Beaufort remonte à l’époque carolingienne (VIII° siècle).
Le premier seigneur, Renaud, sire de Broyes, vivait au temps d’Hugues Capet (X° siècle).
Le plus ancien document concernant Beaufort est du milieu du XI° siècle, il constate la donation faite à l’abbaye de Montier-en-Der par Hugues Bardoul 1er, sire de Broyes, d’un terrain près de son château pour la construction d’une église. Beaufort aura un finage constitué aux dépens de celui de Villeret.
En 1089 les châtelains de Beaufort, Hugues Bardoul II et son épouse Emeline, font une donation au profit de l’abbaye de Montier-la-Celle.
Une autre donation est faite d’un terrain où s’installera l’abbaye de Boulancourt.
Au XI° siècle, la châtellenie de Beaufort s’étendait jusqu’à Longeville (Haute-Marne).
Les archives des abbayes donnent un aperçu de l’importance territoriale de la châtellenie de Beaufort qui figure parmi les fiefs du comté de Champagne à la fin du XII° siècle.
A la suite du mariage de Félicité, fille de Simon II et petite fille de Simon 1er, Beaufort passe de la maison de Broyes à celle de Rethel. Félicité devenue veuve abandonne à son fils Gaucher, archidiacre de Liège une part du droit d’assise perçu en la châtellenie de Beaufort. En 1243, elle donne au couvent de femmes de La Pitié-les-Ramerupt, nouvellement fondé, les droits du prieur de Beaufort et de Villeret, le moulin de Morcey à Lentilless et le cens (redevance annuelle, foncière et perpétuelle) de la Rebouture à Beaufort.
Le 26 octobre 1251, Gaucher devenu comte de Rethel, attribue à son frère Manasses la terre de Beaufort. Jean de Thourotte meurt en 1256 et Félicité est dite dame de Beaufort en 1257. En 1260, elle fait une donation en faveur de La Chapelle aux Planches.
En 1263, Thibaut, roi de Navarre et comte de Champagne et de Brie donne ce qu’il tient à Beaufort à son frère Henri.
En 1270, Hugues de Rethel, sire de Beaufort, frère de Félicité, fait une donation en faveur de l’abbaye de la Chapelle aux Planches. En juin de la même année, il vend à Blanche d’Artois, épouse d’Henri, comte de Rosnay, son château de Beaufort et ce qu’il possède à Beaufort en la châtellenie.
Hugues de Rethel, est le fils de Jean, seigneur de Beaufort de 1245 à 1251, décédé sans postérité.
Parmi les fiefs de la châtellenie de Beaufort, le plus important est tenu par Renaud de Beaufort, avec la moitié des fours de Chavanges.
La châtellenie de Beaufort a été partagée entre les enfants de Manasses de Rethel, Hugues qui vendit sa part à Blanche d’Artois et Félicité qui avait épousé Jean de Thourotte le jeune.
Cette circonscription va appartenir pendant près de 100 ans à des seigneurs d’outre Manche, à la suite du second mariage de Blanche d’Artois, en 1275, avec Edmond, comte de Lancastre, frère du roi d’Angleterre.
Dès 1304 leur fils Jean de Lancastre est mentionné comme seigneur de Beaufort.
Beaufort aurait été donné par le Dauphin à Louis d’Evreux, comte d’Etampes en février 1357. Mais l’année suivante, dans le château de Beaufort « qui est l’héritage du duc de Lancastre » se tient Pierre d’Audley, chevalier, avec une bonne garnison qui rançonne les environs.
Le château est assiégé en 1359. Le capitaine anglais n’en n’est pas chassé, il y meurt de maladie.
La garde du château est assurée en 1361 par un chevalier au service du duc de Lancastre, et le 28 octobre 1364, Jean de Gand, fils du roi d’Angleterre, seigneur de Beaufort du chef de sa femme, petite-fille de Henri de Lancastre, déclare prendre sous sa garde l’abbaye aux Planches, ses religieux et ses biens.
