La vie à Troyes



Gros incendies assez récents


 

 

 

 

24 décembre 1951, 9 h, 5 morts : un accident dramatique, dont le bilan est effroyable, se produit au pont du mail Dominique. Un camion d’un entrepreneur public venant d’Arcis-sur-Aube, avec 4 personnes à bord, à l’entrée étroite et dangereuse de ce pont provisoire, glisse sur une pellicule de gelée blanche. Le camion heurte de pont, la fragile balustrade cède et il bascule dans les eaux, les roues en l’air. La cabine n’est plus qu’un cercueil ! Un homme réussit à s’échapper, on ne sait comment. Les pompiers arrivent, le sortent hors de l’eau, et une ambulance le conduit promptement à l’hôpital. Hélas, il y succombe quelques instants après, victime d’une fracture du crâne. Un canot est mis à l’eau avec 2 sapeurs pompiers, qui fixent un câble d’acier à l’essieu du camion, qui est relié au cabestan du bulldozer de la ville qui vient d’arriver. On relève les vannes, pour permettre l’abaissement des eaux. Mais le courant entraîne la barque des 2 sauveteurs qui sont engloutis dans un flot à 5°. L’un, bon nageur, périra victime d’une congestion. Le second réussit à saisir le filet qu’on lui tend. Après une succession te tentatives infructueuses, ce n’est qu’à 13 h 30 que l’on parviendra à sortir de l’eau 1 cadavre, et à 15 h 30 un autre. Le corps du pompier ne sera retrouvé que le lendemain vers 22 h, et celui de la dernière victime, est introuvable.       

        6 juillet 1954 : en ¾ d’heures, le campanile de l’Hôtel de Ville de Romilly-sur-Seine, symbole de la cité, a été détruit par les flammes. La toiture et les combles de l’édifice public ont été entièrement dévorés. Tout l’intérieur de l’immense quadrilatère municipal, du second étage au rez-de-chaussée a été inondé... Il était 16 h 50, lorsque le concierge de la mairie voulut actionner la sirène installée dans le campanile. Un faible mugissement jaillit, vite étranglé et le signal d’alarme se rompit… M. Camuset maire, était dans son bureau, il s’élança vers l’endroit approximatif avec un extincteur… 16 h 55 : une fumée très épaisse, blanche et noire fuse de la toiture. 17 h : la fumée devient de plus en plus dense, l’évacuation du matériel et des mobiliers s’effectue. 17 h 05 : les flammes commencent à sortir de la toiture, les ardoises éclatent. 17 h 15 : la toiture est complètement en flammes et tout le campanile est embrasé. 17 h 20 : les pompiers mettent en action leurs lances. 17 h 30 : le campanile s’effondre. 17 h 35 : les pompiers réussissent à combattre efficacement l’incendie de l’extérieur. Sur place, on note avec les pompiers de Romilly, les services de secours des ateliers SNCF, les pompiers de la base aérienne, les pompiers de Nogent-sur-Seine. Arrivent un peu plus tard de Troyes, 2 camions citernes et une pompe à grande puissance, soit 3 pompes et la grande échelle. 18 h 30 : le sinistre est maitrisé. 20 h : les petites lances noient les foyers épars. Un travail énorme a été réalisé par des déménageurs improvisés : les logements de 4 locataires, la salle des mariages, les bureaux du maire, des adjoints, du secrétaire général, la comptabilité, les bureaux du rez-de-chaussée, la salle de la Justice de Paix ont pu être vidés de tous leurs meubles, objets et papiers de quelque valeur. Au total, 11 personnes ont perdu leur habitation. Les dégâts se chiffrent à plusieurs dizaines de millions de francs. Les causes de cet incendie ne furent établies, peut-être un court-circuit.

 

 

 

16 juin 1955, 8 h 30 : les Papeteries de Champagne (Ets Bolloré), rue de la Providence sont la proie des flammes. Il fallut des heures d’efforts et plus de 100 pompiers permanents auxquels se joignirent les pompiers volontaires appelés par les sirènes, ainsi que ceux de la Papeterie et ceux des Ets Lambretta, pour venir à bout du sinistre. Après 2 h 30 de lutte, le danger de propagation fut écarté. Les constructions sont détruites, ainsi que 500 tonnes de matières premières, lin et chanvre, nécessaires à la fabrication du papier à cigarette, qui représentaient une réserve de 3 mois. Les dégâts sont estimés à 100 millions. Plusieurs sauveteurs furent blessés.

