La presse de ce jour 4 février 2016, donne le compte-rendu de la réunion du SDEDA (Syndicat départemental d’élimination des déchets de l’Aube) concernant l’achat du terrain de la future usine de traitement des ordures ménagères.
Il faut savoir qu’il y a 82 ans, c’était déjà la préoccupation des élus Troyens ! ! !
Le Conseil municipal de Troyes, dans sa séance du 19 octobre 1934, avait déjà voté la construction d’une usine d’incinération des ordures ménagères, avec corollaire d’un chauffage urbain.
Voici un extrait de la délibération :
« Le très compétent rapporteur de cette question, M. Mimey, rappelle tout d’abord que la destruction des ordures ménagères est une question qui se pose depuis très longtemps dans notre ville, puisqu’elle était déjà l’objet des préoccupations du Conseil Municipal avant la guerre.
En ce qui concerne le procédé d’incinération avec récupération pour le chauffage urbain, il était spécifié que la durée de la concession serait de 30 ans, après lesquels l’usine ferait retour à la ville.
Les matières premières devaient être de fabrication française, la construction ayant lieu sur la zone industrielle.
L’usine devait être susceptible de traiter 70 tonnes d’ordures par jour, la collecte continuant d’être faite par la ville.
Le chauffage urbain serait assuré par une centrale thermique utilisant les ordures ménagères avec appoint de charbon, l’eau devant être surchauffée à 180 ° environ.
Il devrait en outre être prévu un minimum de manipulation manuelle.
La cheminée aurait une hauteur de 50 mètres et aucune odeur susceptible d’incommoder le voisinage ne devrait être tolérée.
L’usine devrait être capable de produire 10 millions de calories-heure et les bâtiments suivants devraient être chauffés : Hôtel de Ville, Ecole de garçons du 14 juillet, Ecole de filles des Jacobins, Ecole de filles de la rue Louis Ulbach, remise des pompes et local des pompiers, les Abattoirs, la Bibliothèque, l’Ecole primaire supérieure, le groupe scolaire Jean Macé.
L’ensemble de ces bâtiments demande environ 2.500.000 thermies par an.
Les canalisations seraient prévues d’une section suffisante pour desservir sur leur parcours toutes les propriétés, usines ou administrations, notamment Lycée de garçons et l’Hospice Audiffred.
Des dispositions devraient être prises pour que le groupe Paul Bert puisse être alimenté par la suite.
M. Mimey indique que 12 demandes furent examinées par la commission spéciale qui, par 5 voix contre 1 proposa d’en éliminer 10. Restaient en présence les propositions de la société Caliqua et de la société Sulzer, toutes deux utilisant pour le chauffage urbain les ordures ménagères, les conditions financières étant sensiblement les mêmes.
Après étude détaillée, la commission spéciale ne pouvant établir de différence entre les 2 propositions, identiquement satisfaisantes, estima qu’il y avait lieu de soumettre la question au Conseil municipal.
Dans sa séance privée du 9 octobre, le Conseil eut en mains l’examen comparatif des 2 projets. Ces projets étaient sensiblement les mêmes. La société Coliqua se proposait d’édifier l’usine dans la zone industrielle des Bas-Trévois, la société Sulzer ayant jeté son dévolu sur l’entrée du Mail des Charmilles.
Selon les conclusions d’une enquête administrative, il apparait que les 2 sociétés en présence, sont d’origine française.
A cette séance, par 14 voix contre 3, le Conseil décida que les 2 propositions étaient recevables et qu’il y avait lieu de procéder à un vote à scrutin public pour se prononcer définitivement. Après une assez ample discussion, durant laquelle chacun donne son avis pour ou contre, M. le Maire met le rapport au vote, avec appel nominatif. Par 11 voix contre 8, 3 bulletins blancs et 4 abstentions, le Conseil se prononce en faveur de la société Qualica ».
Bravo à Danièle Boeglin, présidente du SDEDA, qui a réussi, près d'un siècle après les premières études, de concrétiser cet important projet pour le Grand Troyes et l’Aube.
En septembre 2018, enfin feu vert pour le projet d’incinérateur de déchets ménagers. Le Conseil Départemental de l’Environnement et des Risques Sanitaires et Technologiques (CODERST), émet un avis favorable. Ce conseil réunit plusieurs collèges d’élus, de représentants d’associations agréées de consommateurs, de pêche, et de protection de l’environnement, des professionnels et des experts.
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