Les Gouault sont une famille du plus grand commerce troyen pendant 4 siècles, où le nom a été longtemps porté par une de ces lignées de commerçants et d’industriels qui ont fait la prospérité de Troyes, capitale de la Champagne.
Celle-ci le tenait d’un ancêtre qui avait eu pour saint patron à son baptême saint Gouault, alias saint Gaud.
Voilà près de 400 ans que Jean Gouault laissa une part de sa fortune aux pauvres de Troyes, en stipulant pour les siens des libéralités dont l’effet, continué jusqu’à nos jours, a sauvé son nom de l’oubli.
Plus récemment, la dramatique affaire Gouault (voir ce chapitre) est venue, au moment où ce nom s’éteignait, le fixer définitivement dans la mémoire des habitants de notre ville en l’associant aux souvenirs tragiques de 1814.
Les Gouault apparaissent à Troyes à la fin du XV° siècle. On y trouve à cette époque, 3 personnages de ce nom : Guillaume, Jacquinot qui, en 1398 prend à bail de l’évêque de Troyes, la prévôté de Pouan, et Jean, clerc et maître d’hôtel de l’évêque, puis chanoine de Saint-Pierre, Grand-chambrier et Cellerier (religieux chargé de l’approvisionnement du cellier, lieux où l’on conserve les provisions) du Chapitre.
I) Guillaume Gouault, qualifié d’écuyer, est garde et chancelier des foires de Champagne et de Brie, depuis 1404, jusqu’à sa mort. Il épouse Isabelle, nièce de l’évêque de Troyes, Etienne de Givry (1395-1426. Voir le chapitre). En 1396, il est chargé de l’administration de la maison de l’évêque comme maître d’hôtel, et en 1404, est qualifié de « nepveu de mondict seigneur ».
Un de ses fils, Nicolas Gouault, en 1492, est lieutenant du bailli de Troyes. Deux de ses fils, Guillaume et Nicolas sont les gendres de Nicolas Michelet, qui, depuis 1487, exploitait les moulins à papier de Vanne, appartenant au Chapitre de la Cathédrale.
II) Nicolas Gouault, lieutenant du bailli de Troyes eut 2 fils, Lupien et Jacques Gouault, tanneurs qui exploitaient les moulins à papier.
Il eut 2 enfants :
a) Guillaume Gouault (voir ci-dessous),
b) Nicolas Gouault marié à Nicole Michelet.
01) Guillaume, enfant de Nicolas eut 7 enfants :
a) Jehan Gouault (que nous verrons plus bas),
b) Pierre Gouault, marchand tanneur, « noble homme ». Il épousa Catherine Daubeterre, et eut comme enfants : Pierre (03-1542), Anne (10-1543), Bonaventure (04-1545), et Isabeau, mariée à Loys des Gairois,
c) Louis Gouault, marchand tanneur, « honorable homme », qui épouse Louise Vestier dont leurs enfants sont : Pierre (05-1540), Guillaume (06-1543), Catherine (09-1544), Louis, dit « le jeune », marié à Isabeau Vauthrin, et lui-même père de Louise (12-1561), Madeleine (02-1563) plus tard femme de Jacques Bouillerot, Louis (04-1572), Louise (09-1574), Louis (01-1577),
d) Sébastien Gauault, « noble homme », qui eut pour enfant Jean (10-1544), Catherine (10-1546) , Pierre (03-1553), François, Loys (05-1562), Pierre (10-1567), Louise (09-1569),
e) Guillaume Gouault, ayant pour enfant Toinette (09-1553), Jacques (02-155), Catherine, Antoinette,
f) Claude Gouault, fille,
g) Marie Gouault
IV) Jehan Gouault, Marchand tanneur, propriétaire des moulins de Vanne, fabricant de papier sous sa marque (voir cliché ci-dessous). Il eut pour enfants :
a) Jean Gouault (voir ci-dessous),
b) Louis Gouault,
c) Sébastien Gouault, dit l’aîné « noble homme et bourgeois de Troyes », marchand papetier,
d) Guillaume Gouault,
e) Catherine Gouault.
Jean Gouault, qui forme le cinquième degré de la filiation, « noble homme et bourgeois de Troyes, fut un des plus importants négociants de Troyes au XVI° siècle.
En 1550, Lupien et son épouse Anne Dautruy exploitent le Moulin du Roi. Lignée de Lupien : Jacquette Gouault (09-1545) qui épouse Jean Prévost, Catherine Gouault, mariée à Henri Camusat, Geneviève Gouault, mariée à Claude Vauterin, Thiennette Gouault (09-1557), épouse de Joseph Lhermitte, Pierre Gouault (05-1560) tanneur, Lupien Gouault tanneur, Marie Gouault épouse de Nicolas Malot, et Jacques Gouault (09-1565).
