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Odart ou Oudart ou Oudard COLBERT


Jean Baptiste Colbert
Jean Baptiste Colbert

Par arrêté du Conseil municipal de Troyes du 2 mars 1868, approuvé par Napoléon, par la grâce de Dieu et la volonté nationale, Empereur des Français, le nom de Colbert est donné à la rue des Trois Têtes.

 

Autrefois, cette rue s’appelait dans les anciennes ordonnances de police : carrefour du Beffroy.

En 1486, elle est appelée rue des Trois Visages, en raison de l’hôtellerie des trois Visages, que l’on retrouve dans la relation en vers de l’entrée de Charles VIII à Troyes :

"Devant l’hôtel nommé des Trois Visages

"Deux cents enfants mâles qui criaient

"Noël, Noël, d’environ 6 ans d’âge

"Assis étaient sur 1 ou 2 étages

"Trestous vêtus de rouge et chapel blanc ".

En 1532, cette rue devient rue des Trois Têtes, car à l’angle de la rue de la Monnaie, l’hôtellerie s’appelle maintenant des Trois-Têtes.

 

Qui est Oudart Colbert ?

 

Seigneur de Villacerf, Saint-Pouange et Turgy, il naît à Troyes en 1560.

Il épouse le 17 novembre 1585, la fille d’un riche marchand, Marie Foret, fille de Nicolas Foret sieur de Villacerf, et de Guillemette Cochot, elle-même fille de François Cochot et d’Ysabeau Largentier, tante de Nicolas Largentier, grand partisan sous Henri III et Henri IV, marié à Marie Le Mairat.

Oudart, comme Largentier, quitte Troyes pendant la Ligue, et suit la Cour. Il rentre à Troyes, quand la capitale de la Champagne est soumise à Henri IV. Louis Le Mairat, beau-frère de Largentier en devient maire et cumule, au plan international, négoce en gros et banque (Mabanque Mascranny et Lumague), à laquelle il est associé, et qui est celle de la reine Marie de Médicis, des Concini, en un mot de la royauté, jusqu’à la fin du règne de Louis XIII, et Oudart Colbert prend bien entendu sa part. Ce contrôleur des finances, est tout d’abord négociant en blés, vins et étoffes, et il étend peu à peu le crédit et l’importance de sa maison.

Il possède à Troyes, Paris, Lyon, Rouen, Dijon, Anvers, Francfort, Milan, Florence, Venise… des entrepôts et des comptoirs qui répandent dans ces divers pays les productions de Troyes et du département.

 

Sa correspondance nous offre, entre autres détails, l’histoire suivie des vins de champagne, de leurs prix, de leurs révolutions, année par année, de 1590 à 1635.

On y voit toute la vie d’un homme fortement résolu d’arriver, par la voie du commerce, à la fortune, à la considération, à l’illustration, qui non seulement a le génie des affaires, mais qui, pour ses recouvrements souvent lointains, possède des connaissances approfondies sur les opérations de banque, sur le calcul des changes, et sur tout ce qui touche à la manipulation des finances.

Quoique notre bourgeois troyen soit âpre au gain, il aime, avec des apparences et sous des dehors de dureté, aider ses compatriotes de sa bourse, et les relever quelquefois d’une main secourable.

 

En 1612, Oudart Colbert devient conseiller-secrétaire du roi Louis XIII, et inaugure ainsi la fortune de sa famille.

 

Il achète pour ses fils des charges au Grand-Conseil, au Parlement et à la Chambre des Comptes, et les marie avec des filles de familles riches et considérées. Rien ne montre mieux la réussite éclatante de ce marchand, que le mariage de ses filles : Anne épouse Jean II Le Mairat, seigneur de Droupt et de Barberey-Saint-Sulpice, conseiller au Grand Conseil, Marie épouse Christophe Hector de Marle, d’une famille parlementaire, et Madeleine, Louis Brulart, fils d’un secrétaire d’Etat de Charles IX, petit cousin d’un chancelier de France.

 

C’est à Oudart, que son neveu Jean-Baptiste, dit le Grand Colbert, doit toute sa situation : intendant de Mazarin, contrôleur des Finances de Louis XIV, secrétaire d’État à la Maison du Roi, créateur des manufactures, développant les voies de communications, la marine marchande, la Compagnie des Indes, la marine de guerre, créant des Académies…

 

Par deux contrats du 30 décembre 1635 et du 9 janvier 1639, il donne une maison et ses dépendances, sises au faubourg de Sainte-Savine, et une rente de 400 livres, pour commencer la fondation d’une maison des Minimes.

 

Ses héritiers attaquent cet acte et les Minimes, déjà installés dans cette propriété, sont invités à quitter Troyes.

 

Il décède à Paris, le 14 janvier 1640.

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