie, Espagne, Angleterre, Suisse et États Unis, et 7 dans l’Aube.
Au 31 décembre 1989, il n’en subsiste plus que 27, dont 3 dans l’Aube.
Troyes est la Maison Mère.
Le centre de soins infirmiers Bon Secours est une association loi 1901 créée en 2008. Initialement gérée par des religieuses, le personnel laïc a repris l'activité des sœurs depuis 2009.
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