La vie de saint Flavit est bien connue, d’après des manuscrits du IX° siècle, dont voici une traduction moderne : « Le vénérable homme plein de Dieu, du nom de Flavit, brillait partout de miracles éclatants. Il arriva qu’au cours d’une persécution, des ennemis du Christ (Vandales ou Lombards) qui sévissaient en Italie, il fut emmené en captivité à Troyes. Ses ravisseurs, qui avaient enlevé de serviteur du Christ, l’avaient vendu 30 pièces d’argent. Telle était alors la coutume des anciens. Un noble du nom de Montanius l’acheta et l’emmena dans sa propriété de Marcilly-le-Hayer. Le bienheureux Flavit servit d’abord son maître de la terre sous l’habit militaire, se gardant pour le roi éternel en une religion intègre. A un certain moment, la femme de son maître, très chagrinée, conçue de l’envie envers lui, voyant qu’il était d’allure élégante, d’un beau visage et d’un esprit agréable. Elle jeta sur lui les yeux d’une bien grande convoitise. Mais le Dieu tout-puissant, qui était son gardien assidu, ne permit pas qu’il fut touché par la femme : miséricordieusement, il le consacra d’une protection éternelle. Mais elle, brûlant d’un grand désir, lui tendait des embûches et lui portait des accusations auprès de son mari Montanius. Pour cette raison, son maître lui retira son office militaire et lui confia ses bœufs. Il savait en effet que le Seigneur était avec lui, il l’avait en grand respect et ne lui imposait aucun désagrément. En effet, ce Montanius avait constaté qu’entre ses mains, les récoltes ne devenaient pas plus abondantes tant que Flavit ne commença pas à y travailler. Cet homme en effet avait demandé au Seigneur qui donne à tous avec abondance et ne rabroue personne, de diriger dans ses mains l’abondance du salut de son maître et d’attribuer les richesses des fruits de la terre à son travail. Le saint homme, portant du bois de la forêt sur ses épaules, faisait l’aumône aux orphelins et aux veuves. Montanius et son épouse, reconnaissant que leurs biens s’accroissaient dans les mains de Flavit, craignaient beaucoup qu’il ne désirât retourner dans sa patrie, et, pour cette raison, lui donnèrent une épouse du nom d’Apronie, que ce saint, selon l’avis du grand prédicateur, aima comme lui-même, se gardant bien de toute concupiscence charnelle. Il la nourrit admirablement des saints oracles, préceptes et justifications du Seigneur. Ensuite son maître lui fit quitter le service des bœufs et lui confia 5 porcs, et l’orientant vers la forêt il lui donna les aliments dont il pourrait vivre. Allant dans la forêt il fit paître longtemps comme un bon pasteur les porcs que le Dieu tout-puissant fit croître et se multiplier entre les mains du saint… Cependant, certains adversaires annoncèrent à son maître qu’il ne combattait pas pour son service. Entendant cela, Montanius, furibond, vint à la forêt où le bienheureux Flavit surveillait les porcs et lui réclama ce qu’il lui avait confié. Debout à un endroit, le bienheureux Flavit vit une bête d’une étonnante grandeur debout à côté de lui, dont le nom était la licorne. Il l’adjura au nom de Jésus Christ de ne pas bouger du lieu où elle se tenait. Entendant sa voix, elle se tint là, il étendit la main vers sa tête, saisit la corne, l’arracha de sa tête, et en faisant une trompe, il en sonna. Alors arriva à lui une multitude de porcs. A cette vue son seigneur eut grand peur et se mit à s’étonner de cette multitude. Adressant beaucoup de remerciements à saint Flavit, tout tremblant devant un tel miracle. « Quelle part, dit-il, veux-tu recevoir d’une si grande multitude ? ». Mais lui, demanda un des plus petits pour sa part… Après cela, la femme de son maître qui s’était prise d’envie contre saint Flavit, voyant ses bonnes œuvres et ne réussissant à lui nuire en quoi que ce soit, devint extrêmement triste et affligée, et l’accusa auprès de son mari de beaucoup de paroles mensongères. Montanius, très irrité contre saint Flavit, monta sur son cheval et se mit à courir très rapidement