Religieux et Saints de l'Aube



Saint Bouin


Source de St Bouin
Source de St Bouin

Les ermites ont pour vocation le silence et la solitude.

 

         Leur désir est de rester ignoré de la foule.

 

         Quoi d’étonnant donc que nous sachions peu de choses sur saint Bouin ou Boin (Boemius) que certains appellent encore Boème, Boën ou Boeine.

 

         Une ancienne et vénérable tradition dit que Bouin fut un prêtre natif de « la Champagne troyenne ».

 

         Mais les actes de sa vie, de sa vertu et de sa sainteté ont totalement disparu et sont donc inconnus.

 

         On sait seulement qu’il habitait entre Maraye-en-Othe et Saint-Mards-en-Othe, qu’il a brillé par ses vertus et ses miracles.

 

         Par piété et par dévotion, pour servir Dieu paisiblement dans la solitude et la contemplation, il demeurait dans un vallon solitaire et un bois épais et désert situé entre les bourgs de Saint-Mards et de Maraye.

 

         Près d’une source il construisit une cellule et un oratoire et il vécut de longues années dans ce désert solitaire.

 

         Enfin, « plein de jours et de bonnes œuvres », le 29 septembre, il rendit à Dieu la vie humaine pour obtenir celle du ciel.

 

         C’est pourquoi le 55° évêque de Troyes, le pieux Hatton (1122-1146), en 1145, donna en possession perpétuelle ce lieu de saint Bouin aux chanoines de Saint-Martin-ès-Aires de Troyes, de la règle de saint Augustin. La fête de ce saint est célébrée par ces mêmes chanoines de saint Augustin le 28 septembre par « un office à 9 lectures ».

 

         On trouve encore trace de ce lieu vénérable dans une charte de 1173 et dans une autre de 1331.

 

         Il y avait alors un « château fermé de murs et de fossés avec un étang et des prés, un grand accin (enclos) aussi environné de murailles où se trouvaient la chapelle et la fontaine ».

 

         Il n’y avait plus qu’un gagnage (un pâturage) en 1516.

 

         En 1710, on voyait encore quelques maisons, vestiges d’un hameau. En 1782 il ne restait que quelques ruines, une croix marquait le lieu. Vers 1840 ou 1880 elle fut placée sur l’accotement de la route de Maray-en-Othe.

 

         Les habitants de Saint-Mards-en-Othe, désireux de posséder quelque chose de leur saint, obtinrent de l’abbé de Montier-la-Celle qu’il leur donnât l’os maxillaire inférieur et quelques petits ossements le 2 octobre 1779.

 

         Chaque année ces reliques étaient portées en procession de l’église paroissiale à l’emplacement de l’ermitage, et les vieillards du XIX° siècle se rappelaient encore la pompe extraordinaire déployée en 1788.

 

         Cachés pendant la Révolution, ces précieux restes furent authentifiés le 17 février 1834.

 

         On ne sait ce qu’il advint de la châsse de Montier-la-Celle.

 

         On fait désormais mémoire de saint Bouin à « la Toussaint de Troyes, le 8 novembre ». 

 

 


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