Le département



Cunfin



 

A la frontière de notre département, blotti dans une vallée pittoresque, dominé au Nord par des collines assez élevées, arrosé par le Landion, Cunfin est entouré de toutes parts de grandes et magnifiques forêts où s’ébat un gibier abondant et choisi : cerfs, biches, chevreuils y côtoient sangliers, lièvres et renards.

 

            Le nom de Cunfin est mentionné en 888, au moment où les Normands ravagent la contrée.           

 

            Les débris d’antiquités découverts prouvent incontestablement que ce lieu, fort ancien, était déjà habité au temps des Romains.

 

            Le manoir féodal de Cunfin abrita des seigneurs dès le début du XII° siècle. Ceux-ci, vers 1250, abandonnèrent la totalité de leurs privilèges à l’abbaye de Clairvaux qui possédait déjà depuis 1164 des droits sur le pays. Ils les conservèrent, d’ailleurs, jusqu’à la Révolution.

 

            Saint Bernard, en 1136, lors de son voyage de Molesme à Clairvaux, signala son passage à Cunfin, par plusieurs miracles éclatants : on dit qu’il guérit ainsi un pauvre enfant boiteux et rendit la vue à une femme aveugle de naissance.

 

            Différentes catastrophes se sont abattues sur Cunfin au Moyen-âge : en 100 ans, 10 famines, surtout celles de 1145 et de 1147 et 13 pestes, surtout la peste noire de 1348, désolèrent la région.

 

            L’ancienne voie romaine de Châtillon à Bar-sur-Aube est recouverte par la route  appelée « voie de Bar ». Il a été trouvé, à cet endroit, quantité d’ossements humains et de tombeaux couverts, taillés et polis intérieurement, contenant encore des anneaux, médailles, épées gallo-romaines…

 

            Une ancienne demeure seigneuriale était située à peu de distance de la route de Bar, entre celle-ci et la gare actuelle.

 

            Plus rien ne subsiste de l’ancien prieuré, fondé en 890 par un des chanoines de Saint-Martin de Tours. « Le corps principal avait des tourelles aux angles, il fut démoli en 1772 et rebâti un peu plus loin ».

 

            L’église primitive, remontant au XII° siècle, a été entièrement reconstruite, partie en 1737 et partie en 1787 (le clocher).

 

            Il devait y avoir une importante habitation à l’époque gallo-romaine, d’après les débris de bâtiments, d’ossements, de vase antique, de clous de grande dimension, et d’une pièce de cuivre, vestiges probables, d’une importante habitation de l’époque gallo-romaine.

 

            A l’entrée du pays, le lieu dit « La Maladerie », indique qu’il devait y avoir un établissement hospitalier, fondé au temps des croisades, pour les pauvres et les malades.

 

            Un peu plus loin, près de la route de Villars, s’élève la chapelle Sainte-Anne, élevée il y a près de 2 siècles, sur l’emplacement d’une autre chapelle fondée, comme le prieuré, en 1076, par Simon de Valois.

 

            Elle fut pendant 500 ans, un lieu de pèlerinage, très fréquenté. En effet, tout près, au pied de la colline, existait une fontaine, aux précieux effets de guérir la fièvre, la maladie des yeux et les douleurs chroniques.

 

            Cunfin était jadis un bourg très important : en 1572, 48 feux, 135 en 1738. En 1851, le recensement accusait le chiffre record de 1.247 habitants ! Hélas, à cette progression constante devait bientôt succéder un décroissement d’une rapidité déconcertante. La population tomba de 698 en 1891, à 441 en 1926, pour atteindre seulement 394 en 1931 ! Et encore, il n’est pas inutile de préciser que 40 étrangers sont compris dans ce nombre. Au dernier recensement, en 2018, la commune comptait 174 habitants.

 

            Sans vigne, sans industrie, isolé dans l’une des contrées les plus reculées du département, le pays ne connait ensuite qu’une activité éphémère et factice. A l’époque de la chasse viennent temporairement des personnes passionnées par cette activité, où elles trouvent des « dix cors », du « cochon sauvage »… 2.000 hectares de bois appartiennent à l’Etat, à la commune ou aux particuliers.

 

            Il y a aussi environ 25 hectares d'appellation d'origine contrôlée champagne.

 

            Au moment des vacances, affluent de nombreuses personnes, attirées par le site agréable, l’air pur et vivifiant des forêts.  

 

            Des statistiques du XIX° siècle font plaisir, elles désignent Cunfin comme le pays le plus boisé « de toute la France ».

 


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