L’abbaye de Westminster eut une horloge en 1368.
Charles V fit venir à Paris Henri de Vic, pour établir l’horloge du Palais.
La Cathédrale de Paris eut son horloge en 1377, mais en 1372, la Cathédrale de Troyes possédait déjà une horloge avec de curieux spécimens. Réparée par Pierreon de Saint-Marc, de Châlons, en 1379, elle avait un cercle horizontal sur lequel étaient placées les figures des 12 apôtres, en cuivre, et ayant « 2 pieds de proportion environ ». Ils frappaient les heures sur le timbre avec un marteau. Au milieu, on voyait Jésus-Christ avec la Samaritaine. La partie supérieure était surmontée d’un cercle évidé, sur lequel étaient indiquées les phases de la lune sur fond d’azur et les signes du zodiaque. Cette horloge fut déplacée en 1479 et mise sous une arcade du côté du chœur au nord-est, où elle est restée jusqu’à la fin du XVIII° siècle. Au XVI° siècle, Bolori, un italien qui avait une grande réputation comme mécanicien, en la réparant, fut victime d’un mécanisme de son invention, « qui l’enleva dans les airs, se brisa et le laissa retomber lourdement sur terre », chute qui occasionna sa mort.
En 1407, cette horloge publique de la Cathédrale ne paraît plus suffire aux besoins de la ville.
Il fut reconnu utile d’en établir une à l’église de Saint-Jean. Cette horloge publique répondait à une exigence : l’heure devait être vue du plus grand nombre des habitants et, en l’installant en haut de l’église Saint-Jean, l’horloge était dans le centre de la ville, plus particulièrement dans la zone des foires et des marchés, le quartier commercial. Elle serait installée au même niveau que les cloches de la tour et en ce début du XV° siècle, et bénéficierait d’un nouveau mécanisme à contrepoids. La ville fit toutes les dépenses, non seulement de la machine, mais encore de tous les accessoires. Une grosse cloche et 2 cloches des 2 « appeaux » venaient la compléter et c’est un gros marteau qui frappait les heures. Les frais d’installation et les réparations incombaient à la ville, car l’horloge lui appartenait. A la fin de l’année 1465, il fallut démonter complètement l’horloge, puis la remonter, et il en fut de même en 1476, où on ne comptait plus les pièces changées, comme la grande aiguille, les rouages et pignons, les cordes des contrepoids et l’entretien de ces derniers.
En 1497, les habitants du quartier du Beffroi souhaitent une horloge, comme tous les beffrois des villes du Nord en affichent fièrement, agrémentée d’un carillon. Leur requête fut présentée à l’assemblée générale de la Saint-Barnabé. Il fut décidé "que ladite horloge sera fait et assis sur ledit Beffroi, la ville fournira les mouvements et autres ouvrages nécessaires et les habitants du quartier du Beffroi paieront le timbre de l’horloge". Est-ce que ce projet fut mis à exécution ? Les archives restant muettes à ce sujet, je ne le sais malheureusement pas.
En 1506, le curé et les marguilliers de Saint-Jean demandent que l’horloge du clocher soit réparée et placée à une plus grande élévation.
Au début du XVI° siècle apparut un différend entre la ville et les marguilliers de Saint-Jean. Ces derniers ne semblaient plus vouloir ou n’appréciaient plus l’horloge de la ville dans leur clocher. Jalousie ? La rumeur courait qu’ils voulaient faire construire une autre horloge dans leur église. Or, il n’en fut pas question, la ville voulut garder le monopole de l’horloge publique et réagit fermement dans sa délibération du 18 janvier 1507 : il fut formellement interdit, sous peine d’une amende de 500 livres tournois, de passer une convention ou un accord quelconque avec les marguilliers de Saint-Jean « pour faire une horloge en l’église dudit Saint-Jean ni ailleurs », sans l’avis et l’autorisation des gens officiers du roi. Ces avertissements furent renouvelés le 8 février. Cette interdiction qui les visait directement, allait mécontenter grandement les marguilliers qui se retournèrent contre la ville, en prétendant que l’horloge publique leur appartenait. L’affaire fut portée en justice et, sans plus attendre, la ville par sa délibération du 11 juin 1512, suspendit la fonction de commis au gouvernement de l’horloge publique. La poursuite resta engagée contre les marguilliers jusqu’à « ce que le mouvement soit déclaré appartenir à ladite ville ainsi que autrefois a été ordonné ». Le 7 juillet 1512, le procureur des habitants rapportait devant la cour du bailliage que ces marguilliers restaient fermes sur leur position : l’horloge publique leur appartenait.
