De tous ceux qui passent rue Gautherin, combien pourraient dire qui était ce personnage illustre ?
Le 2 mars 1868, le Conseil municipal de Troyes donne à la rue Derne, le nom de rue Gautherin.
Pierre-Edme Gautherin, naît à Troyes, le 12 août 1771. Il est le fils d’Edme Gautherin maître-boulanger et de Marie-Jeanne Simon.
Il se marie lors de son séjour en Italie, avec Marie-Thérèse Doria Théodolina Antonie Dolora, originaire de Crémone où elle était née en 1776.
Ils ont 3 enfants, dont 1 fille qui épouse le général Husson qui commanda le département de l’Aube et dont il fut député en 1849 et sénateur en 1852.
Il fait engager 1 de ses fils à 15 ans, dans la Compagnie Écossaise de la Garde Royale.
Pierre-Edme Gautherin s’engage, à 18 ans, au Régiment de Neustrie. Au bout de 4 ans, il est caporal à la Légion des Allobroges, sergent quelques jours après. Trois mois plus tard, il passe lieutenant à pied de la Légion, 6 mois après, il est adjoint à l’adjudant général Montmeau, et 2 mois plus tard, aide de camp du général Carteaux. Il prend part à l’attaque des Gorges d’Ollioules puis au siège de Toulon. Un mois après, il est capitaine des Guides de l’Armée des Alpes. A 24 ans il est promu chef d’escadrons aux Hussards des Alpes, puis aux Hussards de la 1ère Armée d’Italie, division Bernadotte.
Fin 1798, il est à Rome. Il sert sous Soult au blocus de Gênes et est blessé à l’attaque du Monte-Cretto. Il part à la tête de 25 chasseurs, démonte une partie de l’arrière-garde de l’armée napolitaine qu’il fait prisonnière et s’empare de ses bagages. Le lendemain, il passe le Volturno à la nage, avec son détachement et arrive à sa destination avec la perte d’un seul homme, bien qu’il eut parcouru 30 lieues en pays insurgé.
Le jour de la prise de Naples, il attaque la porte de Capone avec une seule compagnie de Grenadiers et l’enlève avec deux pièces de canon qui la défendaient. Après ces 2 actions, lorsque la ville tombe aux mains des Français, il est promu adjudant-général, puis nommé au quartier général de Masséna.
A l’Armée d’Italie, il obtient de nombreux succès, entre autres au blocus de Sorivello, où, attaqué deux fois sur son poste avec des forces supérieures aux siennes, il repousse l’ennemi, fait 300 prisonniers et prend un camion chargé de munitions et attelé de ses chevaux.
En 1801, lors de la paix de Lunéville, il rentre en France, et reçoit la Légion d’Honneur.
En 1802, appartenant toujours à l’Etat-major général, le Préfet de l’Aube le nomme maire de la commune de Saint Martin-ès-Vigne, où il réside.
En 1806, il est colonel du 9° Hussards.
Il se distingue à Friedland en 1807, est blessé à la tête, et est nommé officier dans l’ordre de la Légion d’honneur.
Il est créé Baron de l’Empire en 1808.
Lors de la campagne contre l’Autriche en 1809, à Wagram, il enfonce deux carrés autrichiens et fait 1.600 prisonniers.
A 39 ans, il est nommé général de brigade.
En 1812 on le retrouve sous Grouchy à la Grande Armée. Pendant la campagne de Russie, grâce à son énergie et sa présence d’esprit, il préserve l’aile droite de Corps d’Armée du roi de Naples, du désastre qui atteignit la gauche lors de sa retraite.
Au cours de la campagne, l’Empereur le nomme verbalement au grade de général de division. Lors de la retraite de Moscou, il est fait prisonnier.
Rentré en France en 1814, sous la Restauration, il est fait chevalier de Saint-Louis.
Au retour de l’Ile d’Elbe, Napoléon le nomme Maréchal de camp des Corps de Cavalerie de l’Armée.
Il rencontre l’Empereur à Waterloo.
Nouvelle Restauration, il aide au rétablissement de l’ordre et du drapeau blanc dans l’Allier.
En 1818, il devient inspecteur général de cavalerie.
Il est promu commandeur de la Légion d’Honneur en 1822, et en 1833, grand officier.
Admis à la retraite en 1824, il demande à reprendre du service : "exempt d’infirmité, doué d’une constitution vigoureuse, possédant quelque expérience, fruit de nombreuses campagnes, 30 ans de services, 22 campagnes, 16 ans de grade de maréchal de camp ", et sollicite en récompense le grade et la retraite de lieutenant général.
En 1825, il obtient le grade de lieutenant général, mais dans l’honorariat.
Le gouvernement du roi Louis-Philippe le remet en activité en 1831, mais en qualité de maréchal de camp, et lui donne en 1832 le commandement du département de l’Aube.
A sa retraite en 1833, il prend la tête de la garde nationale à Troyes jusqu’en 1848.
Lors de son décès, le 19 mars 1851, à 4 h 30, à Saint-Martin-ès-Vignes, un deuil publique est déclaré.
Chose curieuse, à 200 km. de là, ce même jour, à 5 h, décède à Saint-Denis (Seine) son épouse Marie-Thérèse Doria Théodolina Antonie Dolora. Elle resta donc veuve ½ heure.
Le nom du général Gautherin est inscrit au côté Est de l’Arc de Triomphe de l’Etoile.
Voici quelques témoignages sur le baron: " Gautherin résume en lui le type le plus complet du soldat de fortune : peu d'instruction mais de l'à-propos, de la bravoure qui allait jusqu'à la témérité et de la réussite...", et : " De simple soldat, le général Gautherin parvient, par sa valeur, au rang de lieutenant-général. Il conquit tous ses grades à la pointe de son épée. Brave, simple et modeste, le général n'oublia jamais, malgré son titre de baron de l'Empire, l'humilité de son origine. Il aimait rappeler sa jeunesse et son premier métier...".
Je pense que je me devais de faire connaître la personnalité de notre concitoyen.
Le Musée de Troyes possède une épée qui a été offerte par la ville de Troyes au Général Gautherin. Elle fut donnée au Général Husson (colonel de la Garde Nationale de Troyes), et donnée au Musée par les légataires du Général Husson en 1848. Elle est à fusée d'écaille, garde en cuivre doré découpée à jours représentant au recto, la République. Fourreau orné d'attributs du travail. (Un grand merci à la Directrice des Musées, mon amie Chantal Rouquet, pour l'information et les photos).
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