après le bienheureux. L’ayant rejoint, étendant les bras, il voulut abattre saint Flavit avec le bâton qu’il tenait. Mais le Dieu tout-puissant le protégea. Lorsqu’il voulut frapper le saint, il tomba et ne pouvant supporter la douleur extrême, il disait : « Aide-moi, ô saint Flavit, car je reconnais que tu es meilleur que moi ». Le bienheureux le hissa sur son cheval et, le conduisant à la maison, il prit soin de lui. Cependant, Montanius réclamait de l’eau au bienheureux. Saint Flavit, regardant le ciel, demanda au Seigneur de faire jaillir une fontaine d’eau vive. Il frappa la terre de son bâton et une fontaine jaillit qu’il appela Abondance. Lavant le corps de son maître à cette fontaine, il le guérit. Par l’intercession du bienheureux Flavit, se sont faits en ce lieu, des miracles divins : les aveugles sont illuminés, les démons sont mis en fuite, les fébricitants sont soignés et les infirmes guéris. Montanius rendit alors saint Flavit de condition libre par un acte d’affranchissement avec son épouse Apronie que le bienheureux consacra comme moniale au Seigneur. Il fut tonsuré et conduit jusqu’au sacerdoce par l’évêque Loup II (attention, ne pas confondre avec saint Loup évêque de Troyes en 426), ou Leu XVIII° évêque de Troyes à cette époque. Revenant à la forêt où il avait auparavant servi son maître temporel, il y établit un oratoire. Enfin, il réclama au roi Clotaire les captifs emprisonnés par lui à cause de la foi du Seigneur. Il put ainsi en faire revenir 11 chez eux. Le fils de ce roi avait tout le corps recouvert d’une petite lèpre. Il voulut se laver pour être guéri dans la fontaine d’Abondance, mais atteint grièvement par la morsure d’un serpent, il fut privé de la vie. Le roi ordonna à ses serviteurs de mettre le défunt sur un brancard et de l’emmener au bienheureux Flavit. Venant à l’oratoire, la reine avec des larmes et une grande affection de cœur demanda humblement au bienheureux de faire revenir son fils à la vie. Saint Flavit se mit en prière et le cadavre qui gisait sans vie se releva. Apprenant ce signe admirable, le roi avec son épouse, remit en liberté tous les captifs qu’il détenait.
Saint Flavit décéda le 18 décembre 630 à Marcilly-le-Hayer.
Son souvenir est lié à divers lieux. Selon la tradition, il fut inhumé près du petit ermitage où il passa ses derniers mois, dans les environs de Marcilly-le-Hayer. Cette petite chapelle fut détruite à la Révolution. Une croix fut élevée à cet emplacement au XIX° siècle. En 1892, le pèlerinage fut rétabli.
Marcilly recèle aussi la Fontaine d’Abondance, à la limite des bois communaux, elle fut enclavée en 1896 dans un petit pavillon. Il existait aussi une autre fontaine dite de Saint-Flavit, au château de la Mothe, sur la même commune.
Il existait à Villemaur-sur-Vanne, dès 835, un prieuré dépendant de Montier-la-Celle. Il possédait les reliques de saint Flavit depuis une « époque immémoriale » et en portait le nom depuis au moins 1178. Un transfert des reliques eut lieu le 1er juillet 1450, et elles ont été arrachées à l’incendie du village. Le reliquaire en bois fut orné en 1620 de 6 tableaux à l’huile représentant la vie du saint. Une nouvelle châsse fut offerte en 1718, et remplacée en1895. Une élégante statue du saint orne un autel du transept de l’église.
L’Aube connait le village du nom de Saint-Flavy, mentionné dès le XII° siècle. Des reliques y furent déposées.
L’abbaye Saint-Loup reçut des reliques en 1359, le Carmel en 1640, Charmont en 1650. On en trouve encore à Sainte-Colombe de Sens et à Dilo. Saint Flavit est patron de Marcilly-le-Hayer, Villemaur, Saint-Flavy, Ermont et Pontoise.
En 1787 il y avait au village de Saint-Flavy, vingt métiers à toile de coton et treize à bas. Soixante cinq personnes étaient occupées par l'industrie du tissu.
La voie romaine de Troyes à Paris passe du sud-est au nord-ouest sur les hauteurs au nord du village, sans se confondre avec le chemin de Marigny.
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