A la nouvelle de la mort de Garnier, le chapitre de Troyes s’assembla pour lui donner un successeur.
Il se forma deux partis qui partagèrent les suffrages. Mais on eut recours au pape Honorius III qui cassa la double élection, se fit présenter plusieurs sujets, parmi lesquels il nomma Hervée qu’il protégeait depuis longtemps à cause de son mérite.
Né au village de Courmorin, aujourd’hui Saint-Benoit-sur-vanne, il avait étudié à l’université de Paris, Docteur de la Sorbonne, où la science et la piété l’avaient fait connaître du souverain pontife.
Ayant manqué à Orléans un canonicat que le pape avait demandé pour lui, il fut chanoine de Troyes, où il devint successivement chantre et grand archidiacre.
Lors de son élection à l’épiscopat, il n’était pas encore prêtre, mais le pape, par la bulle qu’il donna à cette occasion, manda aux chanoines de le présenter à l’archevêque de Sens pour l’ordonner prêtre et le consacrer évêque, en février 1207.
A peine fut-il intronisé que le roi prétendit les droits de régale (l'ensemble des droits que le roi de France avait sur les diocèses catholiques qui temporairement n'avaient pas d’évêque titulaire), lors de la vacance du siège.
Hervée se défendit, et l’affaire ayant été mûrement examinée, le roi se départit de ses prétentions.
Alors Hervée, tranquille possesseur, s’appliqua à conduire son troupeau et augmenta le terrain qui environnait la cathédrale vers l’orient par la destruction du four banal de sainte Mâtie, qu’il transporta sur un terrain appartenant à Chrétien le pêcheur, moyennant un arrangement qu’il fit avec lui. Il a bâti le chevet de la cathédrale, et est représenté dans un vitrail du chœur. C’est pourquoi l’on dit que c’est lui qui a bâti la cathédrale.
Deux ans après, Hervée autorisa dans son diocèse le culte de sainte Hélène (voir ce chapitre), dont Langlois, chapelain de l’évêque Garnier de Traisnel, avait rapporté les reliques de Constantinople.
En 1211, les revenus des évêques d’Auxerre et d’Orléans furent saisis par le roi pour avoir refusé le service militaire à cause de leurs fiefs dépendant de la couronne. L’archevêque de Sens ayant donné une sentence contre eux, le pape chargea l’évêque de Troyes, l’abbé de Clairvaux et Henri, chanoine de Troyes, de casser la sentence de l’archevêque.
Hervée et l’archidiacre de Paris reçurent, en 1212, un rescrit du même pape Innocent III, qui décida que celui qui a une dignité, en vertu de laquelle il est collateur de bénéfices, ne peut se nommer à aucun de ces bénéfices.
L’année suivante, Hervée introduisit, dans son église, l’usage d’encenser, à la grande messe, la sainte hostie après la consécration.
Il ne négligeait rien de ce qui pouvait contribuer au bien de son église et de son diocèse.
En 1219, Hervé est en litige avec le comte de Champagne Thibaut IV, à propos de la forteresse de Méry, qui appartient à l'évêque, mais que Thibaut veut détruire.
Enfin, après avoir gouverné l’église de Troyes pendant l’espace de 17 ans, Hervée mourut le 2 juillet 1223, et fut inhumé au milieu de la chapelle de Notre-Dame, derrière le chœur de la cathédrale de Troyes.
Le pape Honorius III en fit l'éloge.
Son tombeau qui était de bronze était élevé d’un pied. On y voyait la figure en relief de grandeur naturelle, avec une inscription qui marquait les principales époques de sa vie.
Le tombeau a été enlevé et vendu en 1778.
Un vitrail du chœur lui est consacré.
Hervée est le premier évêque de Troyes qui fit des statuts pour son diocèse.
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