Le département



Villetard, un village disparu


L'Hozain
L'Hozain
 

Buchères est une des rares communes créées par la Révolution qui en supprima une quarantaine en les annexant à d’autres.

 

Jusqu’à l’an 1800, ce n’était qu’un hameau dépendant de Verrières. Ce fut une commune qui comprenait, outre Buchères, Courgerennes et Les Maisons Blanches.

 

Or, autrefois, une portion du territoire à gauche de l’Hozain (affluent de la Seine en rive gauche), traversé par la route Nationale 71 (Paris-Dijon), portait le nom de Villetard.

 

C’était la partie voisine de l’église actuelle, qui fut élevée en 1852, à l’endroit même de la chapelle de Villetard.

 

Ce n’était pas une paroisse, pas même une annexe : c’était un écart que le tout petit nombre d’habitants n’aurait pas permis d’ériger en succursale.

 

Plus importante était la seigneurie que Villetard formait au point temporel. Le duché d’Isle Aumont avait dans sa circonscription la terre de Villetard et, en conséquence, c’était aux ducs d’Aumont que les seigneurs devaient rendre foi et hommage et présenter leur dénombrement (détermination du nombre d’éléments d’un ensemble).

 

En 1398, Villetard appartenait aux frères Vauthier de Piney, puis à leur sœur en 1467. En 1587, ce fut le sieur de Meligny, puis sa fille, madame Méry de Julliac qui, ne voulant pas garder Villetard le vendit au seigneur de Bochet et à Edme Mauroy, qui possédait déjà Buchères, et qui loua le moulin de Villetard, situé sur l’Hozain en 1602. Ce sont ensuite les descendants d’une famille noble de Toulouse, M. de Noël, conseiller du roi, trésorier général de France au bureau des finances de Dijon qui vont détenir Villetard jusqu’à sa disparition.

 

Quelle était la valeur de la seigneurie de Villetard possédée par les de Noël ?

 

Au milieu du XVIII° siècle, ils n’en avaient que les trois quart. La justice haute, moyenne et basse était à eux. Les habitants leur devaient une journée de leur métier pour chaque année, mais en 1725, il ne restait plus au pauvre village qu’un seul habitant : c’est-à-dire que la redevance cessa. Ils avaient droit sur 60 arpents d’usages en 1 pièce appelée les Pâtures. C’était peu, mais la plupart possédaient aussi les seigneuries voisines de Buchères et de Courgerennes.

 

Le moulin avait été supprimé par accord avec le seigneur de Villebertin qui, en compensation, avait offert 1.500 livres.

 

Le moulin de Courgerennes subsista.

 

La rivière ne rapporta plus que le droit de pêche depuis l’ancien chemin, jusqu’au bout du finage. Quelques terres avaient un droit de censive (droit seigneurial). Outre ces terres, des prés, des bois, des vignes en petite quantité faisaient partie de la seigneurie, ainsi que les droits honorifiques dans la chapelle.

 

Disparu, faute d’habitant, le village continua d’appartenir aux de Noël qui résidaient dans leur manoir de Buchères, et avaient un pied à terre à Troyes, où la Révolution n’oublia pas de les taxer d’ailleurs arbitrairement, à l’époque de la terreur.

 

Une partie de Villetard est en 1660 à Antoine d’Argillières, déjà possesseur de Courgerennes.

 

Dès le XIV° siècle, le chapitre de la Cathédrale jouissait de 9 arpents de terre à Villetard, dont plus tard quelques uns firent l’objet d’un échange avec le seigneur.

 

Rien ne rappelle plus l’existence de Villetard. La partie nord de Maisons Blanches occupe l’emplacement du village disparu.

 

Mais il existe toujours une rue de Villetard à Buchères.

Consultez le chapitre " Souterrains de l'Aube 1 ", qui donne tous les renseignements sur le sous-sol de Villetard.


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