Le 1er octobre 1896, les fenêtres du Café des Boulevards, à l’angle du boulevard Gambetta et de la rue de la Paix, sont bouchées avec du papier goudronné, des bancs ont été alignés n’offrant qu’un confort assez spartiate que le plaisir de la découverte est censé faire oublier : c’est le 1er jour que le Cinématographe Lumière fonctionne à Troyes, avec 4 séances quotidiennes de 20 minutes : 15 h, 17 h, 20 h 30 et 21 h 30. Le dimanche a lieu une projection toutes les heures de 14 h à 17 h.
Le programme est axé sur les actualités du moment. Par exemple des reporters se sont rendus en Russie pour filmer le couronnement du tsar Nicolas II et de la tsarine Alexandra Federovna.
Les journaux de l’époque s’enthousiasment, puis déchantent et annoncent la fermeture 1 mois après, en raison de la mauvaise qualité des projections, du manque de renouvellement des programmes, de l’usure des fragiles pellicules et du prix des places trop élevé (1 F, alors que le salaire des bonnetières est de 30 à 50 centimes de l’heure).
A partir de 1897, le cinéma forain sur le mail du Lycée prend la relève, avec un Théâtre américain vers lequel, comme l’écrit La Croix de l’Aube : " une foule nombreuse n’a cessé de se porter toute la journée, vivement impressionnée par la grande nouveauté du jour : le cinématographe, la photographie animée. Les nombreux témoignages de satisfaction justifient pleinement le fonctionnement irréprochable de l’appareil. Ce spectacle, absolument moral, instructif et récréatif, est véritablement merveilleux, les diverses vues originales et comiques s’animant graduellement aux yeux des spectateurs ravis… La projection d’un régiment d’artillerie en corvée de fourrage, laisse voir jusqu’à l’expression des physionomies… Retardataires, pressez-vous, car le Théâtre américain clôturera très prochainement ses représentations avec une nouvelle série de vues animées entièrement inédites à Troyes… ".
Lors des foires de 1899, le Grand cirque Plège présente son " Stéorama du Tour du Monde ", et à celles de 1901, il y a un " Cinématographe géant " et un " Cinématographe électrique ".
En 1903, le cirque Plège présente le " Viograph ". C’est un succès, plus aucune trépidation, plus de netteté. Il y a 1500 places.
Cette même année, la Société Horticole, à l’angle de la rue Diderot et du boulevard Gambetta, accueille des spectacles cinématographiques, jusqu’en 1921 (il s’appelle alors l’Eden).
Egalement, " il ne faut pas manquer l’occasion d’aller au Cinématographe Garnier, chez Touttefer, installé boulevard Victor Hugo, avec pour la première fois, la projection de la sortie des ouvriers de l’établissement Mauchauffée, où les Troyens reconnaîtront les leurs… ".
En septembre 1907, Salle Bécard à Sainte-Savine, L’Omnium- Cinéma donne des projections de toute actualité.
A la même époque, le Café Cinéma est installé rue Thiers, L’Etoile d’Or à Croncels, et L’Hôtel du Sauvage, rue Louis Ulbach.
De février à mai 1908, le The Splendid’ Bioscope Cinématographe occupe le Cirque municipal. Le Cinéma Pathé lui succède.
En 1909, commencent au Cirque, les représentations du Splendid-Cinéma-Concert.
Durant la période des foires, à compter du 6 mars 1909, on retrouve le Cinématographe Populaire Hazotte, boulevard Victor Hugo.
Le Croncels-Cinéma qui était situé 60 faubourg Croncels.
Le Pathécolor arrive en 1912, rue Champeaux, ainsi que le Nouveau Cinéma, rue Louis-Ulbach.
De 1910 à 1913, le Cinéma-Pathé occupe le 1er étage de l’Hôtel de Mauroy avant de s’installer rue Champeaux où il deviendra l’Alhambra en 1922, avec 600 places.
1912 : 2 cinémas rue Louis Ulbach : le Nouveau Cinéma, qui devient, l’Artistic, et en 1925 de la Paix, jusqu’en 1940, avec 450 places, puis le cinéma de l’Alliance,
et plus loin, le Casino remplacé par le Normandie puis le Français jusqu’en 1987.
1913 : L’Olympia à Sainte-Savine, 960 places.
1913 : Le Moderne, rue Brissonnet, 700 places.
1915 : Le Royal Croncels, faubourg Croncels, 542 places (détruit par le bombardement de juin 1940.
1915 : Le cinéma Palace, avec 660 places, rue de la Grande Tannerie (Raymond Poincaré).
En 1918 s’ouvre l’Eden (Ciné-Variétés), à l’angle du boulevard Gambetta.
1919 : le père Lafra crée l’Alerte, rue Hennequin. Le cinéma étant muet, le dimanche, à l’entracte, la musique joue un morceau de son répertoire. C’est le cinéma " le mieux achalandé " de Troyes (disent les critiques), et jouant souvent à guichet fermé. Il mettait des bancs le long des murs, et faisait rentrer discrètement une bande d’enfants sans argent.
De 1919 à 1965, notre Cirque Municipal est transformé en cinéma, avec une scène amovible : 1.500 places, 6 jours de représentation par semaine de " films sonores ".
Sur les 446 communes de l'Aube, 195 possèdent une salle .
En 1934, le Cinéma parlant de la Paix, rue Louis-Ulbach, prend le nom de Cinéma parlant du Moulin Bleu, pour reprendre son nom en 1938.
En 1939, sont fermés le Chalet des Roses, rue de Gournay, et le Café des Lilas (anciens Ets Bezanger-Cinélux), rue Edmond-Fariat.
A partir de 1931, fin des films muets, le cinéma devient parlant.
Citons également :
Le Jeanne d’Arc, rue Jeanne d’Arc.
Les Lilas, rue Edmond Fariat.
Le cinéma Saint-Martin, au foyer rue des Marots.
La Jeune Garde des Trévois.
Le Paris rue Emile Zola (emplacement de H et M).
Le Français (même direction que le Paris), rue Louis Ulbach (remplace Le Normandie, ouvert en 1945 par M. Robert Saucourt-Harmel), depuis 1992, restaurant Le Bistroquet.
l’Alpha, rue Emile Zola après la fermeture de la chemiserie Noveltex de Michel Faivre.
En 2003, c’est le luxueux complexe Ciné City, d’une capacité de 2.200 places, avec 10 salles de 113 à 440 places, et la programmation de 14 à 20 films par semaine !
Le 1er janvier 2016, David Deroussis vend ce complexe au Groupe CGR, ainsi que ses 4 hôtels (Ibis, Ibis Styles, Mercure et Hôtel de la Poste) et ses 5 restaurants (le Bistroquet, Tablapizza, la Marée, la Taverne de Maître Kanter et l'Hippopotamus).
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