La vie à Troyes



Les orphelinats


ORPHELINAT AUDIFFRED
ORPHELINAT AUDIFFRED

L’Hôtel-Dieu Saint Abraham (rue Jaillant-Deschainets), est fondé en 1178 par le comte Henri 1er pour les pèlerins de Jérusalem et pour les orphelins qui se destinent à ce voyage

 

         L’une des fondations de bienfaisance les plus utiles pour la classe pauvre de Troyes, fut celle de Jean de Mauroy et de sa femme Louise de Pleures. Par testaments de 1563, 1568 et 1576, ils laissent tous leurs biens pour la fondation et l’entretien « d’un collège de jeunes enfants, garçons et filles, orphelins et pauvres », dirigé d’après la règle de l’Hôtel-Dieu de la Trinité de Paris. A l’âge de 12 ans, ces enfants devaient être placés en apprentissage. Cet hospice fut établi dans l’habitation des fondateurs, rue du Cerf (rue de la Trinité), et connue sous le nom de maison de l’Aigle (actuellement, Maison de l’Outil et de la Pensée ouvrière).

 

Douze enfants pauvres orphelins de Colas-Verdey devaient y être reçus, entretenus, nourris et instruits comme ceux de la ville.

 

         Orphelines de l’Enfant Jésus : François Le Bey, curé de Saint-Nizier, supérieur du Petit-Séminaire, touché de l’état de plusieurs orphelines pauvres de sa paroisse qui n’avaient pas de retraites assurées et étaient réduites à mendier, leur donna, sur sa paroisse, une maison qu’il tenait de ses parents. Une première organisation remonte à 1693. Il recueillit plusieurs jeunes filles orphelines et créa un orphelinat de filles appelé « Orphelines de l’Enfant-Jésus », ou « de Saint-Nizier ». Ce vocable de l’Enfant-Jésus était cher à M. Jean-Baptiste de la Salle, car il l’avait sollicité pour l’envoi de frères pour les écoles de garçons, et montrait combien il était déjà mû par l’exemple du saint fondateur des Ecoles chrétiennes. Il leur donna pour directrice 2 filles pieuses, Gabrielle Garnier et Françoise Clément qui secondèrent ses vues et furent les premières supérieures de la maison où elles « firent fleurir la piété en entretenant un travail assidu ». A la vue de ces heureux commencements, M. Le Bey s’adressa à M. de Chavigny, alors évêque de Troyes et aux officiers municipaux, pour donner une forme plus parfaite à cet établissement. Il fut arrêté que l’on recevrait des filles natives de la ville ou du diocèse, orphelines de père et de mère, et qu’on les garderait de l'âge de 6 ans juqu'à 20 ou 30 ans.

 

Cette maison qu’il tenait de ses parents, a ses administrateurs particuliers, dont 3 administrateurs-nés, l’évêque, le doyen de la cathédrale et le curé de Saint-Nizier. Les autres élus sont 1 chanoine de la cathédrale, 1 conseiller de ville, et 2 notables bourgeois.  

 

En 1693, avec le concours de Mademoiselle Garnier, il leur constitue une rente de 104,10 livres.

 

Cet établissement est approuvé par des lettres patentes du 27 août 1703, enregistrées au parlement en 1705, qui l’autorisent à faire travailler à toutes sortes « d’ouvrages de manufactures ». Ainsi, les Orphelines de l’Enfant-Jésus occupent-elles un rang honorable dans l’histoire de l’industrie troyenne de la bonneterie.

 

M. Le Bey avait acheté à cet effet, en décembre 1703, une maison en la Grande rue au devant du cimetière de Saint-Nizier, portant pour enseigne l’image de saint Eloi. Peu de temps après, M. Le Bey ajouta à cette maison une galerie pour servir d’ouvroir et de dortoir. D’autres dons augmentèrent les revenus.

 

Il y avait 35 orphelines. Les sœurs y donnaient l’instruction aux jeunes filles. En 1791, il y avait 2 classes.