 

9 août 1955 : un violent incendie éclate faubourg Croncels et détruit une maison d’habitation et 3 bâtiments abritant les ateliers, le garage et le magasin des Ets Tisserand spécialisés en installation de moteurs et matériel agricole. Le feu a pris vers 15 h 30 et a détruit outre les bâtiments, 1 camion et 1 voiture toute neuve. Au bout d’une heure, il fallut faire appel aux pompiers volontaires. A 17 h, tout danger était écarté. Les dégâts sont estimés à 20 millions.

 

12 janvier 1956 : de l’église de Vaudes, qui datait des XII° et XVI° siècles, il ne reste plus rien que les murs de fondation. Un gigantesque incendie l’a détruite. Vers 20 h, le lieutenant de pompiers alerte le maire : « ca brûle dans le clocher de l’église !». Impossible de donner l’alarme dans le pays, puisque les cloches qui sonnent le signal en pareil cas, se trouvent dans la partie embrasée. La pompe à bras est peu efficace, et lorsque le centre de Lusigny arrive sur les lieux, le feu ravage la toiture et dans un fracas épouvantable, le clocher s’abat sur le cimetière. Le centre de Bar-sur-Seine et tous les centres des environs vinrent prêter main forte. L’école et toutes les maisons voisines étant menacées, certains commerçants commencent à évacuer leurs meubles. Le danger est écarté, mais Vaudes n’a plus d’église et les dégâts sont inestimables.

 

Dans la nuit du 11 au 12 janvier 1957, un violent incendie détruit en partie l’immeuble abritant le siège du parti communiste, alors installé 76, rue Urbain IV. Vers 1 h 15 du matin, une voisine aperçoit des flammes s’échappant de la lucarne et du grenier de la maison occupée par le siège du P.C. Quand les pompiers arrivent, le feu a déjà détruit la toiture et des flammes immenses menacent les toitures voisines, notamment celle de l’immeuble où est installé le magasin Valérie, à l’angle de la rue Urbain IV et de la rue du Petit Cimetière Saint-Jean. Tous les habitants de ce quartier, constitué de maisons de bois et de torchis, sortaient affolés, car le feu risquait de gagner du terrain. A 3 h du matin, tout danger était écarté. La toiture de l’église Saint-Jean avait été copieusement arrosée pour éviter qu’elle ne s’embrase. Les dégâts sont évalués à 8 millions de francs. Peut-être un court-circuit a déclenché le sinistre.

 

22 avril 1957, vers 13 h 40 : ce lendemain de Pâques, un gigantesque incendie dévore les Grands Moulins de Romilly-sur-Seine. Malgré la promptitude des secours, plus de la moitié des bâtiments est détruite. Les dégâts s’élèvent à 200 millions de francs. Aux pompiers de Romilly se joignirent ceux des Ateliers SNCF, puis l’auto- pompe de la Base aérienne, l’auto-pompe à grande puissance et un fourgon incendie avec 2 motos-pompes du Centre de Secours de Troyes, ainsi que les pompiers de Pars-les-Romilly et ceux d’Origny. 1 h après, les pompiers avaient la situation en main. Toute la minoterie fut détruite, environ 200 millions de dégâts.

 

25 août 1957, 3 h du matin : un grave incendie se déclare à la chocolaterie Jacquot, provoqué par l’échauffement d’un moteur électrique. A l’arrivée des pompiers, un local de 300 m² et une autre salle, située à l’étage supérieur étaient la proie des flammes. Le feu trouvait un aliment de choix avec le sucre, la pâte à bonbons et les étuves en bois chauffées nuit et jour à 80°. Les dégâts sont évalués à 50 millions.

 

4 juin 1961 après-midi : incendie monstre aux Ets Gillier. Des stocks représentant une valeur de 4 milliard, destinés à la vente, sont détruits. 4 compagnies de pompiers de Troyes, Sainte-Savine, Saint-André et Bouilly ont lutté courageusement pour maitriser l’incendie. A cette heure là, la foule affluait à la Foire de Champagne, inaugurée la veille, et située à moins de 200 mètres à vol d’oiseau. Les flammes hautes de 100 mètres se voyant depuis Torvilliers ou Saint-Parres-aux-Tertres, beaucoup d’automobilistes convergèrent vers le lieu du sinistre, entraînant des embouteillages importants faubourg Croncels, rue Voltaire et boulevard Victor Hugo. On ignore les causes de l’incendie. 1 pompier a été sérieusement brûlé.

