D’après le témoignage d’historiens réputés, " l’on naviguait sur la haute Seine dès l’an 50 avant Jésus-Christ, dans les âges de notre monarchie, et jusqu’à l’an 925 de notre ère ".
Au temps des comtes de Champagne, une navigation très active existe entre Troyes et Bar-sur-Seine, et des bateaux chargés de marchandises descendent de Troyes au Havre, en ligne directe, sans rupture de charge.
C’est ainsi que pendant plusieurs siècles, la Seine, au-dessus de Troyes, est couverte de bateaux qui lui apportent tout ce dont elle manque.
La rivière de la Vienne a été aussi utilisée pour transporter les produits des maraîchers de Chicherey et de Montier-la-Celle, par bateau au port de Croncels.
Au XII° siècle, les pierres de la construction de notre cathédrale, en provenance de Polisy et Bourguignons sont ainsi amenées à Troyes par eau.
En 1301, Philippe le Bel ordonne des travaux pour rendre la Seine navigable jusqu’à Troyes et au delà.
Charles VII, en 1422, reconnaît l’utilité de la navigation de Troyes à Méry, pour le bien public de son royaume et accorde le droit aux négociants de conduire leurs marchandises jusqu’à la mer.
Au début du 16° siècle, la municipalité de Troyes pousse la navigation jusqu’aux moulins de Fouchères et Bourguignons. Par ce débouché, la roche, les pierres, le charbon et le bois y sont charriés.
Louis XIV accorde la permission pour un canal de navigation, de faire monter les bateaux de Paris à Troyes. On espère faire monter de Rouen la marée, le sucre, l’épicerie, les pierres à fusil, les sels...
Un arrêté demande de rendre la Seine navigable de Polisy à Marcilly. Ainsi, on pourrait conduire, de Mussy à Paris, par an, 50.000 muids de vin, 500.000 livres de fer et des grains.
En 1703, des affiches indiquent que l’on peut adresser des marchandises pour Paris. Les deux premiers bateaux chargés sortent du port, près de la porte Saint-Jacques, le 16 janvier, mais n’arrivent à Paris que le 28, les bateaux s’étant " engravelés plusieurs fois ".
Ce départ se fait avec éclat, au son des trompettes et des tambours, avec une foule de Troyens qui font la conduite jusqu’à Fouchy.
Un coche est créé, qui part pour la première fois le 24 octobre. Au départ, il n’est pas régulier, mais à partir de 1705, son départ de Troyes est arrêté tous les jeudis, et de Paris pour Troyes, tous les mardis. Il faut 5 jours pour remonter la Seine.
Cette navigation ne pouvant plus être soutenue qu’à des conditions très onéreuses, cesse en 1709.
Lors de sa visite à Troyes en 1805, Napoléon s’occupe de la navigation de la Seine, afin qu’elle soit navigable jusqu’à Châtillon : " Le canal de navigation traversera votre ville. Je veux qu’il y ait un port place du Préau… Je veux qu’avant six ans les coches et bateaux puissent remonter et descendre la Seine depuis Paris jusqu’à Bar-sur-Seine, et au-delà... "
On commence par creuser le bassin du canal, avec 1.500 prisonniers espagnols. Sept dérivations sont ouvertes dans la vallée, reliées les unes aux autres par la Seine.
Les travaux sont abandonnés vers 1812.
Une loi de 1840, accorde une subvention pour l’achèvement de ces travaux.
La création du canal de la Haute-Seine est décidée.
Il est livré à la navigation de Troyes à Marcilly en 1846. En 1851, le tronçon Méry-Marcilly est utilisable.
La péniche est le terme générique pour désigner tous les types de bateaux en bois circulant sur les canaux. Le métier de batelier est très dur, les péniches transportant du charbon, de la chaux, du blé ou des pavés. La petite péniche est tirée à la force des bras. Le halage se fait depuis la berge. Cette tâche est souvent effectuée par la femme et les enfants, le batelier tenant le gouvernail. Certains bateaux possèdent leurs propres attelages logés à bord, dans l’écurie placée dans la partie centrale.
Au port de Troyes (bassin de la préfecture), est construite une halle servant d’entrepôt (démolie en 1956).
La prolongation du canal de la Haute-Seine, de Troyes à Bar-sur-Seine, est décidée en 1848. Près de 600 ouvriers sont occupés à creuser le canal jusqu’à Maisons-Blanches.
En 1880, l’on construit les ponts et dix-sept écluses. Le canal mesure 64.533 mètres dans le département de l’Aube, sur 75.821 mètres.
Les travaux sont abandonnés en 1882, car ce canal ne peut conserver l’eau, d’où son nom de canal sans eau : " après 20 ans de travaux, dès que l’eau est amenée, elle disparaît comme d’un panier percé. On offrit aux riverains l’exemple unique d’un canal creusé et équipé, qui n’a jamais servi qu’à y ramasser les escargots ".
En 1893, les Courriers Troyens ont pour objet de transporter, au moyen de bateaux à vapeur-porteurs, toutes marchandises entre Troyes et Paris, avec correspondance pour Rouen, Le Havre, Saint-Quentin, Cambrai, Lille, Lyon, Bordeaux, Marseille, Nancy, Epinal, Belfort, Mulhouse.
En 1909, un vœu du conseil est adopté : "…...". le Nouveau Canal sert de dépotoir et d’égout… les cadavres de chiens et de chats, les immondices s’y accumulent… l’été il exhale une odeur insupportable… l’eau y est tellement infecte que les canards s’en détournent… il ne servira jamais à la navigation… le comblement, en cas de chômage, permettrait à de nombreux ouvriers de trouver du travail... la Ville de Troyes établirait là un superbe boulevard le long duquel s’élèveraient de belles constructions
Après la mise en eau du lac de la Forêt d’Orient, la navigation de plaisance a pris un grand essor.
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