Le frère de Lupien, Jacques Gouault, « noble homme et bourgeois de Troyes » épouse Gillette Michelin, en 1586. Il eut pour enfants : Pierre (05-1561), marié à Françoise Chevillard, Jehan (09-1562), Guillaume (03-1564), marié à Anne Parmentier, Catherine (02-1566), Jacques (09-1567), Mathie (05-1571), Hélène (05-1573).
4) Jehan Gouault, marchand tanneur ayant pour enfants :
a) Jean Gouault,
b) Louis Gouault,
c) Sébastien Gouault,
d) Guillaume Gouault,
e) Catherine Gouault
a) Jean Gouault, « noble homme et bourgeois de Troyes » fut un des plus importants négociants de Troyes au XVI° siècle. Il fut procureur syndic de la juridiction consulaire de 1582 à 1585. Fils de Tanneur, il devint un riche fabricant et négociant en papier. Il contacta successivement 3 mariages : en février 1569 avec Marie Riboteau qui mourut après la naissance de son 3° enfant, le second avec Anne Bourgeois, le troisième en décembre 1598, avec Marguerite Le Marguenat. Comme les marchands du Moyen Âge, il ne s’occupe pas d’un négoce spécial, « il est à la fois industriel et commerçant, en tant qu’industriel il fabrique du papier (propriétaire de plusieurs moulins à papier), comme négociant, il vend des étoffes, de la mercerie, de l’épicerie, des tableaux, voire même des livres ». Les produits de ses usines se reconnaissent aux filigranes qui portent sa marque (voir ci-dessous planche
1), dont une grappe de raisin « Gouault ». Fabrique et négoce enrichirent ce grand marchand, dont la fortune comprenait des maisons à Troyes, une à Paris, un jardin à Croncels, des vignes à Bourguignons, Lescherelle et Bouilly, une ferme à Messon, des terres à Ossey, à Villeneuve, au Châtelot, à Périgny, des vaches, un grand cheval… Ses correspondants lui doivent des sommes considérables et il a en outre dans Troyes de nombreux débiteurs, surtout chez les marchands papetiers, mais aussi chez des bourgeois, des prêtres et des magistrats. C’était donc un « opulent personnage » que Jean Gouault et, lorsqu’il mourut, il put laisser une bonne part de ses biens aux pauvres, sans que sa famille en ait pâti. Il décède le 23 janvier 1603 et est inhumé devant la Belle Croix (voir ce chapitre), au cimetière de Notre-Dame-aux-Nonnains.
De ses 3 mariages, Jean Gault eut au moins 8 enfants :
a) Jean (voir plus loin) en 08-1574,
b) Marie en 05-1576,
c) Sébastien (voir plus loin b1),
d) Antoinette 01-1582,
e) Geneviève 09-1586,
f) Antoine (voir plus loin). Du second lit
g) Joachim, 07-1596, du 3° lit :
h) Gilles (voir plus loin).
Jean : docteur en théologie, il devient principal du collège des Grassins, l’une ces plus importantes fondations charitables de l’Université.
Sébastien : « noble homme et bourgeois de Troyes », forme avec son frère Jean, le 6° degré de filiation. Il naît à Troyes en 12-1579 et épouse Jeanne Collet. Il fut comme son père marchand papetier à Troyes, c’est-à-dire à la fois fabricant et négociant. Il demeura fidèle pour les filigranes des papiers qu’il fabriquait à la grappe de raisin familiale et ses marques dérivent directement de celles de son père (voir planche 2 ci-dessous). Il compta parmi les principaux de sa profession et fut élu en 1634 premier consul puis, en 1638, juge à la juridiction consulaire. Il avait l’exploitation de Clérey, il fabriquait à Chappes, aux moulins de Sancey. Son commerce se développe, en 1617, il acquiert la production du moulin d’Essoyes, puis des moulins le Roi (voir ce chapitre). Il décède en 06-1668 et est inhumé à Saint-Jean. Son testament de 12-1667 renferme de nombreux legs pieux à l’Oratoire, au Carmel, aux Capucins, aux « pauvres honteux »…
De son mariage avec Jeanne Collet, il avait eu au moins 9 enfants :
a) Nicolas en 06-1606 (voir ci-dessous ab),
b) Antoinette en 02-1608,
c) Louise,
d) Claire en 05-1617,
e) Jean, marchand papetier comme tous les siens, avec en plus en 07-1650, les 2 moulins de la Moline. Il se marie en 09-1650, avec Edmée Denise, et a une fille unique, Marie Gouault, en 10-1651. Cette dernière épouse à Troyes en 08-1670, « honorable homme » Joseph Lombard, Conseiller assesseur à l’Hôtel de Ville et marchand bourgeois de Troyes. N’ayant pas d’enfants, ils laissent une grande partie de leur fortune aux pauvres de Sainte-Madeleine, Saint-Nizier et Saint-Aventin, aux hôpitaux, à charge d’entretenir 2 pauvres à perpétuité à Saint-Nicolas…
f) François, en 05-1622, mort jeune,
g) Pierre, prêtre (voir ci-dessous ac) en 06-1623,
h) Louis en 02-1626, mort jeune,
i) Thomas en 12-1630, mort jeune.
