C’est le 6 octobre 1873, à Bessy, dans le canton de Méry-sur-Seine, qu’est né Marie, Gabriel, Henri Legrand, fils de Phileas Legrand (1839-1923), instituteur, lui-même originaire de Prunay-Belleville.
La venue au monde de cet écrivain pédagogue dans une maison d’école a quelque chose de symbolique.
Vers 1881, lorsque l’enfant commence à aller en classe, son père est muté à Charmont-sous-Barbuise. Henri est instruit par son père dans la petite classe unique, puis à 17 ans, brevet élémentaire en poche, il entre à l’Ecole Normale d’Instituteurs de Troyes. Il redoutait les exercices physiques et le travail manuel, mais se montrait d’une supériorité incontestable au point de vue intellectuel.
Henri Legrand est successivement stagiaire à Lusigny puis à Troyes, de février à novembre 1894, où il part accomplir son service militaire de 8 mois.
Il est de nouveau instituteur stagiaire à Troyes en octobre 1895.
Ayant acquis le Certificat d’aptitude au professorat des E.N. et E.P.S. en octobre 1898, il peut enseigner de plein droit dans une Ecole normale. Il exerce au Cours complémentaire de Bar-sur-Seine jusque fin 1899.
Henri Legrand joignait la prestance physique à l’élégance verbale. Portant redingote et escarpins, assez distant, très droit, il avait le visage orné d’une fine barbe.
Il est affecté en janvier 1900 à l’Ecole normale de Blois.
En avril 1902, il épouse Jeanne Dimey, fille d’un officier de carrière.
En décembre 1903, il obtient un troisième certificat d’aptitude qui lui vaut de devenir inspecteur primaire.
Il commence alors à écrire sous le pseudonyme de Gabriel Maurière, et édite son premier ouvrage « Le Semeur », en 1904,
Sa fille Janine naît en 1906.
« Paris-Journal » accepte ses Echos et ses Contes.
En 1907, ayant atteint la 4° classe, il est nommé à Pithiviers. Il publie son second roman « M. Caillou, homme politique ».
Il édite « La Politique à Saint-Gengoult » en 1909
En avril 1910, Henri Legrand est pressenti pour être candidat député à Arcis-sur-Aube, sous l’étiquette radicale. Il est en tête des 4 candidats au 1er tour de scrutin, il y a ballotage, et il est battu au second tour. Il est de nouveau candidat 4 ans plus tard, la partie est serrée, mais il est battu par le député sortant.
Il édite « Les Terriens » en 1913.
En 1914, il publie un de ses meilleurs romans psychologiques : « Plus fort que l’Amour ».
La Grande Guerre éclate. Henri Legrand est mobilisé comme territorial, affecté à la cartoucherie de Vincennes, puis employé dans les convois automobiles à proximité du front des Flandres.
Il écrit son célèbre roman « Peau de Pêche » en 1918, « Au Burlingue » en 1919.
Après l’Armistice, il est nommé à Pontoise en 1919. C’est là qu’il conquiert la notoriété. En 1921 il publie « Pamphile et Pompon », et en 1922 « A la gloire de la Terre ». Ce dernier roman lui vaut le prix « Floréal ».
Son pseudonyme est formé à partir des 2 prénoms inversés : Gabriel Marie.
Est édité « Le Bel Âge » en 1924, « Te voir sourire » en 1925, « Te voir émue », « L’homme qui ne meurt pas » en 1926. Ce dernier ouvrage constitue un véhément réquisitoire contre la guerre.
En 1927, il est nommé dans le XVIII° arrondissement.
Il publie le charmant ouvrage (écrit en majeure partie 10 ans plus tôt) : « Galmurot ». C’est le nom de cette villa qui fut construite en 1921, à côté de Charmont-sous-Barbuise pour les vacances du fonctionnaire homme de lettres. Sa fille unique Janine s’était mariée avec André Vallat de Charmont.
En 1929, il publie « Aïno », reçoit le prix « Chauchard », et devient grand-père.
Grand travailleur, il publie encore un ouvrage : « Un mâle et son esclave », puis en publications posthumes « Les Sourdiaux » (1930).
Il s’était lié d’amitié avec les Académiciens Georges Duhamel et Maurice Genevois.
La présentation du film « Peau de Pêche » (roman qui constituait un grand succès de librairie) au Théâtre des Champs Elysées, le 19 janvier 1929, fut l’apothéose du romancier.
Il décède le 3 avril 1930, emporté par le diabète et par le surmenage. A Paris, une assistance nombreuse de personnalités des Lettres et de l’Enseignement lui rend les derniers hommages, avec les discours du Président de l’Université et du directeur de l’Enseignement primaire. Il est enterré dans le cimetière de Charmont-sous-Barbuise
Son épouse, « excellente dame dont la distinction frappait les visiteurs », décède en 1958, dans la villa de Charmont.
Il est décoré de la Légion d’Honneur en 1926.
La
municipalité de Charmont-sous-Barbuise donne le nom de Gabriel Maurière à une rue du bourg, et à sa Médiathèque
intercommunale.
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