Aubois très célèbres



Henri Benjamin



 

Henri Benjamin naît à Nogent-sur-Seine, le 4 février 1850. C’est le fils de Louis Auguste Benjamin, domicilié faubourg de Troyes, où il exerce, comme son propre père, la profession de vétérinaire.

 

Le jeune Henri quitte très tôt Nogent-sur-Seine pour suivre sa famille à Paris où son père vient d’être nommé vétérinaire auprès de la Compagnie des omnibus. En effet, à cette époque, les omnibus parisiens ne sont pas encore tractés par des chevaux-vapeurs, mais tirés par un attelage de mammifères quadrupèdes dont il importe de surveiller la condition physique. Henri Benjamin entre donc au Lycée Saint-Louis où il fait d’excellentes études et obtient son Baccalauréat-es-sciences à 18 ans.

 

Comme il est trop jeune pour suivre les cours de l’Ecole nationale vétérinaire d’Alfort, son père l’envoie, durant une année, à Londres parfaire ses connaissances générales et se perfectionner dans la langue anglaise.

 

Lorsqu’il revient à Paris, il se présente au concours d’entrée de l’Ecole d’Alfort où il échoue, déclenchant la colère de son père qui, à l’annonce de l’échec, lui déclare : « Monsieur, vous avez déshonoré notre nom, vous pouvez vous retirer ».

 

La défection, de deux candidats permet néanmoins au jeune homme de suivre, durant quatre ans, les cours de l’Ecole nationale. Elève studieux et brillant, il obtient son diplôme de docteur vétérinaire en 1872, après avoir reçu un 1er prix en seconde année, un 2° accessit en quatrième et être classé second de sa profession. Les études terminées, Henri Benjamin entre comme praticien dans la clinique vétérinaire du 3° arrondissement, rue de Normandie, dirigée par le célèbre Barry dont il épousera la fille.

 

A l’âge de 25 ans, il remplace son beau-père au poste de directeur de l’établissement. Pendant 40 années, il y consacre le meilleur de lui-même, le modernise et porte sa renommée bien au-delà des limites de l’arrondissement.

 

Henri Benjamin exerce son métier avec une compétence et un savoir-faire très appréciés de la nombreuse clientèle qui afflue à sa clinique. Il acquiert très vite une grande notoriété et s’impose rapidement comme l’un des maîtres de la médecine vétérinaire. Sa réputation de praticien et de chirurgien habile l’amènent à donner ses soins à des animaux rares et de haute valeur commerciale.

 

Ami d’Edmond Nocart (élève de Pasteur qui réalise d’importantes découvertes sur le tétanos, la fièvre aphteuse, les microbes de la péri pneumonie bovine), sa valeur professionnelle est reconnue autant par ses pairs que par ses clients.

 

« Sa distinction naturelle, son savoir-vivre, sa vive intelligence, sa culture générale étendue, le charme de sa conversation, la précision et la pondération de ses jugements, la droiture de son caractère lui attirent la sympathie de ses confrères parmi lesquels il noue de fortes et durables amitiés ».

 

Doué d’une remarquable acuité d’observation et d’un esprit critique très précis, ce fils et petit-fils de vétérinaire se double d’un homme de recherches. Très attentif aux progrès scientifiques réalisés dans sa discipline professionnelle et convaincu de l’intérêt des techniques nouvelles suscitées par les découvertes de Pasteur sur la microbiologie, non seulement il en applique les principes dans l’exercice quotidien de son métier, mais il se livre lui-même à des études très poussées dans le domaine clinique comme dans celui de l’anatomie ou de la pathologie animale.

 

Travailleur infatigable, il déploie une activité scientifique considérable ainsi qu’en témoignent ses nombreuses communications à la Société centrale de médecine vétérinaire dont il fut durant 43 ans, un collaborateur assidu. Leur lecture nous convainc de la rigueur de son esprit comme de la qualité de son style et de la contribution enrichissante qu’il apporte à l’étude des problèmes alors posés pas sa profession.

 

De même que son ami Nocart a démontré la propagation de la tuberculose à l’homme par le lait ou la chair des bovidés atteints, Henri Benjamin attire l’attention du monde savant sur la possibilité d'une transmission directe de la tuberculose de l’homme au chien. Pour illustrer le bien-fondé de sa thèse, il publie même une étude, très brillante, relatant un cas de contamination soumis à un rigoureux contrôle bactérioscopique avec inoculation expérimentale positive faite à un cobaye.

 

Sa curiosité d’esprit le porte à étudier un nombre très important de sujets qui font également l’objet de communications tant à la Société centrale de médecine qu’aux Archives générales de la médecine  ou au Recueil de médecine vétérinaire.   

 

Henri Benjamin intervient toujours à propos lorsqu’il s’agit de sauvegarder comme améliorer la santé des animaux. Ainsi, dénonce-t-il l’insuffisance du service sanitaire vétérinaire français, particulièrement manifeste en province, lorsqu’une grave épidémie décime en 1900, le cheptel français. Non seulement il met en évidence son manque d’unité, de coopération et d’efficacité, mais il en propose la réorganisation sur des bases claires, judicieuses et bien structurées. « Sa curiosité d’esprit, la précision de son diagnostic, sa haute conception du devoir professionnel, sa droiture, son impartialité, le classent très jeune parmi les personnalités les plus éminentes de la médecine vétérinaire ».

 

Henri Benjamin fut juge-arbitre auprès du Tribunal de Commerce de la Seine, Expert auprès du Tribunal civil et de la Justice de Paix, attaché à plusieurs compagnies d’assurances, et notamment de la Prévoyance…

 

Très apprécié de ses collègues, il préside plusieurs fois l’Association confraternelle des Vétérinaires de Paris, dont il était un des membres fondateurs.

 

Il appartenait en outre à de nombreuses sociétés savantes…

 

Il entre à l’Académie des Sciences

 

Il décède le 14 mars 1919, Chevalier de la Légion d’honneur.

 

Il était important de rappeler à la mémoire des Nogentais le souvenir de l’un de ses enfants qui illustra sa profession par un dévouement et un talent exemplaires, et de lui rendre ce tardif hommage.

 

 

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