le département



Tuileries de l'Aube


Les régions dans lesquelles l’usage des pavages émaillés a été le plus répandu sont celles où l’on rencontre le moins de pierres dures susceptibles d’être employées en dallages ou en mosaïques. Si la pierre dure fait défaut dans une grande partie du département de l’Aube, l’argile plastique y couvre de grandes surfaces

 

         Il est certain que dès les temps anciens, c’est-à-dire à dater de l’occupation romaine, de nombreuses tuileries fonctionnèrent dans l’Aube.

 

         En 1890, il y avait encore en activité 112 tuileries, nombre beaucoup inférieur à celui qui existait jadis, car l’emploi des machines avait permis d’augmenter la production d’une manière considérable.

 

         Je n’ai pas l’intention de donner une nomenclature des tuileries qui existaient dans l’Aube, au Moyen Âge, je me contenterai de parler des établissements que l’on peut considérer comme ayant été dans les conditions voulues pour fabriquer des carreaux vernissés.

 

         Tuilerie de Praslin : vers 1390, Jeanne de Juilly, dame de Plancy et de Praslin, « tient en fief du duc de Bourgogne, à Praslin, la maison de la thieullerie ».

 

         Tuilerie de Lignières : à la même date, une tuilerie était « tenue en fief du roi, à cause de la châtellenie de Bar-sur-Seine, par Henri de Vouzières, écuyer, seigneur de Bourguignons.

 

         Tuilerie de Maurepaire : sur le gagnage (nom donné autrefois aux zones sur lesquelles les animaux pouvaient aller pacager) de Maurepaire, dépendant de la commanderie (établissement foncier appartenant aux Templiers) de Bonleu, se trouvait en 1480, une tuilerie qui, était construite déjà depuis très longtemps.

 

         Tuilerie de Brevonnes : elle est mentionnée en 1539.

 

         Tuilerie de Mesnil-Sellières :elle existait en 1658.

 

         Tuilerie de Plaisance : en 1375-1376, on paie «  à Roux de Plaisance des carreaux à paver lesquels furent amenés à Saint-Lyé, au château de l’évêque de Troyes.

 

         Tuileries de Mesnil-Saint-Père : il y avait anciennement un nombre considérable de tuileries appartenant à des particuliers. Chacune d’elles payait à l’abbaye de Montiéramey une redevance annuelle de 32 milliers de tuiles avec 4 faîtières par four, et cela en compensation du droit qui avait été accordé aux propriétaires de ces usines de prendre du bois dans les usages (droit d’en jouir et disposer) de Montiéramey pour le chauffage de leurs fours. Ainsi, Jacquot le Déan, en 1375-1376, vend 21.000 tuiles à 11 livres. En 1392, Jean Pastoure qui possède la tuilerie de La Folie, paie annuellement 5.000 tuiles à l’abbaye de Montiéramey. Félizot-Jacquet vend ses tuiles 30 l. le millier… En 1488, il y a 13 tuileries à Mesnil-Saint-Père. En 1639, il n’y a plus que 7 tuileries, 6 en 1691, et 3 en 1966, qui furent englouties sous les eaux du lac de la Forêt d’Orient.

 

         Tuileries de Villy-en-Trode : les religieux de Montiéramey en percevaient les redevances. En 1488, Jean Toustain était le plus important.

 

         Tuileries à La Rivour : il y avait 2 établissements, mais aucun ne fabriquait des carreaux vernissés. Une tuilerie est construite en 1610 sur des terrains « aliénés pour 3 vies par l’abbaye », l’autre est bâtie en 1722 pour la fabrication des matériaux nécessaires à la  reconstruction des bâtiments conventuels (qui appartiennent à l’abbaye) qui tombaient en ruine.

 

         Tuilerie d’Aix-en-Othe : elle est construite en 1397, par la seigneurie, qui faisait partie du domaine des évêques de Troyes, aux frais de l’évêque. Détruite en 1434, lorsque les Anglais s’emparèrent de la ville et du château qu’ils incendièrent, elle fut rebâtie en 1450. En 1532, sous l’épiscopat de Mgr Odard Hennequin, on fabriqua 1.400 carreaux de terre cuite, pour carreler la chapelle du château d’Aix-en-Othe.

 

         Tuilerie des Petits-Usages de Piney : elle est construite entre les années 1596 et 1610, sur des terres démembrées des Petits-Usages des communes de Piney et d’Aillefol (Géraudot). A cette époque, le duc de Luxembourg ayant érigé en fief le domaine de François de Vienne, prit le titre de « seigneur de la Tuilerie » et se fit appeler « Monsieur de la Tuilerie ».

 

         On pourrait encore signaler l’existence d’anciennes tuileries à Chessy, Courtaoult, Courteranges, Crespy, Dienville, Fouchères, Jeugny, Juilly-sur-Sarce, Mussy-sur-Seine, Paisy-Cosdon, Pouy, Sommeval, Valentigny, Vanlay, Vauchassis, Vendeuvre, La Vendue-Mignot, Villadin, Villenauxe, Vernonvilliers…

 

         Eglises du département de l’Aube dans lesquelles il y a des carreaux vernissés : Aubeterre, Braux, Bouy-Luxembourg,  Champignol, Charmont, Colombé-le-Sec, Géraudot, La Chapelle-Saint-Luc, Laubressel, Les Grandes-Chapelles, Les Noës, Luyères, Mailly, Mesnil-Sellières, Mesnil-Saint-Père, Montiéramey, Montreuil, Rouilly-Sacey, Rumilly-les-Vaudes, Sommefontaine-Saint-Lupien, Verricourt…

 


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