Nicolas Gouault bourgeois de Paris, avec son frère Pierre, forme le septième degré. Il fut d’abord marchand drapier à Paris, puis rappelé par ses parents, il revint se consacrer lui aussi à l’industrie familiale et fut papetier à Troyes, membre de la chambre d’échevinage, juge consul et administrateur des Hôpitaux. En 1655, il prend les moulins de Pétal.
Pierre, prêtre, aide financièrement ses neveux et nièces, et à son décès, il n’oublie pas les pauvres et les couvents, laissant à l’église Saint-Jean son calice, un bassin et ses 2 burettes, 2 chandeliers, le tout en argent…
VIII° degré :
a) Claude Gouault,
b) Sébastien Gouault (10-1654),
c) Nicolas Gouault (09-1656),
d) Marie-Elisabeth Gouault (01-1658),
e) Jeanne Gouault (07-1660), placée après la mort de son père chez les Religieuses de la Congrégation Notre-Dame de l’Ordre de Saint-Augustin établies à Corbeil, en compagnie de sa sœur Anne, puis de Marie. Jeanne épousa à Troyes en 11-1687, Pierre Coppois, oficier de la Maison du Roi, veuf. Elle occupait une grande maison rue Notre-Dame, où pendait l’Ours volant,
f) Marie Gouault (03-1662), qui épouse Jacques Viard en 1685, commis aux aides de Troyes, et « bourgeois de Paris ». Elle décède en 02-1736 et est inhumée en l’église cathédrale Saint-Pierre,
g) Anne Gouault (10-1667) qui épouse en 07-1684 Claude Le Jeune, marchand bourgeois de Troyes. Veuve, elle se remarie avec Jean Le Seur en 08 1696.
Seconde branche Gouault
Cette seconde famille du nom de Gouault, florissante à Troyes au XVII° siècle, où elle fait partie de la grande bourgeoisie locale, anoblie au XVIII° siècle, dans les termes les plus flatteurs.
« Honorable homme » Nicolas Gouault (02-1660), marchand cirier à Troyes
« Noble homme » Eustache Gouault (11-1627), bourgeois de Troyes, juge-consul et conseiller en la Chambre d’échevinage. Il épouse à Troyes en 06-1659, Françoise Morel (06-1642). Ils eurent 5 enfants :
a) Toussaint-Nicolas Gouaut (voir ci-dessous),
b) Marie Gouault (01-1663), qui épouse à Troyes en 07-1689, Joseph Michelin, fils de Nicolas Michelin, conseiller de ville,
c) Madeleine Gouault (03-1664), qui épouse à Troyes en 08-1681, Jean Boilletot, conseiller au bailliage,
d) Jean Gouault (02-1665), qui épouse à Troyes en 01-1693, Elisabeth Jeanson. En dehors de plusieurs enfants morts jeunes, ils eurent 5 filles :
1) Edmée Gouault (11-1693), qui épousa à Troyes en 09-1713, Jacques Camusat, bourgeois de Troyes et major de la milice,
2) Mathie Gouault (05-1696), mariée successivement à Pierre Corrard, élu en l’Election, puis en 06-1719, à Troyes, Henry-Nicolas Camusat (voir chapitres), écuyer, seigneur de Riancey, Conseiller en l’Election (né en 01-1687).
3) Elisabeth, qui épousa à Troyes (03-1719), Louis de Mauroy, écuyer, seigneur de Villemoyenne, maire de Troyes (1735 et 1735), colonel de la milice bourgeoise.
4) Madeleine Gouault qui épousa en 1729, Pierre-Nicolas Dufour, fils du Conseiller du Roi, juge-garde en la monnaie de Troyes.
5) Marie Gouault, mariée à Troyes (06-1719) à Nicolas Paillot, écuyer, Conseiller du Roi, assesseur civil, lieutenant-criminel et dont leur petit-fils Jacques-Nicolas Paillot de Montabert, peintre et écrivain, a donné son nom à une rue de Troyes (voir le chapitre).
5) Françoise Gouault, née en 07-1672, morte jeune.
