Avant 1470, les habitants de Troyes, abstraction faite des Conseils de Ville intermittents, chargeaient un procureur-syndic de la défense de leurs intérêts collectifs.
C’est Louis XI qui leur donna pour la première fois une organisation municipale permanente.
Les échevins, qui sont des bourgeois élus, sont anoblis.
Les bourgeois de Troyes s’occupèrent activement d’obtenir du roi la création de leur Echevinage. Des personnages notables de la ville se rendirent auprès du roi, à Tours et à Amboise. C’est donc d’une étroite collaboration entre Louis XI et les Troyens que naquit la charte de Mai 1470.
En même temps qu’il leur octroyait cette charte d’Echevinage, le roi envoyait aux habitants de Troyes 2 lettres closes, datées du 17 mai, l’une pour les remercier spécialement de leurs bons services, l’autre par laquelle il leur demandait, sous forme d’emprunt, de lui avancer la somme de 1.500 écus d’or : « Notre ville et cité de Troyes, chef et capitale ville de notre pays et comté de Champagne, a donné notables hommes en grand nombre, d’église, bourgeois, marchands et autres… Je reconnais la bonne loyauté et vraie obéissance que les habitants ont toujours eut envers nous, nos prédécesseurs et notre couronne… pour ces causes et autre raisonnables, le roi donne et octroie les droits, autorité, faculté, prérogatives, privilèges, prééminences, franchises, liberté et autres choses qui s’ensuivent… ».
Les lettres patentes de mai 1470 contiennent 19 articles.
Elles confient l’administration de la ville à 12 échevins. Ils peuvent nommer parmi eux, « un chef et président ». Ils sont assistés, pour les affaires les plus importantes, de 24 conseillers.
L’assemblée générale des « clergé, bourgeois et habitants de Troyes peut seule permettre une aliénation de biens et revenus communs. Les échevins et conseillers peuvent la réunir, le bailli de Troyes appelé, pour les affaires qui ne leur sembleraient pas « convenables à vider et conclure » sans son consentement.
Le roi autorise « lesdits clergé, bourgeois et habitants » à construire un hôtel de ville.
Comment sont nommés les membres de ce Corps de Ville ?
La première fois, pour mettre en train le nouvel Echevinage, c’est l’assemblée générale des « clergé, bourgeois et habitants » qui élit 36 hommes dont 12 du clergé. Ces 36 élus choisissent comme échevins 12 d’entre eux, dont 4 du clergé, nommés pour une durée de 2 ans. Les 24 autres restant conseillers de ville leur vie durant.
Tous les 2 ans, 12 échevins nouveaux sont élus par une assemblée composée de 12 échevins sortants, des 24 conseillers de ville et de 64 notables (élus par les bourgeois riches). Ces derniers sont élus, à raison de 16 par quartier, par les sixainiers ou maîtres de fer.
La même assemblée de 100 est convoquée, à la mort d’un conseiller de ville, pour en élire 1 à sa place, toujours à vie.
L’existence d’une milice bourgeoise a été le premier signe de l’indépendance communale.
Le 20 février 1474, 2 commissaires du roi, envoyés à Troyes, annoncèrent aux Troyens la dissolution de leur échevinage.
Le 2 mars, l’administration de la ville fut remise à une commission présidée par le bailli et composée de plusieurs officiers royaux et de certains habitants désignés par les envoyés du roi.
La commission fonctionna pendant 8 ans.
Par lettres-patentes de mars 1482, Louis XI rétablit l’échevinage de Troyes.
Mais, les officiers royaux, qui forment la commission spéciale chargée de l’administration municipale, sont « pour la plupart du temps occupés à l’exercice de leurs dits offices et autres affaires qui surviennent de jour en jour ». Aussi, « les besognes, charges et affaires communes d’icelle notre ville demeurent en arrière… dont pourrait s’ensuivre inconvénient à nous et à la chose publique de notre dite ville ».
Il incite les habitants à se dévouer à la chose publique, et rappelle les « bons, vertueux et recommandables services que les dits habitants firent à nos très nobles progéniteurs rois » et aussi durant les dernières guerres qui ont été en notre royaume ».
C’est pour ces raisons que Louis XI rétablit les privilèges de la ville.
Les 12
échevins, au lieu d’être élus tous les 2 ans, sont renouvelés par moitié chaque année : ainsi, 6 échevins sortant chaque année, les 6 autres demeurent pour « montrer aux nouveaux l’état
et le gouvernement de la ville ». Cette réforme assurait une stabilité plus grande dans l’Echevinage. D’autre part, les 12 échevins, les conseiller et autres officiers de la ville sont élus en assemblée générale, abandonnant l’élection par les 100
notables.
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