En 1567, il est interdit de sonner les cloches pendant la nuit, sauf les horloges de Saint-Pierre et de Saint-Jean, qui servent de guet, pendant la durée des troubles et sauf en cas d’incendie.
L’horlogerie avait de curieux spécimens à Troyes, dès le milieu du XIV° siècle. A la Cathédrale, l’horloge, réparée par Pierreon de Saint-Marc, de Châlons, en 1379, marquait, avec les heures, les phases de la lune, les signes du zodiaque. On y voyait les 12 apôtres, Jésus-Christ et la Samaritaine. Déplacée et mise en 1479 près du chœur, elle y reste jusque vers la fin du XVIII° siècle.
L’Hôtel Petit-Camusat, 10 Place Audiffred à Troyes, abandonné par la Banque de France en 1921, acheté par la Chambre de Commerce et de l’Industrie de Troyes, où elle est restée jusqu’à l’été 2011, a été construit en 1740, avec une horloge à son fronton.
Le toit à la Mansard de la Mairie de Troyes est percé de trois lucarnes décorées. La plus importante, au centre, encadre le cadran de l’horloge dont le mouvement date de 1750. Le mécanisme est aujourd’hui électrique car il fallait remonter l’horloge tous les six jours.
Durant l’occupation allemande, les nazis se sont emparés du médaillon en bronze sur la façade de la Préfecture de l’Aube, qui a été remplacé par une horloge.
Depuis le milieu de l’année 2015, l’horloge de la tour Nord de la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul de Troyes n’indique plus l’heure exacte. « Le mécanisme de rotation était tombé en panne, détaille Antony Carreras, technicien des Bâtiments de France. L’origine de cette panne est un léger affaissement de la charpente du beffroi dû à des dégradations très anciennes des sablières d’appui de ce beffroi ». C’est pour cette raison que le 6 juillet 2016, les aiguilles de l’horloge, à 35 m de hauteur, ont été retirées de l’édifice. Un chantier assez rare, selon Antony Carreras. Dès 9 h, un alpiniste spécialisé s’affairait à fixer les cordes lui permettant de grimper sur la cathédrale. Et peu après 10 h 30, les deux aiguilles de l’horloge étaient retirées, non sans mal pour la seconde qui a nécessité l’intervention de l’alpiniste avec un pied de biche. Le 28 novembre 2016, les aiguilles ont retrouvé leur place grâce à l'alpiniste qui a hissé les aiguilles sur l'axe de rotation, celles-ci pesant de 15 à 20 kg chacune.
