Lucien Morel, poète, auteur dramatique, historien local, conservateur de la Bibliothèque municipale de Troyes, naît à Troyes, rue Colbert, le 7 février 1868.
Il est issu d’une famille de petite bourgeoisie. Son père tenait une maison d’apprêt, et était natif de Saint-Thibault. Sa famille maternelle venait de Pars-les-Romilly. Un de ses ancêtres avait été un soldat de l’Empereur.
Lucien Morel fait de brillantes études au Collège Saint Bernard de Troyes jusqu’en 1886, où, en toutes matières, sauf les mathématiques, il s’inscrivait « comme un fort en thème ». Il y rencontre des camarades comme Camille Matignon de l’Académie des Sciences.
Dans le « Petit Républicain » du 9 février 1893, « Babylas », pseudonyme du jeune Lucien Morel, consacre son premier article à recommander les auteurs locaux.
Le jeune homme est alors intégré à l’équipe journalistique.
« Babylas » ne persista pas, il devint « Kif-Kif », et on le retrouve dans « L’Almanach du Petit Républicain ».
A l’abri de ce pseudonyme, Lucien Morel se livrait à toutes sortes de fantaisies lyriques, fort spirituelles. Pour sacrifier au courant de l’époque, le jeune littérateur écrivait des contes et des nouvelles, principalement dans les scènes locales. Ces productions ont été réunies en 1900, sous le titre « Contes Brefs », avec une préface de Henri Chantavoine (homme de lettres et poète), ce qui était une consécration.
En dehors de ses amis du journal, il se lie d’amitié avec Aristide Estienne, ancien élève de la rue Champeaux, vigneron à Landreville et compagnon du « gai savoir ». Tous deux travaillaient avec émulation, ils échangeaient constamment leurs productions.
Lucien Morel, entre en février 1888 à la Bibliothèque de Troyes, et en mars 1906 le maire de Troyes Louis-Joseph Mony le nomme Conservateur.
Il obtient un beau succès dramatique, quant à 26 ans, il fait jouer sur la scène de Troyes, un drame écrit sur la Campagne de France : « Napoléon à Troyes ».
Une grande amitié influença profondément Lucien Morel. C’est celle de François Coppée (poète, dramaturge et romancier), avec lequel il passait ses vacances à Aix-les-Bains. Le 11 novembre 1918, dans l’allégresse de la Victoire, il écrit un sonnet pour lui dédier ces heures inoubliables.
Lucien Morel était le critique attitré de la « Tribune de l’Aube », qui succédait au « Petit Républicain ».
En 1904, parait les « Sonnets du Critique », son second volume de vers qui se nomme « Musée intime ». Ce ne sont pas des rimes banales, mais de larges morceaux « aux strophes animées d’un souffle puissant ». Il a particulièrement cultivé la ballade : « Telle qu’elle est, j’aime ma vieille ville », « Ballade en l’honneur des Poètes Champenois »…
Il devient Lucien Morel-Payen, accolant ainsi le patronyme de son père à celui de sa mère.
L’entre deux guerres est la période la plus féconde de sa vie.
A partir de 1916, le Bibliothécaire devait incorporer à son fonds déjà si copieux, les 45.000 volumes du fonds Des Guerrois, ce vieux poète troyen.
Nombre de ses recherches sur les problèmes locaux se retrouveront dans les « Mémoires de la Société Académique » et dans « L’annuaire de l’Aube ». Citons « La Garde Nationale à Troyes », « La Capitalité de la Champagne », « Le Cavalier Bernin est-il venu à Troyes ? » (Voir ce chapitre), « Un voyage au château de Barberey », « Les Reitres dans la champagne méridionale », « L’affiche de Procope martyr »…
Mais la grande œuvre de sa vie est la description de Troyes, rue par rue, monument par monument.
En 1929 parait son travail magistral « Troyes et l’Aube ». Nombre d’églises de campagne sont décrites.
Lucien Morel-Payen a un autre travail d’envergure, qu’il considère comme sa thèse : « Les plus beaux manuscrits et les plus belles reliures de la Bibliothèque de Troyes », paru en 1935.
On ne peut séparer les 2 noms de Lucien Morel-Payen, bibliothécaire, et de Louis Morin, bibliothécaire adjoint.
Après avoir étudié notre galerie de grands hommes et voué une sincère affection à Passerat, Boursault, Amadis Jamyn… il lui resta une admiration indéracinable : celle de Pierre-Jean Grosley. Il écrit alors une vie romancée de ce fin Champenois.
Lucien Morel-Payen collabora à « l’Almanach de la Tribune de l’Aube » de 1930 à 1939.
Il a aussi écrit sous le pseudonyme de Jehan Tricasse, et de « Celuni Remol », anagramme de son nom.
Lucien Morel-Payen était aussi très dévoué envers la Croix Rouge, où il se rendait presque chaque jour, en tant que secrétaire. Il apporta aussi beaucoup aux plus déshérités de tous les malheureux, les aveugles, il fut pendant 12 ans président de l’association Valentin Hauy.
Il participait également aux conférences de Saint-Vincent de Paul, qui secourent discrètement, tant de malheureux. Il s’occupait aussi du sort des « Enfants Assistés ».
Il mena une vie de vieux garçon, mais au début de sa retraite, il contracta une union avec Mlle Louise Maletête, qui lui fut très dévouée. Cette union dura 15 ans.
A sa mort, le 12 décembre 1950, notre poète Troyen était président du Syndicat d’Initiative. Il était le guide rêvé pour accompagner les visiteurs dans les méandres du vieux Troyes.
Lors de son décès, Jean Bruley, directeur de l’Est-Eclair, lui rendant hommage écrivait : «…Des hommes comme Lucien Morel-Payen sont rares. Il est de ceux qui en ces 50 dernières années, ont le plus honoré notre département…».
Il a sa rue à Troyes depuis le 14 décembre 1954.
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