La caserne Beurnonville s’appelle initialement caserne de l’Oratoire, car construite sur l’emplacement de l’ancien couvent des Oratoriens.
En 1849, Napoléon III, Président de la République, pose la première pierre de cette caserne.
Après la guerre de 1870, Troyes devient une ville de garnison, et y reçoit deux régiments d’artillerie de 1.300 hommes et 800 chevaux.
En 1887, on lui donne le nom du comte Pierre de Riel, maréchal de Beurnonville, aubois célèbre.
Pierre Riel naît en 1752 à Champignol-lez-Mondeville, près de Bar-sur-Aube. Il est petit-fils d'un charron et fils d'un cultivateur de l'Aube.
Le nom de Beurnonville apparaît en 1789, lorsque la commune de Champignol, fière du renom acquis par un de ses enfants, lui fait don du pâtis de Beurnonville.
Ses parents le destinent à l'état ecclésiastique, mais, par son goût pour l'état militaire, il est admis à 14 ans dans la gendarmerie, et s'inscrit comme sous-lieutenant, dans la compagnie des gendarmes de la reine.
En 1774, il s'engage au régiment colonial de l'ile de France, s'embarque dans l'escadre du bailli de Suffren, se signale dans les trois campagnes de l'Inde, est blessé deux fois dans des combats sur mer.
Pendant qu'il est à Saint-Denis de l'île Bourbon, il épouse en 1778,une riche veuve créole, Geneviève Gillot L'Étang. A la suite de démêlés avec le gouverneur qui le destitue, il doit rentrer en France. Sa femme refusant de le suivre, ils divorcent.
Il achète la charge de colonel lieutenant de la compagnie des Suisses du comte d'Artois en 1788, et en 1789, il est breveté colonel d'infanterie.
En 1790, il est commandant de la Garde Nationale son canton de Longchamp.
Maréchal de camp en 1792, il fait campagne à l'armée du Nord, participe à la prise de Menin et de Courtrai. Chargé de la défense du camp de Maulde, il résiste pendant plusieurs mois à des forces supérieures et Dumouriez le surnomme l'Ajax français.
Général en chef de l’armée de la Moselle , il se distingue aux batailles de Valmy, et de Jemmapes.
Commandant en chef de l'armée du Luxembourg et de Moselle, il s'empare d'Arlon.
Dumouriez fait arrêter Beurnonville qui est interné dans les cachots de l'armée autrichienne.
En 1793, Beurnonville est nommé par la Convention ministre de la Guerre un ci-devant qu'il avait connu aux colonies, en l'incorporant sur le champ dans son état-major et en lui donnant un uniforme. Ce malheureux marquis se promenait inconsciemment sous les galeries alors très fréquentées du Palais-Royal, comme s'il eut été dans les plantations de l'ile de France. "anecdote : souvent, sous ses fenêtres des sans-culottes hurlent. Plusieurs fois, il saute par dessus les murailles de son jardin et fait la patrouille à travers les rues menaçantes, pleines de fanatiques armés de piques. Il se sauve ainsi de la guillotine "
Beurnonville se montre favorable au coup d'Etat du 18 Fructidor et reçoit le commandement de l'Armée de Hollande, puis revient à Paris avec le titre d'inspecteur général.
Egalement favorable au Coup d'Etat du 18 brumaire, Bonaparte le nomme ministre plénipotentiaire à Berlin.
En 1795, il est attaché à l'armée de l'Intérieur, et adjoint au ministre de la Guerre.
Il est commandant en chef de l'armée du Nord, de Batavie, puis de Sambre-et-Meuse en 1796.
En 1802, il est ambassadeur à Berlin, puis à Madrid.
En 1803, il fait l'acquisition du château de Balincourt, et en 1805, il épouse Félicité-Louise-Julie-Constance de Durfort, fille du comte de Durfort, ancien ambassadeur de France à Venise.
En 1806, il est admis à la retraite, pourvu de la sénatorerie de Limoges, et en 1809, de la sénatorerie de Florence. .
En 1807, la ville de Troyes "s'agite comme pour fête : c'est l'ouverture de la session du collège électoral de l'Aube, Beurnonville, nommé par l'Empereur de l'Assemblée départementale, préside, et il prononce un discours qui fut imprimé !".
Il est comte d'Empire en 1808.
En 1812, il est chargé d'organiser les cohortes du 1er ban de la garde nationale dans la 21e division militaire.
Membre du gouvernement provisoire en 1814, il est conseiller d'État de Louis XVIII, Ministre d’Etat et Pair de France.
Proscrit pendant les Cent-jours, il suit Louis XVIII à Gand et est nommé au Conseil privé du gouvernement.
En 1816, le roi lui donne le bâton de Maréchal de France , puis en 1817, de Marquis.
A la retraite, Beurnonville est à Balaincourt et y cultive son domaine. Il visite les châteaux des environs où il est parfaitement accueilli. Il s’occupe particulièrement des vieux militaires blessés dans les guerres de la République et de l’Empire.
En 1820, il se rend à Paris pour offrir ses compliments à Louis XVIII sur la naissance du duc de Bordeaux, et reste dans son hôtel du faubourg Saint-Honoré. Ses titres de maréchal et pair de France, les relations de Mme de Beurnonville, une belle fortune, tout le fait rechercher par les salons les plus brillants et les plus distingués de la Restauration.
Il décède en 1821.
Il était grand dignitaire de la Franc-Maçonnerie.
Son nom a été jugé digne d'être gravé sur la face nord de l'Arc de Triomphe.
Le 25 octobre 1932, le Conseil municipal donne son nom au Boulevard longeant la caserne.
Le 11 novembre 1967, il dénomme cette rue et la nomme Boulevard du 1er Bataillon de Chasseurs à pied.
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