Milice Bourgeoise

Lorsque Louis le Gros établit les communes au XII° siècle, les bourgeois se partagèrent en compagnies de milice, formèrent des corps réguliers, se disciplinèrent sous des chefs qu’ils avaient choisis, furent maîtres des fortifications de leur ville et se gardèrent eux-mêmes. Ils acquirent le droit de guerre et la permission de demander, par la voie des armes, la réparation des injures ou des torts qu’on leur ferait.

 

La milice bourgeoise de Troyes forma 4 compagnies du nom de ses 4 principales portes : Beffroi, Croncels, Saint-Jacques et Comporté, et commandées par des capitaines, quarteniers, centeniers, dizeniers…

 

Elle a toujours été subordonnée aux maire et échevins à qui appartient le pouvoir de faire garder la ville.

 

Au moment de la Ligue, cette milice s’est trouvée monter au  nombre de 3.500 hommes bien équipés. Elle était alors composée d’un maître-de-fer et d’un sous-maître-de-fer qui étaient annuellement électifs, de 4 capitaines des 4 quartiers de la ville appelés Quarteniers, dont les offices étaient à vie, en chaque quartier 16 gardes et 16 dizaines, chaque garde 30 hommes de fer et 60 hommes en la dizaine.

 

Henri III changea ses gardes de fer et de dizaines en 8 compagnies, 2 de gardes de fer et 2 de dizaines composées chacune de 240 hommes sous un capitaine, un lieutenant et un porte-enseigne.

 

Ces compagnies s’assemblaient devant la maison du maire, et prenaient de lui le mot du guet.

 

En 1674, les officiers de la milice bourgeoise firent un règlement pour la police militaire de la ville, contenant  les ordres de garde, guet, ronde, patrouille, police, marche, privilèges, droits et exemptions attribués aux capitaines, avec les arrêts du conseil.

 

En 1694, Louis XIV, voulant établir une règle uniforme dans tout le royaume et régler les fonctions des capitaines des villes, créa en titre d’office, des colonels, majors, capitaines et lieutenants de la bourgeoisie dans toutes les villes, avec les avantages et distinctions qui pouvaient les attacher plus fortement  au service. Il fixa les officiers de la bourgeoisie à 1 colonel, 1 major, 15 capitaines et 16 lieutenants qui seraient choisis par les maire et échevins, devant qui ils prêteraient serment.

 

Ces officiers de bourgeoisie furent révoqués et supprimés avec leurs privilèges et exemptions par l’édit de septembre 1706. Ils furent rétablis en 1708, par celui de Fontainebleau avec leurs exemptions et privilèges.

 

         En définitive, la milice bourgeoise de Troyes fut divisée en 4 bataillons : Beffroi, Croncels, Comporté et Saint-Jacques. Il y avait 1 colonel et 1 major, chaque compagnie 1 capitaine, 1 lieutenant, 1 enseigne et 2 sergents.

 

         Les faubourgs avaient aussi leur milice.

 

Les non-taillables et franchise ont le pas et la préséance sur les autres qui, n’étant pas paroisse de la ville, ne jouissent pas des privilèges de franchise.