N’oublions pas l’invention du savant le R.P. Louis Brisson, fondateur des Oblats et Oblates de Saint-François de Sales : son horloge astronomique. L’étude du ciel, dont les magnificences chantent la gloire de Dieu l’avait passionné dès sa jeunesse. Or, en 1852, lors d’un séjour à la Chartreuse de Bosserville, il fut frappé par le sens profond du blason de l’Ordre cistercien : une croix dominant le globe terrestre, avec la devise « Stat crux, dum volvitur orbis : la Croix reste fixe pendant que la terre tourne ». Il lui vint la pensée de traduire en mécanisme cette révolution des mondes, dont l’homme, racheté par la croix, doit contempler les merveilles, pour glorifier la divine Sagesse. Et comme la migraine l’empêchait de vaquer aux exercices habituels de la retraite, il ne crut pas céder à une distraction blâmable, en imaginant le plan d’un appareil, qui reproduirait les principaux phénomènes sidéraux dans leur complexité et leur accord prodigieux. Dès lors, dans ses moments de loisir, il faisait diversion à ses soucis en se plongeant dans d’arides calculs : de là sortit une première horloge murale dont il offrit une réplique à la salle commune des religieuses et une autre à l’étude des jeunes filles de la Visitation. C’était encore trop peu à son gré. Il continua ses recherches et aboutit à l’horloge que l’on peut encore voir dans son logis de la rue des Terrasses. Elle se présentait sous la forme d’un meuble vitré de 2,50 m de haut, sur 1,30 m de largeur et 60 cm de profondeur. Par derrière, un fort plateau de chêne supporte le mécanisme dont on peut aisément suivre le mouvement. Par devant une feuille de bois découpé, se détachant sur un fond de velours, maintient une sphère céleste et une sphère terrestre, et 35 cadrans, répartis en 5 panneaux, dont 2 sur les faces latérales. Au centre, le blason des Chartreux : une croix dominant le globe du monde, et leur devise, avec la date de la construction : 1860, et les initiales L. B. de l’inventeur. Ces différents cadrans indiquent l’heure solaire et l’heure sidérale, les mouvements de Jupiter et les éclipses de son premier satellite, les apparences de Vénus, l’heure concordante des capitales du monde et des principales îles, l’heure des marées et leur hauteur à Grandville, au Havre, à Brest, à l’Equateur, à Cherbourg, à Ostende, à Bristol, la révolution du soleil, de la lune, de Mers, de Jupiter et de Saturne, les phases, les nœuds et les éclipses de la lune, les indications du calendrier ecclésiastique (épacte, nombre d’or, indiction romaine, cycle solaire, lettre dominicale, âge du règne du pape actuellement en charge), durée des jours et des nuits, selon les différentes saisons de l’année, en Laponie, à Saint-Pétersbourg, à Londres, à Paris, à Troyes, à Rome, à Jérusalem, au Pérou, enfin beaucoup d’autres renseignements relatifs à la lune, aux variations périodiques d’éclat de l’étoile Algol, à Mercure… le jour de la semaine, le saint du jour, l’aspect du ciel et la rotation de la terre. Pour faciliter l’intelligence de tout ce mécanisme, le P. Brisson avait imaginé un moyen de donner instantanément à l’ensemble un mouvement accéléré, qui faisait passer en quelques instants sous les yeux du spectateur une période d’un jour, d’une semaine ou d’un mois à volonté, puis on remettait l’ensemble au point de départ, afin de sauvegarder l’exactitude des indications de chaque cadran.
On conçoit que cette invention ait excité la curiosité du public. Il y avait alors à Troyes, en 1860, une Exposition de l’Industrie, de l’Horticulture et des Beaux Arts. Le comité sollicité par l’abbé Brisson de faire figurer son œuvre à cette Exposition, « où certainement, disait-on, elle occupera une place très distinguée ». Il y consentit, et un journal de la ville en donna cette appréciation : « C’est un travail d’un haut intérêt, soit qu’on l’envisage au point de vue des résultats, soit qu’on s’attache à la construction et au mécanisme. Savants, mécaniciens, simples curieux, tout le monde se rencontre dans une commune expression d’étonnement et de satisfaction. Le jury lui décerna une médaille d‘argent, c’était, avouons-le, une récompense assez mesquine ! ». L’abbé déclina dignement et sans fausse modestie tout témoignage honorifique et refusa même des propositions d’achat très avantageuses de la part du gouvernement. Parmi les savants qui examinèrent l’horloge, citons le R.P. Hagen, S.J., alors directeur de l’Observatoire de Georgetown, près de Washington, aux Etats-Unis, et depuis, directeur de l’Observatoire du Vatican, qui l’intéressa beaucoup.
N’oublions pas les cadrans solaires de l’Hôtel-Dieu-le-Comte et de l'église Saint-Remy.
Les aiguilles font tourner le temps jusqu'à l'infini.
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