L’énigme affaire de madame Veuve Dutrain : la forêt d’Aumont n’a jamais rendu la vieille dame disparue à la Vendue-Mignot. Cette disparition constitue une des retentissantes affaires, jamais résolues, qui ont longtemps passionné l’opinion publique auboise. Il s’agit d’une véritable énigme.
La victime est-elle morte de faim et d’épuisement après s’être perdue dans la forêt d’Aumont, qu’elle connaissait pourtant dans ses moindres coupes, ses moindres fourrés ?
A-t-elle été assassinée par un homme qui en voulait aux économies qu’elle portait toujours chez elle ?
La découverte, 9 ans après sa disparition, d’un crâne qu’on suppose être le sien – son corps n’a jamais été retrouvé – et qui gisait dans une coupe que les gendarmes avaient battue sans succès à l’époque, ne permit pas d’élucider ce mystère. Un de plus !
Tout commence le 10 novembre 1950. Ce jour-là, Mme Veuve Dutrain, 80 ans, quitte sa maison de la Vendue-Mignot, au bord de la route. Comme elle le fait quotidiennement, elle va fagoter, non pour des besoins de chauffage, mais pour son plaisir. Cette veuve de bûcheron est en effet une passionnée de la forêt profonde, familière de la cueillette des champignons, des fraises, du muguet. Elle a peu de distance à accomplir pour atteindre l’orée de la forêt d’Aumont. Lorsqu’elle quitte sa maison dans l’après-midi du 10 novembre, une voisine, qui est la dernière à l’avoir vue, serpe en main, lui propose de l’accompagner. Mais elle ne veut pas, préférant être seule. Un peu plus tard, la voisine voit 1 fagot dans la sente, mais pas de Marie-Louise. Vers 5 h, soucieuse de ne pas la voir revenir, elle l’appelle sans obtenir de réponse. Elle commence à avoir peur, la forêt étant sinistre à cette heure là, et un jour, à cet endroit, on avait trouvé un homme mort, il avait avalé 1 litre d’eau-vie.
La famille de la vieille dame est alertée, mais il est trop tard pour entreprendre des recherches. Le lendemain, les premières fouilles commencent, sous les ordres des gendarmes de Bouilly auxquels se sont joints de nombreux habitants de la Vendue-Mignot. Un médecin ayant affirmé à la famille : « Mme Dutrain peut vivre 4 ou 5 jours dans les bois », la compagnie de gendarmerie de Troyes décide d’entreprendre de nouvelles recherches dans la forêt. Des brigades de gendarmerie sont mobilisées : Troyes, Pont-Sainte-Marie, Saint-Julien, Saint-André, Bouilly, Ervy-le-Chatel, Chaource et Bar-sur-Aube auxquelles viennent porter main-forte des habitants du coin et … le chien policier Xavier. Mais les méticuleuses battues restent vaines. La gendarmerie décide alors d’arrêter les opérations. Les jours suivants naissent des rumeurs et des révélations. De plus en plus on considère qu’il peut s’agir d’un crime, et cette version rassemble d’autant plus de partisans, qu’un fait vient à la connaissance des enquêteurs : très méfiante, Mme Veuve Dutrain avait toujours l’habitude de porter sur elle la totalité de ses économies. « Elle pouvait bien avoir 20.000 F dans ses poches », affirment certains qui rappellent que la vieille dame répétait volontiers à qui voulait l’entendre : « Avec ça, on pourra me dire une belle messe ! ».
Le 1er décembre 1950, une nouvelle battue, dirigée par la gendarmerie de Bouilly, est organisée dans la forêt d’Aumont. Elle rassemble 8 brigades de gendarmerie. 3 radiesthésistes sont là. Après avoir promené leur pendule sur les cartes, ils parviennent à une conclusion identique : leur pendule oscille en présence de 2 points : l’un situé à l’intérieur d’une coupe délimitée par la route des Maupas et la ligne dite « de la Mare », l’autre qui se trouve à l’ouest de la route de Chaource, non loin de l’étang Péricare, dans les bois appelés « Vente du Charles ». Ces lieux sont alors prospectés avec un luxe d’attention. La seule découverte est celle d’un puits insoupçonné. Les gendarmes se souvenant du puits de Briel-sur-Barse où une expérience chimique avait permis de retrouver le corps du malheureux Yves Chevalier, victime d’un crime, firent prélever 1 litre d’eau. Mais l’expérience fut négative.
9 ans s’écoulent avant que l’on ne reparle de la disparition de Mme Veuve Dutrain. C’est un chasseur qui, donnant un coup de pied dans une aspérité du terrain, dans la forêt d’Aumont, fait rebondir l’enquête. En effet, l’aspérité se trouve être un crâne humain, et la macabre découverte se situe à 1.500 m de l’endroit où, en 1950, disparut Mme Veuve Dutrain, de la Vendue-Mignot. Intrigué, le chasseur signale sa découverte aux gendarmes. Les enquêteurs font alors un rapprochement entre cette découverte et la disparition.
L’endroit est fouillé, mais aucun ossement n’est découvert. La thèse du crime est plus que jamais retenue…
Mais aujourd’hui, 65 ans après cette disparition, la forêt d’Aumont a toujours gardé son mystère !
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