 

Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1963, un feu a mis en émoi la population de Jasseines. Le sinistre prit dans la porcherie installée dans des bâtiments appartenant à M. Jean Cardot et qui constitue les dépendances du café qu’il exploite. A côté de la porcherie, une vaste salle de spectacle, pouvant contenir 400 personnes, était elle aussi, transformée en brasier. M. Cardot n’eut que le temps de sauver 2 tracteurs et sa voiture avant l’arrivée des pompiers. Leur intervention fut d’ailleurs retardée, en raison d’un froid qui provoqua le gel  des motos-pompes. Il fallut allumer un feu sur le lieu du sinistre pour dégeler le matériel. En attendant, les pompiers utilisèrent la vieille pompe à bras, aidés par la population, qui fit la chaîne avec des seaux d’eau. C’est seulement vers 6 heures que tout danger fut écarté. 20 porcs, 45 lapins, furent brûlés vifs, et 100 quintaux d’avoine, 50 quintaux d’orge détruits.  Les dégâts ont été évalués à 1000.000 F.

 

26 janvier 1963, 19 h 30 : dans un important dépôt de la Teinturerie Clément Marot, rue aux Moines, gigantesque incendie : 3 millions de dégâts, 1 bâtiment entièrement détruit, 60 tonnes de coton nylon et matières plastiques calcinées, 40 ouvriers ou employés d’un secteur spécialisé privés de leur travail. Pour que l’incendie ne tourne pas à la catastrophe, mettant en danger non seulement l’usine tout entière, mais également le quartier, un important dispositif fut mis en action par les pompiers de Troyes, Sainte-Savine et Bouilly.

 

8 février 1963, 4 heures du matin : le feu éclate aux Ets Vitoux, rue de la Paix. Un vieux pompier déclarait : « Ce fut un des incendies les plus durs que j’ai eu à affronter dans ma longue carrière. C’était suffoquant et la chaleur était intense ». Les salles qui ont brûlé étaient modernes et neuves. La lutte contre le feu fut à ce point pénible que les pompiers ne pouvaient rester que quelques minutes et devaient aller respirer dehors. 5 millions de dégâts, 4 ouvriers et 4 pompiers furent brûlés et transportés à l’hôpital.

 

1er  janvier 1964 : les sirènes sonnent l’alarme, le feu s’étant déclaré dans un atelier de façonnage des Papeteries de Champagne (Ets Bolloré), rue de la Providence, où se trouvaient 10 machines et où travaillaient une quarantaine d’employés, en majorité des femmes. Grâce à la promptitude des pompiers, une véritable catastrophe fut évitée. 30 millions de dégâts.  

 

20 janvier 1964, 23 h : un terrible incendie prend dans les bâtiments des usines de bonneterie Fra-For rue Brocard. Des explosions se font entendre, ce sont des plaques formant le toit de plastique qui sautent. Lorsque les pompiers arrivent, l’embrasement est total. 6 grosses lances sont branchées, puis le centre de Sainte-Savine arrive avec 5 grosses lances. Le lendemain, 2 kilomètres de tuyaux encerclent encore ce qui fut l’une des usines les plus modernes de Troyes. Tout le matériel de moins d’1 an, très important a été anéanti. 20 tonnes de tissus ont brûlé, la production  d’été fut la proie des flammes, 1 milliard de francs de dégâts.

 

21 janvier 1967, 19 h : des flammes de 10 mètres de haut crèvent la toiture de l’Hôtel des ventes rue de la paix. En quelques instants, le sinistre se développe dans des proportions considérables. Le feu se communique rapidement à la literie et aux meubles entassés à l’étage. Quand les premiers secours arrivent, la toiture est entièrement embrasée. Devant la gravité de la situation, ils font  appel aux volontaires. Pour combattre les flammes, il fallut passer par la Caisse d’Epargne et par la maison à l’angle du boulevard Gambetta. Vers 21 h, les pompiers furent maîtres du feu. Cependant, durant toute la nuit, les sauveteurs se relayèrent pour noyer les foyers qui se rallumaient et ce n’est qu’au lever du jour que l’on put considérer l’incendie comme éteint. 400.000 NF de dégâts.      

 


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