Le département



Seigneurie de Servigny


Servigny a été sous saint Louis « un village important ». Les seigneurs de cette localité étaient de hauts et puissants fonctionnaires au moyen-âge. L’un d’eux était représenté sur un cheval lancé au galop et l’épée nue à la main.

 

         En 1114, la terre de Servigny appartenait en partie au chevalier Gauthier d’Avalleur. Il fit à l’abbaye de Molesme don de tout ce qu’il y possédait en plaine et en bois.

 

Un siècle plus tard sont à Servigny, les frères Adam et Honduin de Servigny. En décembre 1213, Hugues, doyen de Vendeuvre notifie un accord conclu entre Rolland, abbé de Montiéramey et Adam de Servigny. Ce dernier, sa femme et leurs hommes de Briel, reconnaissent qu’ils n’ont aucun droit sur le bois de l’abbaye de Montiéramey, appelé le Bois de l’Echange (où mon grand-père allait chasser), et renoncent solennellement à leurs prétentions sur le dit bois.

 

         Houdin de Servigny était vassal de son frère Adam, seigneur de Servigny.

 

         Un fief de Servigny, consistant en terres et vignes, relevait, en 1240, du comte de Champagne et dépendait de la Châtellenie de la Ferté-sur-Aube. Il était possédé par Renaud de Servigny, fils d’Adam, qui en fit l’hommage lige à Thibaut IV. Renaud, cité par M. l’abbé Jossier, prit part à la première croisade de Saint Louis.

 

         En 1482, Jacques de Venières, seigneur de Loches et de Servigny était écuyer, et soutint un procès contre la communauté et le seigneur d’Essoyes.       Il eut pour successeur Philippe 1er de Lenoncourt (1482-1485), gouverneur de Dijon qui, en même temps que la seigneurie de Servigny, possédait celles d’Is-sur-Tille, de Loches et de Chauffour. Il passa un compromis avec Jean d’Estrac et les habitants d’Essoyes, touchant les limites des seigneuries de Loches et de Servigny.

 

Au décès de Philippe 1er, 2 enfants, Philippe et Agnès se partagèrent sa succession.

 

Philippe II de Lenoncourt (1785-1517) lui succéda.

 

         Jean de Lenoncourt (1517-1539) reçu du vivant de son père la nue-propriété des seigneuries de Loches et Servigny. Il était bailli de Bar-sur-Seine.

 

         Olivier de Lenoncourt (1539-1542), succéda à son frère Jean. Il laissa 2 fils, nés de son premier mariage : Philippe III et Edmond. Ce dernier embrassa l’état ecclésiastique, et était, en 1545, trésorier de l’église de Reims, et  il eut la tutelle des enfants de Pierre de Lenoncourt, son oncle.

 

         Philippe III de Lenoncourt (1542) et son frère Edmond furent élevés aux frais de leur oncle Jean, qui, n’ayant pas d’enfants, les considérait comme ses fils adoptifs. Philippe était seigneur de Loches, d’Is-sur-Tille, de la Marche, de Servigny et de Précy-Notre-Dame en partie.

 

         Claude de Lenoncourt (1573) lors du partage des biens de Philippe, il reçut la seigneurie de Servigny.

 

         Edme de Lenoncourt (1582) seigneur de Servigny resta royaliste dans les guerres religieuses qui désolèrent la France à la fin du XVI° siècle, tandis que son frère Claude, seigneur de Loches et bailli de Bar-sur-Seine était ligueur. Servigny devint alors le repaire d’une véritable bande de voleurs. Le 13 avril 1595, le sieur de Bragny, lieutenant du seigneur de Loches s’empara de la maison de Servigny, et le 21 avril,  fit prisonniers les ambassadeurs des 13 cantons suisses (voir le chapitre « Domaine de Servigny »).

 

         Blaise de Beaudreuil (1665-1693), avocat au Parlement, secrétaire ordinaire du duc d’Orléans, conseiller du roi était seigneur de Servigny en 1665.

 

         Joachim de Bondoire né à Essoyes en 1654, valeureux militaire, chevalier de Saint-Louis, anobli par le roi en 1705, devint seigneur de Servigny vers 1716.

 

         Edme-Bernard-Louis de Bondoire (1720-1744), fils du précédent, né à Ricey-Haut en 1697, lui succéda comme seigneur de Servigny. En 1728, il loua à François Guenin la terre et seigneurie de Servigny, à l’exception du château.

 

         Son fils, Nicolas-Germain de Bondoire nait à Servigny en 1743 et connut à peine son père, décédé en 1745, des fatigues de la campagne d’Italie. En 1765, militaire au régiment de Champagne, il est gouverneur municipal d’Essoyes.

 

En vertu de son contrat, Louise-Germaine Gobert, après la mort de son mari Edme-Bernard-Louis de Bondoire, garda l’usufruit de la terre de Servigny.

 

Elle se remaria en 1746 à Joseph Halem de Rocquevert de Montalègre, co-seigneur de la ville de Stafort, chevalier de Saint-Louis, officier, qui devint ainsi, seigneur de Servigny de 1746 à 1756.

 

Louise-Germaine Gobert, en mourant, laissa Servigny à son fils aîné Auger-Jacques-Louis de Bondoire (né en 1741), qui devait en être le dernier seigneur, de 1787 à 1793. Pendant la Terreur, il fut arrêté comme suspect et incarcéré à Bar-sur-Seine avec sa femme et une de ses filles. Sans la chute de Robespierre, il serait certainement mort sur l’échafaud. Il eut 3 enfants, dont Louise-Henriette (1771) qui épousa le 8 brumaire an XI, Pierre-Jacques-Joseph de Zeddes demeurant à Beurey. Ce dernier se fixa à Servigny et en 1805, il vendit le domaine de Servigny à René Cogit, banquier, demeurant à Troyes et à Jeanne-Eléonore de Gesne son épouse.

 

         De René Cogit, Servigny passa à M. Degrand, puis à M. Léopold Barrachin.       

 

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