André Romand naît à Troyes le 23 avril 1889, rue Emile Zola, où son père est marchand de chaussures.
Après des études au Lycée de Troyes, il part à Paris suivre les cours des Arts Décoratifs, puis, ses 3 années accomplies, ceux de l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris.
A 18 ans, Romand est reçu aux « Artistes Français », section décoration, puis ses œuvres de paysagistes sont bientôt accueillies à la section de peinture.
Pendant la guerre 1914-18, Romand est mobilisé dans l’infanterie, et sera blessé à Verdun. Il n’en interrompt pas pour autant ses études : une boîte d’aquarelle l’accompagne, et ce sont des scènes de tranchées fort suggestives qu’il réalise.
Après l’Armistice, Romand se fixe en 1921, à Rosnay-l’Hôpital. Ses modèles sont alors les pêcheurs, chasseurs, bocages, rivière… lui-même pêche et chasse. Ce sont donc ses tableaux de chasse et de pêche qui lui fournissent les éléments pour d’autres tableaux : des centaines de natures mortes expressives, se retrouvent dans son atelier.
L’une de ses premières expositions a lieu en 1927, chez MM. Collet Frères, décorateurs rue Thiers à Troyes, où ses peintures sont très appréciées. L’originalité de l’artiste consiste à utiliser aussi bien le couteau que la brosse, selon le sujet.
Jusqu’à la guerre de 1939, sa remorque camping le conduit à travers la France, la Belgique, la Suisse. Pendant la période 1940-44, l’artiste continue à peindre, et ses toiles sont remarquées par l’occupant. Il est appelé à décorer le mess de Mailly-le-Camp. Il accepte, à la condition de ne représenter que des sites de France, et de peindre à même les murs, afin d’éviter l’enlèvement outre Rhin !
Après 1945, notre peintre reprend sa vie féconde et vagabonde. Pratiquant toujours le camping, il parcourt la Savoie, l’Auvergne, la Côte basque, la Méditerranée, la Bretagne, la Forêt Noire, l’Espagne. Romand apporte le meilleur de lui-même dans les paysages de notre Champagne, principalement l’eau, la Seine, la Voire, la pluie , la neige, le soleil, les inondations, les sols gelés...
Des industriels Troyens, au goût averti, font alors appel à lui, pour fixer les scènes typiques de notre grande activité : ateliers de bonneterie, métiers, salles de bobinage, de couture, de confection, de teinture…
Dans la presse écrite, son art reçoit une certaine reconnaissance. Le Monde écrit le 8 janvier 1954 :« André Romand est un peintre classique. Sa maîtrise sait faire apparaître la lumière comme par enchantement ».
« Arts » écrit le 14 janvier 1954 :« Ses toiles respirent la fraîcheur du paysage ».
Le « New York Herald Tribune écrit : « Comme paysagiste, il a peu d’égaux parmi ses contemporains ».
La ville de Paris acquiert plusieurs de ses œuvres.
Son petit fils Sylvain Romand, photographe à Sainte-Savine, a retrouvé dans un grenier plus de 200 aquarelles réalisées par son Grand-Père, sur le front pendant la guerre 14/18, où l’artiste raconte l’histoire des poilus. Il m'en montre quelques exemplaires, et subjugué, je lui propose d'en faire une exposition, et de parler de son père dans les journaux locaux. Je vous les ferai admirer lors d’une exposition dans le hall des Arcades, à l’occasion du centième anniversaire de la grande guerre.
N’oublions pas de mentionner que nous devons à cet artiste quelques belles sculptures sur bois.
André Romand décède à Troyes en 1982, et est inhumé au cimetière de Rosnay-l’Hôpital.
La Ville de Troyes donne son nom à une rue nouvelle, en 2009.
Anecdote : Romand a du caraxtère. Il le prouve dès son entrée aux Beaux-Arts de la capitale où, refusant de se soumettre à la tradition qui veut que chaque nouveau se présente en la tenue du père Adam, il n'hésite pas à oposer un veto formel à cette déplorable coutume et à engager un combat à coups de poings, de chevalets, avec " un ancien ", costaud et rompu aux exigences de la bagarre. Les horions s'échangent, Romand s'esquive, feinte, revient, s'éclipse, repasse à l'attaque et vainqueur autant effectif que moral de cette lutte acharnée, il conquiert une sympathie respectueuse qui lui évite d'être le larbin, le commissionnaire obligatoire de ceux qui, avec lui, sont dans l'atelier de son Patron.
En tant que Président de L'Association Michel Voix j'organise aux Arcades, du 31 mars au 9 mai 2014, une exposition des aquarelles d'André Romand réalisées lors de la guerre 1914-1918, qui a obtenu un très grand succès, avec de nombreuses et élogieuses remarques sur le Livre d'or.
Publié le 30/03/2014
Par l'est éclair
Dès l’automne 1914, avec l’autorisation de l’état-major, le directeur du musée des Armées, le général Niox, accrédite des artistes pour des « missions aux armées ». Ce sont des hommes dégagés de toute obligation militaire. Ils doivent « rendre compte de la guerre ». En contrepartie, l’État leur achète au moins une œuvre peinte sur le front. En 1915, le sous-secrétariat des Beaux-Arts et le ministère de la Guerre reprennent la main sur l’opération. En 1917, 21 missions sont organisées qui mobilisent plus de 150 artistes. Parmi eux, Félix Valloton ou Pierre Bonnard. Parallèlement, des expositions de peintres mobilisés ont lieu très tôt à l’arrière. Troyes organise en mai 1916 l’exposition « Œuvres d’artistes mobilisés ». L’armée reprendra là encore la main avec ses « Salons des Armées » dès juillet 1916.
Source : « Les missions des artistes aux armées en 1917 », François Robichon, 1998.
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