La pragmatique sanction vient d’être abolie en France pour les élections, le concordat de Léon X et de François 1er est reçu malgré les réclamations du clergé, des parlements et des universités.
Pour donner un successeur à Jacques Raguier dans l’évêché de Troyes, le chapitre de la cathédrale envoie deux députés au roi pour lui demander la permission de procéder à une élection. Mais le prince, dès le 22 novembre 1517 écrit au chapitre qu’il a prié le pape Léon X de pourvoir à l’évêché de Troyes, Guillaume Parvi, de l’ordre des Frères Prêcheurs, docteur en théologie, son conseiller et son confesseur, homme savant et vertueux, qu’il prie les chanoines de le recevoir et de ne lui donner aucun compétiteur. Après la lecture de cette lettre, le chapitre " presse les députés, mais leur voyage fut inutile : ils rapportèrent seulement une lettre du roi qui déclara de nouveau avoir nommé Guillaume Parvi ".
Malgré ces ordres, le chapitre se dispose à faire une élection pour laquelle il fixe le jour au 14 février 1518. Mais, tandis que le temps passe, Parvi reçoit de Rome les bulles. Alors le roi envoie des commissaires pour intimer au chapitre cette promotion et les inviter amicalement à se désister de leur élection projetée. Les chanoines obéissent enfin, et font le plus grand éloge de leur nouveau prélat, dans leur acte capitulaire.
Le roi leur en témoigne sa satisfaction " et leur mande que le nouvel évêque ne pourra prendre possession personnelle, qu’il le retenait auprès de lui pour prêcher le carême, et qu’ils eussent à mettre ses procureurs en pleine et entière possession de l’évêché ".
Parvi naît à Montvilliers près du Havre vers 1470. Il prend l’habit de saint Dominique et fait profession dans la maison des Jacobins de Rouen. Il est docteur en Sorbonne en 1502. Très bon helléniste, il cultive les lettres, et est en liaison avec un grand nombre de savants. Il fait venir Erasme à la cour du roi. Ce dominicain est très célèbre par ses sermons.
En 1509, Parvi est confesseur et chapelain du roi Louis XII, de qui il est très estimé. Il assiste la reine Anne de Bretagne dans ses derniers instants, et fait jusqu’à trois fois son oraison funèbre : à Blois où elle est morte, à Notre-Dame de Paris et à Saint-Denis où elle est inhumée. Il devient chapelain de François 1er.
Il fait aussi l’oraison funèbre de Louis XII, décédé le 1er janvier 1515.
En 1518, il est l’auteur du premier inventaire de la bibliothèque du roi, devenue ensuite la Bibliothèque Nationale.
Le prélat fait son entrée solennelle à Troyes en mars 1519, avec toutes les cérémonies accoutumées. Il remplit ses devoirs avec une édification qui le rend cher à son clergé, et le fait aimer et estimer de tout son peuple.
Il s’applique, à faire un bon choix des ecclésiastiques pour emplir les cures.
Il visite souvent ses ouailles, et veille sur la doctrine et sur les mœurs avec d’autant plus d’attention que le luthéranisme commence à faire des progrès en France et menace d’infester le diocèse de Troyes.
Il établit en communauté les filles repentantes, et les met en possession de l’Hôpital de Saint-Abraham, et " fournit son église cathédrale d’ornements précieux et de plusieurs décorations ".
En 1521, l’évêque de Troyes reçoit dans sa ville épiscopale, le roi François 1er et la reine. A sa demande, le roi établit une foire pour récompenser les habitants " de leur bonne loyauté et fidélité ".
Cependant, le diocèse de Troyes commence à être infesté de la nouvelle doctrine de Luther dont les livres se répandent énormément. Le zèle de Parvi se ranime : il envoie à tous ses curés une instruction pastorale " pour les exhorter à veiller sur leurs ouailles et à leur ôter les livres qui contiennent les erreurs du luthéranisme... Ces erreurs se dissipèrent et le diocèse en fut préservé ".
En 1525, il fait imprimer un missel pour tout son diocèse.
Il siège ensuite 9 ans à Senlis, où il compose un recueil de tous les sentiments des docteurs de son ordre pour prouver et établir la souveraineté du roi.
Il décède en 1536.
Homme de lettres, Guillaume Parvi est l’auteur de nombreux ouvrages, un total de 1.324 titres. Il traduit pour Marguerite de Valois " Les Heures en langue française… ".
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