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Maurice Emmanuel

C’est le 2 mai 1862 qu’est né à Bar-sur-Aube, 22, rue Saint-Maclou (ateliers typographiques Lebois et Morel) Marie, François Maurice Emmanuel, fils de Jean-François, dit Francis Emmanuel, employé et de Lucy, Marie, Nicole Jardeaux.

 

         Le Grand-père maternel du futur musicien était en effet François Jardeaux (1811-1889), éditeur d’un « Portefeuille archéologique de l’Aube », directeur du journal « Le Mémorial ». Cette imprimerie eut comme directeur M. Henry Supper, Maire de Bar-sur-Aube. Il est intéressant de noter que, si la famille du petit Baralbin était totalement étrangère à la musique, le sens musical de l’enfant fut éveillé par le va-et-vient de la presse de l’imprimerie. Notre compositeur a d’ailleurs attesté lui-même l’influence de ce bruit fascinant : « Là-bas, à travers les lilas, je devinais la rotation de son volant, et je cherchais à m’expliquer par ces mouvements, des bruits dont les cadences me captivaient : c’étaient des rythmes réguliers, si bien gravés dans ma mémoire d’enfant que je puis les fixer avec certitude… ».

 

Les ancêtres paternels de Maurice Emmanuel étaient d’origine juive espagnole. Les descendants maternels étaient fixés en Champagne. Adèle Ray, sa grand-mère maternelle était née à Troyes.

 

Le jeune Maurice Emmanuel ne devait passer dans l’Aube que les 5 premières années de sa vie. Il vécut à Beaune jusqu’à l’âge de 18 ans.

 

Il entra au Conservatoire de Paris en 1880, il était titulaire des baccalauréats ès-lettres et ès-sciences.

 

Maurice Emmanuel tenait de sa mère de vives dispositions pour le dessin et il aimait voyager en France et à l’étranger pendant ses vacances, accumulant croquis pittoresques et notations musicales.

 

Le célèbre Louis Aubert, compositeur et pianiste, écrivait : « La vocation musicale tombait en lui comme une bombe sur une famille provinciale modeste et tranquille, totalement étrangère à la musique ».

 

Mais les témoignages relèvent l’intérêt passionné de l’enfant pour les chansons de vignerons en honneur lors des fameuses fêtes des Hospices de Beaune : « ne le voyait-on pas, aux vendanges, danser ».

 

Au Conservatoire de Paris, Maurice Emmanuel allait recevoir l’enseignement de 4 maîtres successifs, dont Bourgault-Ducoudray, le célèbre chef d’orchestre et compositeur français, qui devait puissamment encourager l’intérêt qu’il portait à la civilisation hellénique.

 

Celui qui, à l’âge de 3 ans avait vibré aux accents d’une fanfare militaire traversant Bar-sur-Aube, celui qui, à Beaune, entonnait les gais refrains du vignoble, était maintenant fervent admirateur de la musique grecque antique. C’est ainsi qu’il soutint en 1895, 2 thèses de doctorat : « Essai sur l’orchestique grecque » et « De saltationis Disciplina apud Graecos ».

 

Désormais, Maurice Emmanuel était consacré spécialiste de la musique antique.

 

En 1911, il rédigea dans l’«Encyclopédie musicale Delagrave » un important mémoire sur la musique grecque. Il publiera « Le corps de l’harmonie d’après Aristote », prononcera un « Discours à l’Assemblée générale de l’Association des Etudes Grecques ».

 

En tant que compositeur, il publiera 2 drames eschyléens : « Prométhée enchaîné » et « Salamine ».

 

En même temps qu’il préparait sa thèse, cet étudiant de 30 ans travaillait avec le compositeur Ernest Guiraud, professeur de composition au Conservatoire. De toute évidence, c’est l’influence de musiciens éminents et éclairés, en particulier Debussy et les Marmontel qui entretinrent sa confiance dans son talent de compositeur.

 

En 1898, il se marie avec Louise, Anne, Marie Bergeville.

 

En 1905, il est nommé Maître de chapelle à Sainte-Clotilde.

 

Le Pape Pie X reconnaissait son talent.

 

A cette époque, il publia sa « Sonate pour clarinette, flûte et piano ».

 

A 45 ans, il devint professeur d’Histoire générale de la Musique au Conservatoire de Paris, et le resta jusqu’à sa retraite (1907-1937).

 

C’était un chrétien fervent qui se livra à d’âpres polémiques avec les Bénédictins au sujet du chant liturgique.

 

Dans les années 1929-1931, Maurice Emmanuel vint donner des cours au Conservatoire de Troyes d’Histoire de la Musique, illustrés par le Directeur d’alors, M. Amable Massis (voir ce chapitre), avec de la musique vivante. L’auditoire était constitué par les élèves du Conservatoire et les élèves-maîtres des Ecoles Normales, soit 250 auditeurs.

 

Le Grand Larousse Encyclopédique consacre au Maître une copieuse notice illustrée d’un portrait et le cite d’autre part, à l’article « Conservatoire », au nombre des célébrités qui en ont marqué l’enseignement.

 

Le Maître fut lié dans la capitale, à des célébrités très diverses.

Robert Casadesus, Yvonne Lefébure, Henriette Ouig-Roget, Georges Migot, Jacques Chailley, Olivier Messiaen, Henri Dutilleux, Jean Rivier, figurent au nombre de ses élèves.

 

       Il décéda  le 14 décembre 1938. René Dumesnil, critique littéraire et musicographe écrit : « Jusqu’au dernier jour, et malgré le vieillissement de la démarche et la cassure du corps courbé, malgré la barbiche et la moustache si blanches et malgré la maladie qui le tint si longtemps à la chambre, Maurice Emmanuel sut rester jeune. Son activité était merveilleusement simple, directe, et son regard livrait d’un seul coup la pensée. Mais la bonté de ses yeux et l’indulgence de son sourire n’étaient nullement des marques de faiblesse et sa douceur n’était que la parure d’une grande fermeté…».

 

Ses œuvres musicales : il en composa 73 entre 1877 et 1938, mais il n’en a retenu que 30, détruisant ou interdisant d’exécuter et de publier les 43 autres. Il publia 10 Sonates et Sonatines, de la Musique vocale et de Chambre (dont 30 chansons bourguignonnes), de la Musique d’Eglise, Instrumentale et Vocale, de la Musique Symphonique, des Œuvres pour Orchestre seul, de la Musique Théâtrale (« Pierrot peintre », « Prométhée enchaîné », « Salamine », Amphitryon »).

 

Au point de vue littéraire, Maurice Emmanuel publia : « Essai sur l’Orchestique grecque », « La Danse grecque antique ».    

 

En 1973, a été réalisée la gravure du premier disque important de Maurice Emmanuel. Ce contemporain de Claude Debussy s’est vu ainsi favorisé d’une large audience grâce aux services de l’O.R.T.F. : « 2° Symphonie en la, dite bretonne ».

 


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