Louis Boucherat, Seigneur de Compant, né le 20 août 1616, descend de Guillaume Boucherat de Troyes, qui, avocat au Parlement de Paris, au milieu du XVI° siècle, y occupait le Barreau avec Pierre Seguier, Charles du Moulin, Christophe de Thou, Denis de Ryantz, Jean-Baptiste du Mesnil et autres illustres « qu’un mérite connu et éprouvé éleva depuis aux premières places de la Robe ».
Louis Boucherat laissa, dit Loisel en son Dialogue des Avocats, « une bonne et honorable famille ».
Le frère de Guillaume Boucherat, Aymon, remplissait, en 1557, une des places d’Avocats du Roi au Parlement.
Les deux frères avaient été attirés de Troyes et fixés à Paris, par le savant Guillaume Budé, leur parent, qui avait d’ailleurs des relations avec Troyes par des frères et neveux, successivement Chanoines de notre collégiale de Saint-Etienne.
Ces deux frères Boucherat avaient dû leur accès dans la Maison de Guise, à un Péricard de Troyes, Secrétaire de confiance du Grand Duc de Guise.
Louis Boucherat est du nombre des Maîtres des Requêtes qui eurent séance au Conseil formé en 1666 par Louis XIV, pour la réformation de la Justice et des diverses parties du Gouvernement, dont le Président Hénault dit : « Conseil d’où sont sortis ces ordonnances et ces règlements, qui sont aujourd’hui les fondements les plus solides de notre Gouvernement, et dont on ne s’est point écarté depuis ».
Louis commence une carrière de parlementaire : conseiller au Parlement de Paris en 1641, maître des requêtes en 1613, intendant de Guyenne, de Languedoc, de Picardie, de Champagne.
Conseiller d’Etat en 1662, il fut trois fois commissaire du roi aux Etats de Languedoc et dix fois aux Etats de Bretagne.
M. Boucherat succède en 1685, au Chancelier le Tellier, en tant que Chancelier de France, jusqu’en 1699.
A ce titre, il est chargé d'exécuter l'Edit de Fontainebleau qui révoquait l'Edit de Nantes en 1685.
Il est Chancelier et Garde des Sceaux de l'Ordre des Chevaliers du Saint-Esprit, de juillet à août 1691.
En 1681 il devient conseiller au Conseil royal des finances, et est nommé chancelier de France à la mort de Michel Le Tellier, en 1685, charge qu'il exerça du 1er novembre 1685 au 2 septembre 1699.
Louis Boucherat décède le 2 septembre 1699.
Le Conseil municipal de Troyes, par délibération du 2 mars 1868, donne son nom à une rue du Quartier-Bas.
Un tronçon de l'actuelle rue Turenne à Paris s'appelait « rue de Boucherat » autrefois, et il y reste une fontaine nommée « Fontaine Boucherat ».
Une médaille à l'effigie de Louis Boucherat fut exécutée par le graveur Michel Mollart en 1685, à l'occasion de l'accession du modèle à la dignité de chancelier.
Le Mobilier national conserve une tapisserie des Gobelins dite « chancellerie » dont la bordure porte ses armes, traditionnel présent du roi à son chancelier ou Garde des Sceaux lors de son entrée en fonctions.
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