Il y a 700 ans que la première horloge fut installée au haut d’un clocher, à Milan, se substituant au vieux cadran solaire de Saint-Eustache. Mais il s’écoule encore bien des années avant que les horloges se répandent et deviennent d’un usage général.
L’usage des cadrans solaires est très ancien. La facilité avec laquelle ils font connaître l’heure, lorsque le soleil luit, les met au rang des instruments les plus précieux.
Avant la Révolution, l’usage des montres n’est pas très répandu, c’est pourquoi la plupart des édifices, principalement les églises, ont sur un de leurs murs, un cadran solaire.
Pour avoir l’heure à Troyes, il suffit de consulter un des cadrans solaires qui ont été conservés.
Datant de 1671, un cadran solaire existait dans une petite cour située derrière le bâtiment de l’Hôtel de Ville, et un autre situé à côté de la façade principale.
Le cadran de l’église Saint-Remy, construit en 1771, comporte cette inscription : « Nos jours passent comme l’ombre sur la terre ».
On trouve d’ailleurs presque la même inscription au-dessus du cadran solaire de Pont-Sainte-Marie : « Mes jours, comme l’ombre, ont décliné ».
Un cadran solaire dont il ne reste aucune trace existait sur la tour de la cathédrale. Il était en cuivre, et servait encore en 1622, pour régler l’horloge !
L’église Saint-Martin est ornée d’un cadran datant de 1778.
A l’église Saint-Nicolas, sur le mur côté sud, on peut voir ce qui reste de son cadran solaire.
Je pense qu’il y a peu de Troyens qui connaissent le cadran de l’Hôtel-Dieu, qui date de 1764. En réalité, il y a 2 cadrans distincts, se complétant l’un l’autre. L’un, établi dans la partie supérieure du mur est similaire aux cadrans ordinaires, mais l’autre au-dessous, a des dimensions plus considérables. Le plan du premier est divisé par les lignes d’heures et des demi-heures, le second est plus chargé : le signe du zodiaque, le mois, l’heure et la minute s’y montrent simultanément. L’extrémité supérieure d’une tige de fer, appelée style, montre les heures par son ombre. Au bout de cette tige, est attachée une plaque percée. Le rayon de lumière passant par le trou indique l’heure avec précision. En outre, la plaque métallique est portée par des barres qui sont scellées au mur et qui sont reliées par une traverse. C’est l’ombre de l’une de ces barres qui se projette sur la ligne du mois, et comme à chaque mois correspond un signe du zodiaque, celui-ci se trouve indiqué par là-même. Il y a 3 inscriptions : « Les Cieux publient la gloire du Créateur », « Tu es l’ouvrage du Très-Haut, soleil admirable » et « Le temps irréparable s’enfuit ».
Nous devons à J-B. Ludot ce cadran complet, véritable chef-d’œuvre, qui révèle à l’observateur, la complexité de la notion de temps. La méridienne tracée sur le pan coupé orienté plein sud s’intègre parfaitement à l’espace chapelle et l’ensemble du cadran constitue une vraie réussite architecturale.
Sur la muraille méridionale de l’église de Saint-André se trouvent 2 cadrans solaires, les plus récemment construits dans notre région. Une fenêtre ogivale à 3 baies les sépare. Celui de gauche fournit les heures de la matinée, on y voit « la parallèle que le soleil décrit le jour de Saint-André » (la fête de l’apôtre tombe le 30 novembre). Sur une autre parallèle, on lit sur le cadran : « que le soleil décrit le 6 octobre 1789 ». C’est le jour que l’Assemblée fut transportée de Versailles à Paris. En dessous on lit : « Le 5 mai 1789, ce jour on a fait à Versailles l’ouverture des séances de l’auguste Assemblée nationale ».
Le 6 septembre 1986, est inauguré sur l’église de Radonvilliers, un nouveau cadran donnant l’heure solaire exacte. L’initiative en revient à Madame Berna, dont les parents sont enterrés dans ce village. Elle fait partie avec son mari de la « Société astronomique de France », ayant fait leurs études de gnomonique, la science des cadrans solaires. Madame Berna avait été attirée par un trou sur un contrefort de l’église, avec des vestiges de lignes gravées et quelques chiffres romains altérés. Un style neuf est forgé et le nouveau cadran est mis en place. Les époux Berna se sont aperçus que l’ancien cadran ne donnait pas l’heure solaire exacte, certainement, parce qu’il avait été recopié sur un autre ou mal calculé.
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