Lors de la séance de la Société Académique de l’Aube, le 11 octobre 1928, M. Paul Mathieu avait signalé 2 statues de saint Vorles existant dans le département de l’Aube, une à Coussegrey, l’autre à Chaource.
Le saint, revêtu de ses ornements sacerdotaux, s’appuie sur une maison en flammes, de laquelle il sauve un enfant.
Voulant en connaître la raison, j’ai fait des recherches, et j’ai trouvé « le miracle de saint Vorles ».
Saint Vorles, prêtre vénéré dans l’ancien diocèse de Langres, est né vers 530, à Marcenay, entre Langres et Châtillon-sur-Seine.
Le pieux roi de Bourgogne, Gontran, fils de Clotaire 1er et petit-fils de Clovis et de sainte Clotilde, l’honora de son amitié.
Ce prince, étant à Marcenay, assistait à la messe du saint pasteur, lorsque ce dernier, après lecture de l’évangile, fut tout-à-coup saisi d’un ravissement extatique. Après une heure d’attente et de perplexité du côté des assistants, le serviteur de Dieu revint à son état naturel et continua le saint Sacrifice.
La messe terminée, Gontran aborda le saint et le pressa de lui expliquer ce qui s’était passé.
« A l’heure même, dit le prêtre, où j’étais à l’autel, les habitants de Plaines-Saint-Lange assistaient à Mussy-sur-Seine, à l’office divin. En leur absence, l’ennemi du genre humain incendiait leur village. Une maison où reposait un enfant en bas-âge était en feu. Ce fut alors que Dieu me fit connaître le danger menaçant cet innocent. J’ai couru en hâte pour arrêter les flammes et délivrer l’enfant ».
Gontran fit enquêter de suite. Les envoyés trouvèrent à Plaines-Saint-Lange (distant d’environ 25 kilomètres) des poutres encore fumantes dans la maison et le petit enfant vivant. Les faits étaient exacts.
Ce prodige a inspiré aux artistes sculpteurs et peintres l’idée de représenter saint Vorles en habits sacerdotaux tenant un enfant à la main.
Une chapelle élevée à Plaines-Saint-langes au lieu du sinistre, conserve la mémoire du bienfait du bienfaiteur. On a découvert dans les fouilles, des traces d’incendie.
La statue, ou mieux, le groupe de l’église de Chaource rappelle précisément le miracle opéré à Plaine-Saint-Lange, pendant la messe de Marcenay. Il est en pierre peinte, date du XVI° siècle et se trouve fixé à un pilier en face de la belle chapelle dite du Paradis. L’avant- bras gauche du saint s’appuie sur la maison en flammes, la main tenant un livre ouvert. De la main droite, saint Vorles sort le petit enfant d’une fenêtre du deuxième étage. Maison et enfant sont forcément d’échelle forte réduite par rapport au personnage principal. Au pied du saint et lui arrivant aux genoux, un prêtre donateur assistant au miracle dans l’attitude de la prière.
Le groupe de l’église de Coussegrey représente saint Vorles, non en vêtements sacerdotaux, mais avec un manteau de voyage, origine de la chape. Le jeune garçon, âgé d’une douzaine d’années, est à genoux devant lui, comme pour lui rendre grâce. Le saint lui caresse amicalement le menton.
Une tradition populaire veut que l’enfant arraché miraculeusement des flammes, ait été le filleul de saint Vorles, ce qui expliquerait le geste familier.
Les restes de saint Vorles furent transférés à Châtillon, dans une église qui devint l’église Saint-Vorles, en 868, pour les protéger d’une invasion normande.
Un sarcophage retrouvé à Marcenay, dans une crypte sous le chœur de l’église, serait le sien.
Saint Vorles est fêté le 16 juin.
Le prénom Vorlette est le féminin de Vorles. Ils ne sont que rarement portés, sauf quelquefois dans la région de
Châtillon-sur-Seine.
Sur le bandeau du bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse.
Cliquez sur "Nouveaux chapitres" vous accédez aux dernières pages mises en ligne.