Quelques années plus tard, Jean Win, écuyer gallois, chargé de la garde du château « avait si enamouré le royaume de France qu’il se tourna Français » et prit le parti de Charles V dit Le Sage (1364 à 1380) en 1369. A la suite de quoi, Beaufort cesse définitivement d’être possession anglaise.
Charles V donne la châtellenie de Beaufort en viager à Jean II, comte de Tancarville, son chambellan, seigneur de Beaufort dès 1374.
Charles VI (1380-1422) en dispose, en 1382, en faveur de son oncle Philippe le Hardi, duc de Bourgogne (1342-1404) « tant comme il nous plaira », dit le roi. En fait, Beaufort fait retour à la couronne à la mort du duc et est incorporé, le 9 juin 1404, au duché de Nemours.
Le château : en 1380, une armée anglaise traverse la Champagne. Le bailli de Chaumont vient à Beaufort, avec une suite de 30 chevaux et ordonne aux habitants de Beaufort et des environs de refaire les palis (suite de petits pieux pointus par un bout, dont plusieurs, enfoncés en terre et rangés à côté les uns des autres, forment une clôture) autour du château avec un retrait et une barrière, de construire 3 guérites sur la tour en dehors du château… Plusieurs écuyers, dont le seigneur de Saint-Léger et le seigneur de Labraux, sont hébergés au château et en assurent la garde une nuit « quand les Anglais étaient à Plancy-sur-Aube ». Plusieurs personnes se réfugient au château à la mi-août, les Anglais étant devant Troyes. Etat d’alerte. Le pont-levis et le pont dormant sont remis en état. Une prison est aménagée.
Le domaine : la ferme du château est détruite. Le seigneur de Beaufort ne possède qu’une ferme à Ormont, avec dépendances sur Chassericourt et Joncreuil.
Le personnel administratif : le principal officier de la châtellenie est le gouverneur qui est capitaine et garde du château et président des assises. Il y a Pierre de Villemaheu, gouverneur pour le comte de Tancarville, puis Henri de Mussy, écuyer du duc de Bourgogne, Jean de Courcelles, panetier du duc, en 1398, Pierre de Fontenay chevalier (1399-1404). La prévôté est donnée à bail tous les 3 ans.
Etendue de la juridiction : la charte réglant le droit d’assise mettait à la charge des habitants de la châtellenie de Beaufort, une aide extraordinaire de 100 livres, quand le seigneur allait outre mer, faisait son fils chevalier, mariait une de ses filles, était pris et rançonné en guerre.
Dès la fin du XIV° siècle, la prévôté de Chavanges dont le ressort correspond aux villages détachés, vers 1270, de la châtellenie de Beaufort au profit de la seigneurie du Châtelier est devenue subalterne de Beaufort.
Le petit-fils de César, le Grand Vendôme, vendit pour 460 000 livres, avec l'approbation du roi, le duché de Beaufort en mai 1688 à Charles-François Frédéric Ier de Montmorency-Luxembourg (mort en 1726, duc de Piney, fils du célèbre maréchal de Luxembourg). Un an après, en octobre 1689, la famille de Montmorency-Luxembourg obtint de Louis XIV de renommer le « duché de Beaufort » « duché de Montmorency », car l'ancien « duché de Montmorency » au nord de Paris venait lui-même d'être rebaptisé « duché d'Enghien ». Charles-François Frédéric II, Anne-François, Charlotte-Françoise et Anne-Léon II de Montmorency-Fosseux (branche aînée des Montmorency) obtiennent en décembre 1767 et mai 1768, la substitution à son profit du duché de Montmorency (Beaufort)
L’étendue de la châtellenie est désormais stabilisée.
À partir de cette époque, Beaufort est appelé « Montmorency » : Ce n'est qu'en 1919 que le village prit son nom actuel de « Montmorency Beaufort ».
Sur le bandeau du bas de chaque page, vous cliquez sur "Plan du site", qui est la table des matières, et vous choisissez le chapitre qui vous intéresse.
Cliquez sur "Nouveaux chapitres" vous accédez aux dernières pages mises en ligne.