Saint Fiacre n’est ni champenois, ni même français. Saint Fiacre est Irlandais, et toujours vénéré dans son pays. Il décède en 670, et est connu, exclusivement comme thaumaturge.
Patron des maraîchers, c’est l’un des saints les plus populaires en France, du XI° au XIX° siècle, et c’est dans le diocèse de Troyes, que la plus importante iconographie de France, témoigne de la dévotion dont il est l’objet.
Sa renommée est telle, que son nom s’est vulgarisé, désignant une variété de haricots à rames, un laxatif (poudre de saint Fiacre), un véhicule : un fiacre…
Saint Fiacre a une vie d’ermite et fonde un monastère près de Meaux, qui devient prieuré, dépendant de l’abbaye Sainte-Croix.
Blanche de Navarre, Comtesse de Troyes, est l’une des bienfaitrices du prieuré de Saint-Fiacre.
De nombreux miracles ont lieu de son vivant. Il est censé guérir : les maladies de peau, de la circulation du sang, la stérilité et surtout le « fic » ou « mal de saint Fiacre », c’est-à-dire les hémorroïdes.
A son époque, de toutes parts, les fidèles cherchent à se mettre sous sa protection.
De nombreuses confréries corporatives voient le jour au XV° siècle. Au XVIII° siècle, il devient presque exclusivement le patron des jardiniers. En 1667, on trouve déjà trace d’une confrérie à Saint-Jean, comme le prouve un contrat stipulant que le sonneur peut bénéficier « des dons de la confrérie de saint-Fiacre ». Il existe 3 confréries de jardinier sises à Troyes, Saint-Martin-ès-Vignes et Sainte-Savine, fondées vers 1740.
Il y a aussi la dévotion séculaire des habitants de Saint-André. Jardiniers pour la plupart, ils financent la sculpture du beau portail de leur église, orné de guirlandes de légumes et de fruits et attribué au ciseau de François Gentil ou de Dominique Florentin en 1549.
Notre département possède donc le plus riche patrimoine iconographique de saint Fiacre. Il est surtout constitué de statues dans les églises, principalement du XVI° siècle.
Les représentations de saint Fiacre dans l’Aube se répartissent ainsi :
Statues de pierre : Assensières, Avon-le-Peze, Bar-sur-Seine, Bayel, Chessy-les-Prés, Coussegrey, Dosches, Ervy-le-Chatel, Javernant, Lignières, Magnant, Marolles-sous-Lignières, Pougy, Ricey-Bas, Saint-André, Saint-Lyé, Rigny-le-Ferron, Saint-Parre-aux-Tertres, Sainte-Savine (2), Savières, Ervy-le-Châtel, Sainte-Madeleine.
Statues de bois : Bragelonne, Crancey, Isle-Aubigny, Ricey-Haut, Salon.
Statue de plâtre : Saint-Julien-les-Villas.
Statue-reliquaire bois : Crésantignes, Pougy.
Statuette bois : Bar-sur-Aube, Nogent-sur-Seine.
Statuette pierre : Chaource, Lépine (Saint-Germain), Praslin, Ricey-Hauterive
Buste-reliquaire : Assentières, en bois,
Peintures : Montmorency-Beaufort, Vendeuvre-sur-Barse, Saint-André-les-Vergers (triptyque), Pougy
1 vitrail du XIX° siècle à Savières,
3 bâtons de confrérie : Sainte Savine, Saint-André, musée de Vauluisant (torche porte-cierge).
1 bois gravé : Médiathèque. Dans l’imagerie destinée à l’imprimerie, il reste à la Médiathèque de l’Agglomération troyenne, quelques livrets de colportage de 1752, qui offrent la même illustration sur leur couverture. Saint Fiacre est représenté bien auréolé, recevant les rayons divins dans un paysage de plantes décoratives.
Seule l’église d’Isle-Aubigny porte le nom de Saint-Fiacre.
De nombreuses décorations, montrent une bêche, droite ou inclinée, comme prête à servir. 12 montrent le saint âgé et barbu.
En résumé, l’iconographie de saint Fiacre dans le département présente un caractère plutôt artisanal, parfois maladroit, souvent naïf et émouvant, ce qui fait son charme. Malheureusement, de nombreuses pièces sont endommagées.
On fête la saint Fiacre le 4 septembre. Il est le patron des jardiniers, des cochers et des chauffeurs de taxi.
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