Centre psychothérapique de Brienne

   On peut dire que le Centre psychothérapique de Brienne est la fierté du département.

 

      Jamais les habitants de Brienne-le-Château n’ont assisté à d’aussi grandioses cérémonies qu’en ce dimanche 24 mai 1959 : c’était l’inauguration du Centre psychothérapique construit autour du château (voir ce chapitre) édifié en 1778, sur une éminence dominant la ville, par le Comte de Brienne et qui, au début de 1950, était promis à la ruine.

 

         Heureusement, le 2 Mai 1954, M. le préfet Wiltzer se rendant dans la localité, alla le visiter en compagnie du maire de l’époque, M. Julien Regnier, désolé de son impuissance devant l’état de délabrement d’un si bel édifice appartenant au patrimoine local.

 

         C’est alors que germa en l’esprit du préfet, l’idée de sauver le château, en utilisant le parc pour réaliser un établissement psychothérapique dont le département avait le plus grand besoin, les malades aubois étant jusqu’alors envoyés à Saint-Dizier dans un hôpital déjà surchargé et vétuste.

 

         Du même coup le sauvetage du château était assuré, car il semblait possible d’y abriter les services généraux.

 

         M. le préfet fut le maître d’œuvre de cette réalisation, pour laquelle il eut la chance d’être compris du Conseil Général présidé par Henri Terré (voir ce chapitre).

 

         Le 18 mai 1955 l’assemblée départementale décidait l’acquisition du château, devenue effective le 7 octobre, et les plans de construction de l’architecte M. Guth ayant été approuvés, la construction démarrait.

 

         10 pavillons, disséminés dans le superbe parc, et permettant d’accueillir chacun 50 malades s’élevaient peu à peu, tandis que, progressivement, le château retrouvait sa majesté d’antan, à la satisfaction des habitants de Brienne conscients des retombées économiques qu’allait entraîner l’afflux de population constitué par le personnel et les malades,  sans parler des personnes venant les visiter.

 

         Le dimanche 24 mai 1959 représentait donc l’aboutissement de 4 années d’efforts, et il était bien normal que le Ministre de la Santé se déplaça pour en juger et en féliciter tous ceux qui y avaient participé.

 

         Dans une atmosphère de fête, marquée d’une grande solennité, la cérémonie s’ouvrit sur l’interprétation de la « Marche consulaire à Marengo » par l’harmonie municipale de Troyes, en référence à Napoléon écolier à Brienne (voir le chapitre), puis plus tard vaincu à La Rothière (voir le chapitre).

 

         Le ministre de la Santé, M. Chenot se déclara très satisfait de la conception de cet établissement, conforme aux exigences modernes des traitements psychiatriques, et où les malades seront traités « comme des êtres humains et non plus comme des bêtes ».

 

         5 pavillons étaient déjà ouverts, et un certain nombre de malades purent assister à l’inauguration.

 

         Elle a été clôturée par une fête nocturne à laquelle assistèrent plus de 5.000 spectateurs.

 

         Ce gala, placé sous le signe de Napoléon, fut donné avec le concours de la musique de la Garde Républicaine. Un spectacle inoubliable, avec tour à tour les musiciens de la batterie-fanfare, coiffés du shako, ceux de la fanfare de la cavalerie en tenue de parade et les 20 tambours en costume d’époque « faisant se lever le souffle d’Austerlitz »…

 

         Cette inauguration fut terminée par un feu d’artifice et l’embrasement du château, avec un des premiers « son et lumière », dont se souviennent encore certains Aubois.

         L'EPSM Aube, "Etablissement Public de Santé Mentale de l'Aube", est engagé depuis 2001 dans une démarche qualité afin de garantir au mieux la qualité, la sécurité des soins et la prise en charge du patient.