« Noble homme » Toussaint-Nicolas Gouault, forme le 3° degré de sa branche. Il nait à Troyes en 02-1660. Marchand bourgeois de Troyes, juge-consul et conseiller de Ville. Il épouse en 01-1689, Catherine Boilletot. Il est élu à l’unanimité maire de Troyes en 06-1719.
Le 22 Octobre 1722, avec les députés troyens, il a la très grande satisfaction de représenter Troyes au sacre de Louis XV, avec « des habits magnifiques, munis de cadeaux abondants, où figuraient principalement les célèbres langues de Troyes. Le Roi dit à l’évêque de Troyes, Jacques-Bénigne Bossuet (1718-1742), neveu et filleul du grand Bossuet évêque de Meaux, qu’il avait entendu avec plaisir le compliment du Maire « court et bon », et accepta ave non moins de contentement les langues et les pâtés qui lui étaient offerts.
Toussaint-Nicolas Gouault, opulent bourgeois décède le 23-10-1724, est enterré le 24, et dès le 25, il lui est choisi un successeur comme Conseiller de Ville, son frère, Jean Gouault, ancien Echevin. De son mariage avec Catherine Boilletot, il laissait :
a) Eustache Gouault (voir ci-dessous IV),
b) en 09-1692, Madeleine Gouault morte jeune,
c) Jean Goualult en 07-1694, mort jeune,
d) Jacques Gouault (voir ci-dessous),
e) Marie Gouault, en 09-1696, qui épouse en 02-1713 François de Marisy, écuyer, seigneur de Cervets,
f) Antoine Jérothée Gouault, né en 12-1698, vicaire général de Mgr évêque de Troyes,
g) Jean-Baptiste-Nicolas Gouault en 12-1698, mort jeune,
h) et i), 2 filles : Marguerite-Angélique de Sainte-Madeleine, religieuse de Notre-Dame-aux-Nonnains et Mère Marie de Sainte-Claire, prieure de Notre-Dame-aux-Nonnains.
IV) Eustache Gouault né en 08-1691, est maire de Troyes de 1747 à 1751. Il fut comme presque tous les siens, membre de la juridiction consulaire à titre de 1er consul en 1720 et juge en 1736. Il eut 5 enfants :
a) Eustache-Nicolas Gouault (qui suit),
b) Anne-Catherine Gouault née en 11-1720,
c) Gabrielle-Elisabeth Gouault en 01-1722,
d) Jacques Gouault en 06-1723. Il fut négociant à Troyes et, comme tous les siens, il fut à son tour échevin de Troyes et juge-consul, non marié, e) Catherine-Antoinette Giuault en 11-1727.
V) Eustache-Nicolas Gouault né en 11-1719. Juge-consul en 1762, grand garde de la Communauté des Marchands en 1763 et échevin de Troyes. Il épouse en 07-1748, à Troyes, Marie-Catherine Jeanson et eurent pour enfants :
a) Eustache Gouault en 05-1749, décédé en 1750,
b) Elisabeth Gouault en 07-1750,
c) Pierre-Charles Gouault en 09-1752,
d) Julie Gouault en 01-1757,
e) Jacques Gouault en 06-1759, qui fut en 1814 fusillé à Troyes, héros d’un drame dont l’Histoire a conservé le souvenir (voir le chapitre : « C’est notre histoire »).
VI) Jacques Gouault, né en 09-1695, marié en 05-1719 à Catherine Dufour. Gentilhomme de la Maison du Roi, négociant en gros, associé avec son fils pour le commerce des toiles et basins. En 1773 il obtient ses lettres de noblesse « de Lavigne ». Il eut 5 enfants :
a) Toussaint-Nicolas Gouault en 01-1720, mort jeune,
b) Nicolas-Toussaint Gouault en 10-1721, mort jeune,
c) Pierre-Nicolas Gouault (voir ci-dessous),
d) Anne-Catherine Gouault en 03-1725, er) Jacques-Eustache Gouault de Chanteloup en 04-1727, lieutenant dans Provence-Infanterie, tué au mont Dauphin, f) Madeleine-Antoinette-Elisabeth Gouault en 03-1729.
Pierre-Nicolas Gouault, puis Gouault de Lavigne, né en 09-1723, qui fut procureur du Roi en la monnaie de Troyes, puis receveur au grenier à sel d’Arcis-sur-Aube, mais surtout négociant, comme son père, reçu dès 27 ans, marchand mercier, toilier et drapier à Troyes. Il fut nommé premier consul du Corps des Marchands. Outre plusieurs filles, nées, baptisées et mortes le même jour, il avait eu 2 fils et 1 fille :
a) Nicolas Gouault de La Vigne en 07-1755, mort jeune,
b) Françoise-Félicité Gouault de La Vigne en 06-1758, morte jeune,
c) Louis-Charles Guault de La Vigne, chevalier, en 10-1761.
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