Le père d’Augustin African Stourm, Paul Nicolas (1755-1839), est Secrétaire des Commandements du Prince de Nassau-Siegen, puis est élu Président de la Chambre Criminelle de la Cour de Metz. Son fils Augustin African naît le 20 juillet 1797.
Après de solides études au Lycée Impérial de Metz, il s’oriente vers la magistrature. Il est nommé Substitut du Procureur à Epernay en 1819, et muté à Troyes en 1825, comme Substitut du roi. En 1828, il est admis à la Société d’Agriculture, Sciences, Arts et Belles Lettres de l’Aube, où il présente un Mémoire intitulé « De l’esprit d’association appliqué spécialement à la perforation des puits artésiens ». Il constitue une Compagnie de Commandite, mais l’entreprise est un échec.
En 1829, M. Stourm présente un rapport au nom d’une Commission, demandé par le Ministre du Commerce sur la législation des brevets d’invention. C’est lui qui est à l’origine de notre « Breveté S.G.D.G. », ayant demandé que le brevet soit assorti des mots « en gros caractères » : « Délivré sans examen et sans garantie ».
Les liens d’Augustin African Stourm avec Troyes se resserrent solidement lorsqu’il épouse le 25 février 1829, une jeune veuve troyenne, Aline Giraud qui, de son défunt mari, Emile Boromée Bazin, a eu une fille Emilie alors âgée de 3 ans.
Il est appelé à Paris comme Substitut au Tribunal de Première Instance. En 1831, il est destitué brutalement par le Garde des Sceaux, pour raison politique.
Il retourne au Barreau, et se présente à la Députation à Troyes, en 1831. Il échoue, mais est élu en 1837, avec 309 voix sur 469 votants, et est réélu en 1842, 1845 et 1848.
A la Chambre, il siège dans les rangs des Républicains. On est frappé, en lisant dans le « Moniteur universel » par sa connaissance détaillée des sujets traités, par son argumentation et son esprit novateur, qu’il s’agisse de questions juridiques, fiscales, sociales, économiques. Il fait une place de choix aux Chemins de Fer auxquels il s’intéressera toute sa vie. Il participe activement à la création de la ligne Troyes-Montereau. Il a le sens du réel, et il en donne la preuve en intervenant de tout son poids en 1844, pour faire voter la concession de la ligne de chemin de fer de Troyes à Montereau qu’il estime indispensable à l’avenir économique de Troyes. Une carte indiquant les emplacements projetés des stations porte la mention : « Adopté par l’Administrateur Délégué : Stourm ». L’inauguration a lieu le 6 avril 1848. Les 25 lieues du trajet sont parcourues en 3 heures. L’Evêque bénit la locomotive et fait un long discours. M. Stourm, dans un toast, salue la coopération du travail manuel et du travail de l’intelligence. En 1846, il est appelé pour siéger au premier Conseil d’Administration de la Compagnie des Chemins de Fer de Paris à Lyon. En 1864, il entre au Conseil d’Administration des Chemins de Fer de l’Ouest.
Il prend part également à la politique locale, se fait élire au Conseil Général de l’Aube, et y siège de 1839 à 1847.
Augustin African Stourm est Député de l’Aube lorsqu’éclate la Révolution de 1848. La Chambre est dissoute. Il faut élire au suffrage universel des Représentants du Peuple à l’Assemblée Nationale Constituante. Devenu le Citoyen Stourm, il se présente dans l’Aube, et est élu en avril. A l’Assemblée, il est élu Président du Comité des Travaux Publics. En 1849, il est élu au Conseil d’Etat. En 1852, Louis Napoléon Bonaparte le désigne comme nouveau Conseiller d’Etat, ce qui témoigne de la considération dont il jouit.
L’Empereur le nomme directeur général des Postes en 1853. En 1854, il réorganise les wagons postes, il développe le tri nocturne du courrier. En 1856, il propose une nouvelle « Instruction Générale sur le Service des Postes », charte de cette Administration, il impose des modèles officiels d'Almanachs des postes, ces calendriers que les facteurs ruraux ont l’habitude de vendre depuis le XVIIIe siècle, avant que l’administration des postes n’obtienne le monopole de leur fabrication. Lorsqu’il est nommé à la tête de la Poste, le timbre-poste doit être détaché des grandes feuilles à coups de ciseaux, c’est lui qui prévoit le « pointillage » qui permet le détachement facile. Tout au long de sa Direction Générale, il négocie des conventions postales avec plusieurs pays étrangers.
En 1860, il fait construire une grande maison à Bercenay-en-Othe (où ses descendants habitent toujours).
Il est élu sénateur en 1861. Napoléon III, après avis du Conseil d’Etat, estime que l’encyclique « Quanta Cura » du Pape Pie IX empiète sur l’autorité de l’Etat et en interdit la diffusion en France. Les « ultramontains » protestent si vigoureusement que l’affaire est évoquée devant le Sénat. C’est M. Stourm qui intervient « pour ramener l’apaisement et la pacification ». C’est un partisan convaincu de la liberté de conscience, mais respectueux de l’autorité spirituelle du Pape.
En 1864, il est promu grand-officier de la Légion d’honneur.
Augustin African Stourm décède d’une crise cardiaque le 9 décembre 1865. Il est inhumé à Bercenay-en-Othe.
Il a eu 2 enfants : une fille Pauline, morte jeune et en 1837, un fils René, futur Inspecteur des Finances, Professeur de Finances Publiques à l’Ecole Libre des Sciences Politiques et Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Sciences Morales et Politiques.
Une rue de Metz porte son nom.
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