Le vieux maître de la toponymie française, Albert Dauzat avait buté sur le nom de « Chaource », proposant comme étymologie un hypothétique gaulois « Catussa la guerrière ». Mais l’éminent linguiste ne croyait pas lui-même à la solidité de son hypothèse. A vrai dire, on ne voit pas très bien d’abord ce qui peut unir un chef-lieu de canton aubois à la préfecture du Lot (Cahors).
Le terrain de cette union, ce sont les foires de Troyes, d’une part, et, d’autre part, l’existence à Cahors, depuis les débuts de l’histoire française, d’une importante colonie juive d’artisans et de banquiers.
Au Moyen-Âge, la finance et le grand commerce à longue distance sont largement contrôlés par les « Cahorsins » ou « Corsins », en concurrence d’ailleurs avec les « Lombards » venus d’Italie.
Paris a encore sa rue des Lombards, et Troyes aussi.
Genève a sa rue des Corsins (qui s’écrit aujourd’hui « Corps Saints » !).
Le chemin des Lombards – des banquiers - arrive à Troyes devers Chaource, c’est-à-dire du sud.
Chaource, à quelque 30 kilomètres au sud de Troyes, était la dernière étape des convois d’animaux de bât et de chariots quand on y arrivait de Gascogne ou d’Italie, au moment des foires, pour y troquer la quincaillerie contre les draperies de Champagne.
On peut donc interpréter « Chaource » par un équivalent de « Cadurcia » « le pays de Cahors », en latin Cadurci.
Les foires de Troyes apparaissent au XI° siècle, autre indice, le célèbre rabbin troyen Salomon Rachi (voir ce chapitre).
On s’imagine aisément les négociants israélites venus du sud pour affaires, mais aussi profitant de leur passage à Troyes pour consulter le savant Rabbin.
La phonétique du nom de « Chaource » permet cette datation approximative.
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