Il existe à partir du XI° siècle, une famille « de Moussey ». Elle semble disparaître de notre région quelques générations plus tard.
Gautier cité en 1172 et son fils Hervé rendaient hommage au châtelain de l'Isle pour le fief de Moussey.
Il faut aussi citer les seigneurs du nom de Mesgrigny (voir ce chapitre), de Villebertin qui avaient une chapelle en l'église et des sépultures autour de la croix du cimetière. Louis-Marie, marquis de Mesgrigny, était à ce titre aussi seigneur de Moussey (il décédait en 1795).
Dès le XIV° siècle, Moussey releva de Villebertin (voir ce chapitre).
C’est alors que l’on rencontre, à Moussey, un certain Oudot de Villemereuil dont les héritiers indirects, à travers de bons et de mauvais moments, voient la seigneurie passer aux Mesgrigny. Le dernier Mesgrigny, mâle, porteur du nom mais « non point chef d’armes et de nom », s’éteindra en 1931.
En 1530, le maître d’école était surnommé « château », de son vrai nom Jacques Huguenier.
Une fille de Moussey, Marie Roy, née en 1720, fut religieuse bénédictine à l’ancien monastère de Notre-Dame-aux-Nonnains de Troyes.
Antoine Simon, le cordonnier de Troyes (voir le chapitre), chargé par la Nation de surveiller le « petit Capet » (Louis XVII), fut baptisé le 7 juillet 1735, par Antoine Préau, prêtre de Moussey.
Roger Duguet, de son vrai nom l’abbé Paul Bouloin (1875-1933), mourut à Moussey où il est enterré le 6 juillet 1933. C’était un polémiste et un romancier « dont l’œuvre est loin d’être négligeable ».
En 1787, Moussey, comptait 208 habitants, dont 12 laboureurs et 38 manœuvriers pour 47 feux. Cent ans plus tard on comptait 276 habitants pour 86 maisons, 6 écarts, 73 chevaux, 43 véhicules à 2 roues, 2 véhicules à 4 roues, 160 bêtes à cornes, 687 moutons, 30 porcs, 92 fours à pains, 80 puits.
Aux XVII° et XVIII° siècles, les actes de ventes, les archives seigneuriales citent fréquemment les noms de famille suivants : Babeau, Boivin, Cornebeau, Courtois, Devanlay, Franquet, Haillot, Herbelon, Houdot, Lacaille, Mérat, Parigot, Paynot, Payns, Ruinet, Roy, Thorey, Vaillon, Verat.
En 1789, Moussey dépendait de l'intendance et de la généralité de Châlons, du bailliage et de l'élection de Troyes.
Existaient les fontaines « Aux Bœufs », vers Savoie, en 1558, « de Chamsfeurgon », entre Viltard et Moussey, « de Lozière », « Pasquet » (aujourd’hui Pasquier), « Saint-Clair », Saint-Martin », « de la Garenne » (fontaine ferrugineuse, à Villebertain).
Des fosses à usages multiples du paléolithique furent découvertes à Moussey.
Le patron titulaire de Moussey est saint Martin. Sa statue, monument en pierre du XVI° siècle, se voit dans la nef. L’ancien banc d’oeuvres porte son effigie, sculptée sur bois, tenant une croix archiépiscopale, à double traverse.
Le patron de dévotion est saint Clair, qui est également patron de Vaudes, où l’on y voit sa statue en bois et les vitraux qui racontent son histoire. Ricey-Bas possède une statue de saint Clair, touchant les yeux d’un enfant aveugle. A Moussey, sur le maître-autel il y a une peinture hagiographique sur saint Clair, grande peinture du XVIII° siècle.
La fête du saint est le lundi de Pentecôte, qui était un jour de fête communale, jour de repos sur tout le territoire de Moussey.
En 1865, saint Clair possédait à Moussey une fontaine, et la chapelle la surmontant recevait de nombreux pèlerins, le lundi de la Pentecôte. Ce saint était invoqué par les pèlerins champenois atteints de maux d’yeux. Il était aussi le patron des tailleurs de pierres exposés, par leurs travaux, à des accidents provoqués par la poussière du sciage des blocs de craie ou par la projection, lors de la taille, de petits éclats. Ces patronages lui furent octroyés par un jeu de mots facile sur son nom.
La cure (paroisse) de Moussey fut donnée au Chapitre de Saint-Pierre de Troyes, sous l’épiscopat de Philippe de Pont (1083-1121). Le Doyen de Saint-Pierre appuyait la nomination du maire des villages où le chapitre avait des droits. Ce maire recevait du Doyen, comme insigne de sa fonction, un bâton orné. De plus, les chanoines entretenaient un garde-chasse.
Constantin Hurion, curé de Moussey pendant 66 années, décède à 91 ans, en 1805. Propriétaire terrien important, rural très attentif, citoyen de sa commune à part entière, chargé des binages de Bierne, Savoie, Villemereuil et Villetard, il ne cessa de transformer, de réparer, de maintenir son église et sa cure de Moussey.
L’église romane, du XII° siècle, est classée en sa totalité monument historique, ce qui n’est pas habituel dans notre département.
Son porche évoque Pontigny, son clocher trapu, à 4 pans, placé comme dans les églises primitives claravalliennes (de Clairvaux) sur le carré du transept… tous ces caractères, tant extérieurs qu’intérieurs, donnent à l’église de Moussey, une physionomie proche de l’austère simplicité des premières fondations bernardines (de saint Bernard).
La nef présente des statues en pierre du XVI° siècle : sainte Marguerite, sainte Barbe, sainte Catherine, saint Nicolas, saint Eloi, saint Martin, une Pieta et une Vierge couronnée, à l’enfant du XIV° siècle. La chair est un important travail d’ébénisterie du XVIII° siècle.
Deux chapelles s’ouvrent de chaque côté du chœur. Dans celle appelée seigneuriale, sur le sol, épitaphe de Julie Estièvre de Trémauville, épouse de Marie-Pierre-François de Mesgrigny.
Le sol est dallé de marbre, l’autel du XVII° s. en bois fut remplacé en marbre au XVIII° siècle.
Il y a les fragments de la tombe en marbre de Gaucher de Foissy, coseigneur de Villemereuil vers 1592.
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