 

         Les Orphelines de l’Hôtel-Dieu furent établies tout d’abord en 1705, dans une maison située en face du portail de Sainte-Madeleine, par 3 sœurs, Mesdemoiselles de Moncerf. Elles y demeurèrent 17 ans.

 

M. Maslot, notaire, ayant laissé sa maison aux hôpitaux, les directeurs y transportèrent les orphelines, qui furent alors appelées Orphelines de l’Hôtel-Dieu. La nouvelle maison était à côté de l’Hôtel-Dieu. Les orphelines, au nombre de 25, devaient être de la ville. Cet établissement a été supprimé quelques temps avant la Révolution.

 

         Orphelines de la Providence : cette maison de Charité, près de l’église Saint-Nizier, dont les orphelines « seront formées au travail et surtout à la filature du coton », fut installée par Mlle de Barral, sœur de l’Evêque de Troyes, en 1775, dans les bâtiments du Petit-Séminaire qui avait été transféré l’année précédente, dans la rue du Flacon (rue Boucherat). L’institution fut confirmée par des lettres patentes de 1782. La direction avait été donnée aux Filles de la Charité. Dès l’année suivante, elles s’étaient retirées à cause de l’insuffisante de leurs ressources. Mais Monseigneur de Barral et Mlle Françoise de Barral, sa sœur, demeurant à Paris, firent les fondations nécessaires. Ces religieuses avaient pour mission de soigner les pauvres malades des 2 paroisses de Saint-Nizier et de Saint-Aventin, d’instruire les filles de la maison de la Providence et de leur apprendre à travailler à la filature de coton établie dans cette maison. Elles devaient acheter elles-mêmes les matières premières et vendre le coton filé, pour en employer le prix à l’entretien de la maison. L’Etat s’empara de cette maison en 1791 et la rattacha à l’administration des hospices. Les bâtiments ont été vendus en 1831, pour couvrir cette administration d’une partie des frais d’achat (par la Ville en 1829) de l’ancienne abbaye de Saint-Martin-ès-Aires où l’on réunit les orphelines de la Providence et celles de Saint-Abraham.

 

         Par lettres patentes de mars 1775, l’hôpital Saint-Abraham devient maison d’orphelines. Elles y étaient admises en apportant un lit ou la somme de 40 livres. On les fit travailler pour une filature de coton et instruire des devoirs du christianisme.     

 

L’Hospice de Saint-Martin-ès-Aires, est donc formé de 2 anciens établissements hospitaliers : Hospice Saint-Abraham et Maison de la Providence. L’hospice Saint-Abraham était placé rue des Filles, dans la maison occupée ensuite, par M. Chanoine, notaire, la maison de la Providence était située sur la place Saint-Nizier. En 1833, les 2 établissements sont réunis en 1 seul, et transférés à l’est de la ville, dans les bâtiments de l’ancien couvent de Saint-Martin-ès-Aires. C’est un orphelinat de 100 lits, qui reçoit les orphelines filles et les filles trouvées ou abandonnées, lorsqu’elles n’ont pu être mises en apprentissage ou placées en service.

 

 Les orphelines de Saint-Martin-ès-Aires y restent jusqu’à 21 ans, et y exercent des travaux de couture et de repassage. Quant aux enfants trouvés ou abandonnés, ils sont placés soit en nourrice, soit en apprentissage, soit en service.

 

L’Hospice du Petit Saint-Nicolas, dont la fondation remonte à l’époque où la vie en commun cessa parmi les chanoines de la cathédrale, doit son origine aux libéralités des doyens et du chapitre de l’église Saint-Pierre de Troyes. Il donne asile à 80 vieillards des 2 sexes, âgés d’au moins 70 ans, et à 40 orphelins qui y reçoivent l’instruction primaire et un enseignement professionnel. Les orphelins garçons (ainsi que les enfants trouvés ou abandonnés garçons qui n’ont pu être placés) qui y sont admis doivent être mis en apprentissage à 15 ans. Avant ils sont occupés par des travaux qui les préparent à l’état de cordonnier ou de tailleur. Il a été reconstruit en 1837, sur l’emplacement entre la rue Girardon et la rue de la Cité.

 


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