Eugène Piat

Le Musée des Arts Décoratifs de Troyes a été inauguré le 31 mai 1894.

 

         Ce sont le fruit de 50 années de recherches et de travail.

 

         Frédéric-Eugène Piat est né à Montfey (près d’Ervy-le-Châtel), le 2 juin 1827.

 

         A 12 ans, il entre en apprentissage chez un peintre en équipages. Son beau-frère Froment, sculpteur ornemaniste (artiste ou artisan concevant ou réalisant une ornementation, des ornements), le fait entrer dans l’atelier Martin, qui travaillait pour les fabricants de bronze.

 

         Il passa ensuite chez Hugues Protat, où il se révéla doué et inspiré par l’art décoratif.

 

         A 30 ans, Eugène Piat était déjà célèbre. Les revues d’art en parlaient avec éloge et les grands fabricants de bronze se disputaient ses modèles.

 

         On lui commanda pour l’Exposition de Londres de 1862, une cheminée monumentale en style néo-grec.

 

         L’Exposition de 1867 fut pour lui un véritable triomphe.

 

         En 1873, Adolphe Thiers, Président de la République, le décora chevalier de la Légion d’honneur.

 

         Son apogée fut l’Exposition de 1878, où il montra entre autre une horloge de 2,50 m, en marbre bleu turquin, très originale.

 

         Dès 1871, il est élu conseiller municipal de Paris.

 

         Il décède le 29 juillet 1903.

 

         Lors de son décès, M. Gustave Huot, Président de la Société Académique de l’Aube, prononça ces paroles lors de la séance du 21 août 1903 : « Une des plus brillantes illustrations artistiques de notre département nous est enlevée…

 

         La Société Académique de l’Aube perd en lui un de ses Membres les plus éminents, et en même temps le fondateur du Musée des Arts décoratifs de Troyes et le généreux donateur de la plus grande partie des chefs-d’œuvre qui remplissent les salles de ce Musée…

 

         Pour pouvoir donner libre carrière à sa féconde imagination, il créée un atelier de modelage et de sculpture, et il doit être considéré comme un des premiers rénovateurs dans l’art de la décoration…

 

         Il fait preuve dans ses œuvres d’une science et dune finesse d’exécution qui n’ont jamais été dépassées… Par d’heureuses combinaisons des tons du marbre et du bronze polychrome, il obtient des contrastes qui se fondent dans un harmonieux ensemble et mettent en valeur les parties principales de ses compositions. Il est bien le continuateur des grands artistes de la Renaissance et de la glorieuse Ecole champenoise qui élevèrent si haut l’art de la décoration des palais et des monuments religieux…

 

         Les nombreux succès qu’il obtint aux expositions universelles de Londres, de Vienne, de Paris, achevèrent de consacrer son talent. Il est nommé membre du Jury à l’Exposition de Paris, en 1889…

 

         C’est à la noblesse de ses sentiments qu’est due la fondation du Musée Piat.

 

         Nous nous rappelons tous avec quelle activité juvénile notre Collègue s’occupait d’organiser les belles collections que nous lui devons. Il n’était jamais si heureux que lorsqu’il pouvait les enrichir de nouveaux dons, presque tous dus à son génie. Pourquoi faut-il qu’il ait été privé de la joie suprême de voir la réalisation de l’un de ses vœux les plus chers, la création à Troyes de cours publics d’art décoratif ?... ».  

 

         Sa maîtrise des grands styles historiques, l’originalité de ses créations ainsi que le nombre conséquent de modèles réalisés et présentés lors de neuf Expositions universelles de 1855 à 1900, lui valent, à la fin de sa carrière, le surnom de « Roi du bronze » et une renommée nationale et internationale dans cette industrie.

 

         Le Musée des Beaux-Arts de Troyes dispose aujourd’hui de la plus importante collection publique française consacrée à cet artiste.

 

         En 1900, il obtient la rosette de la Légion d’honneur.

 

         Le Conseil municipal donne le nom d’Eugène Piat à une rue de Troyes.